L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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A Larlé, Soumaïla prend une balle dans la jambe

LARLE

Soumaïla prend une balle dans la jambe


Des jeunes surchauffés, pneus et bâtons en main, ont pris d'assaut plusieurs artères des quartiers Tanghin, Larlé et de l'arrondissement de Sig-Noghin. A Larlé, Soumaïla Zaré a pris une balle dans la jambe. Evacuée aux urgences à l'hôpital Yalgado Ouédraogo au service Traumatologie, la victime raconte : "J'étais chez moi quand j'ai entendu du bruit. Je suis sorti pour garer mon véhicule chez un voisin et c'est à ce moment que j'ai vu arriver un véhicule de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). L'un des occupants a pointé son arme sur moi et avant que j'aie compris ce qui se passait, il m'a tiré à bout portant une balle dans la jambe." Le sieur Zaré, aux environs de 14h, était assisté d'amis et de membres de sa famille, attendant de faire une radio de la jambe bandée. Son pantalon, troué par l'impact, était maculé de sang. Il n'aurait pas eu de fracture, fort heureusement. Plus tôt, aux environs de 11 heures, plusieurs dizaines de jeunes dont l'âge avoisinaient 15 ans incendiaient des pneus de part et d'autre après avoir barricadé la voie jouxtant le barrage de Tanghin. Des pneus jonchaient le bitume et des poteaux téléphoniques étaient tordus. Une fumée noire montait dans le ciel et les habitants étaient sortis suivre le spectacle servi par les gamins.



La faim à la cité universitaire de Tampouy



Toutes les grandes voies ont été bloquées et il fallait casquer, à certains endroits, avant de pouvoir passer. Un deal juteux puisqu'un conducteur à bord d'une Mercedes neuve n'a pas hésité à filer un billet de 5 000 F CFA à des jeunes qui l'on escorté. Les étudiants de la cité universitaire de Tampouy n'ont pu recevoir leur ration quotidienne. Le véhicule transportant leur repas a été intercepté et des badauds ont pillé la pitance des malheureux étudiants. De leurs balcons, tous criaient famine. Un habitant nous informa que la mairie de Sig-Noghin était en flammes. Nous y avons fait un tour mais non sans avoir lâché quelques pièces à des jeunes qui n'avaient que faire de notre titre de journaliste. "Journaliste ou pas, vous devez payer quelque chose", nous dit un jeune tenant une bûche qu'il venait de sortir du feu. Devant la mairie de Sig- Noghin attendaient des éléments de la CRS dans un véhicule. Des jets de pierres par-ci et des jets de gaz lacrymogènes par-là. Des jeunes en civil pourchassaient des manifestants. Le maire de Sig-Noghin, Pascal T. Ouédraogo, et ses collaborateurs (il était 12h30) étaient restés enfermés dans leurs bureaux. Le maire a indiqué que certains voulaient brûler la mairie mais en ont été empêchés par des jeunes organisés pour la circonstance. Des feux tricolores ont été endommagés. Un hangar, non loin de la maire, est parti en fumée et tous attendaient que le calme revienne avant de regagner leurs domiciles.

Par Philippe Bama

Le Pays du 29 février 2008

 



29/02/2008
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