L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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"Aller vite, mais pas à la va-vite" : Présidentielle ivoirienne

Présidentielle ivoirienne

"Aller vite, mais pas à la va-vite"

 

Malgré l'Accord de Ouagadougou, la résolution de la crise ivoirienne piétine parce que les protagonistes ont des divergences de vues sur la démarche. L'auteur de ces lignes fait une analyse de la situation et suggère que les procès d'intention, les suspicions et les accusations mutuelles soient levés afin de sortir la Côte d'Ivoire de l'auberge.

 

Le 19 mars 2007, la Côte d'Ivoire entrait dans sa cinquième année de crise politique. Ainsi donc, cinq ans après, nos frères Ivoiriens ont enfin trouvé (espérons bien cette fois-ci) la porte de sortie de crise. Après la décantation des émotions, le président ivoirien jugea bon de changer d'opinion sur ses "ennemis" d'hier, à savoir les Forces nouvelles, mais surtout sur le Burkina Faso dont il sollicita l'implication du président Compaoré dans sa médiation directe avec Guillaume Soro, l'ex-chef rebelle. Cela a abouti à la signature d'un Accord politique, le 4 mars 2007, à Ouagadougou.

Quelques points focaux de cet Accord sont : les audiences foraines et le processus d'identification, l'acceptation et le redéploiement des sous-préfets, la sécurité du Premier ministre et les grades militaires.

Tout cela devrait être couronné par l'organisation de l'élection présidentielle.

Six mois après l'Accord, et en observant le climat politique ivoirien, on constate qu'une atmosphère pesante règne encore parmi les principaux acteurs de la crise. Ce climat est empoisonné par des controverses qui se développent dans la presse et surtout au niveau des instances politiques autour de la présidentielle de 2008.

 

"La guerre des chiffres"

 

Comme exemple, le président Gbagbo veut aller vite, vite à l'élection tandis que le leader du RDR, le Dr Alexandre Dramane Ouattara ainsi que le commandant de zone de Bouaké, Issiaka Ouattara dit Ouatao, avancent qu'aller vite, vite serait un peu catastrophique. Aussi, ils préconisent que toutes les étapes du processus en cours se déroulent normalement sans aucune entrave. Pendant ce temps, on assiste à une guerre des chiffres entre le FPI de Pascal Affi Nguessan (parti au pouvoir) et les Forces nouvelles. Pour le camp Gbagbo, les audiences foraines devraient concerner 300 000 Ivoiriens au lieu de 3 000 000 d'Ivoiriens du côté du camp Soro. Chose ayant retardé le démarrage de ces audiences, finalement commencées le 24 septembre 2007 après près de quatre mois de retard. Tous ces faits n'apportent rien au solutionnement de la crise, mais plutôt pourraient fragiliser la mise en pratique de l'Accord de Ouaga.

Et pourtant, tous les Ivoiriens, depuis le 04 mars 2007 devraient parler le même langage et surtout parler ivoirien et penser ivoirien. Qu'aucune réflexion faite ne soit une fin inavouée, mais plutôt pour la cause nationale.

Quant à vous les principaux signataires de l'Accord de Ouaga, tout le monde sait que la tâche qui vous incombe est délicate, et partant, difficile, mais la volonté qui vous anime constitue une raison d'espérer et une garantie de réussite.

Votre serment est là, vivant : réunifier un pays déchiré, faire de ce pays un véritable Etat de droit qui puisse retrouver son dynamisme et sa prospérité socio-économique d'antan. Du côté de l'exécutif, il faudrait qu'un climat de confiance règne entre le président, son Premier ministre et tous les acteurs politiques (signataires ou non de l'Accord de Ouaga). La politique de l'exécutif devrait être celle de la main franchement tendue à la collaboration de tous sans exclusive aucune. Car, dans la tâche immense qui attend la Côte d'Ivoire, Gbagbo et Soro auront besoin de toutes les couches politiques du pays pour réussir la mission qui leur est confiée.

L'ultime étape de cette mission reste cette compétition pour la présidence de la République.

A cet effet, chaque Ivoirien, chaque Ivoirienne doit s'imprégner maintenant de ses responsabilités personnelles et aligner son action sur les exigences et les sacrifices qui sont rattachés à ce fameux Accord du 04 mars dernier. Il va falloir dissiper définitivement les procès d'intention, les suspicions et les accusations injustifiés orchestrés de part et d'autre.

Je ne saurais terminer sans réitérer une fois de plus mes encouragements au président Blaise Compaoré pour sa bonne médiation dans la crise ivoirienne. Le choix de Boureima Badini comme son représentant spécial en Côte d'Ivoire témoigne de son réel engagement à aider nos chers Ivoiriens à sortir de l'auberge.

 

Adama de R. Ouédraogo

ouedex-adams@yahoo.fr

Ouagadougou

L’Observateur Paalga du 15 novembre 2007



14/11/2007
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