L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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"Blaise est l'homme de la situation"

Demba Fofana

"Blaise est l'homme de la situation"

"Le 15 octobre, une date importante dans notre histoire qui ne peut pas et ne doit pas diviser notre pays en "pro" X et anti "Y". C'est l'appel à la tolérance que lance dans ce texte Demba Fofana.

Comme de nombreux Burkinabè et non Burkinabè, j'ai beaucoup souffert des formes qu'ont revêtues les adversités inutiles à l'occasion de ce 15 octobre 2007. Notre pays n'a-t-il pas survécu aux graves événements du passé ? N'a-t-il pas survécu au RDA, au CMRPN, au CSP I et II, au CNR, au Front populaire, à l'ODP/MT. Alors il survivra aussi (c'est une certitude) au CDP, au sankarisme, (nouvelle idéologie ?) à Son Excellence le président Blaise Compaoré lui-même et bien sûr à nous tous. Donc, de grâce, privilégions la tolérance, la solidarité, le dialogue, sources de paix sociale et de cohésion sociale, toutes deux moteurs de développement, à la haine, source de préjugés, de rejet de l'autre, de subjectivité et de nombreux autres maux.

A propos de la tolérance, Pierre Baye dans le commentaire philosophique disait : "La tolérance est la chose du monde la plus propre à ramener le siècle d'or et à faire un concert et une harmonie de plusieurs voix et instruments de différents tons et notes, aussi agréable pour le moins que l'humanité d'une seule voix", et de la haine, La Rochefoucault dans les maximes a écrit : "Lorsque notre haine est trop vive, elle nous met au-dessous de ceux que nous haïssons". Au nom de cette tolérance, le pharmacien Commandant Salam Kaboré, sankariste devant l'éternel et, homme de conviction et de bonne foi, est venu un matin chez moi à domicile vers 8 heures, après avoir lu le même matin mon article où je disais que Blaise avait toujours fait l'effort de ne pas chercher à salir l'image de son prédécesseur. Très calmement il me dit "Tiédo, tu oses écrire que Blaise ne s'est jamais attaqué à l'image de Sankara ! Arrête, parce que, c'est faux". "As-tu des preuves", lui rétorquai-je ? "Relis la proclamation du 15 octobre 1987", a-t-il poursuivi. J'ai beaucoup apprécié sa démarche, non agressive et excluant toute haine, contrairement à ceux qui m'avaient menacé dans les journaux. Pour clore notre entretien, je lui avais concédé le ton sévère et inamical de la proclamation tout en lui demandant de situer cela dans son contexte, de relire aussi la déclaration faite par Blaise le 19 octobre 1987 et de relativiser la portée de certains propos. Tout s'était bien passé et nous nous étions quittés en amis.

Un autre jour, je rencontre Chérif Sy de Bendré, Barry Newton de l'Evènement et deux autres personnes dans le cabinet de Maître Farama, (il m'est arrivé d'aller échanger avec Ram, Laurent Bado, Alidou Ouédraogo, Maître Farama, Hermann Yaméogo, Salvador Yaméogo, ...) avec beaucoup de respect (des jeunes que j'apprécie); ils m'ont dit : "Grand frère, nous vous lisons avec intérêt, mais nous ne sommes pas d'accord avec certaines prises de position relatives à Blaise Compaoré..." Comme à tous mes interlocuteurs opposés au président, j'ai demandé : convainquez-moi qu'il y a mieux que lui en temps réel et je vous rejoindrais immédiatement, parce que je ne monnaye pas mon soutien, je ne l'ai jamais fait et ce n'est pas aujourd'hui que je le ferai. Blaise m'a convaincu qu'il est et demeure l'homme de la situation, malgré toutes les erreurs et autres insuffisances réelles de son système. Malgré nos positions divergentes, Chérif et Newton restent pour moi de jeunes frères burkinabè avec leurs valeurs et leurs défauts d'hommes loin de toute passion excessive et de toute haine.

"Dichotomie artificielle"

Malheureusement, depuis quelques mois, grâce aux libertés garanties par ce même Blaise, nous assistons à certains débordements inutiles et frustrants sur lesquels il faudrait mettre du bémol. Arrêtons de parler de Blaisistes et de Sankaristes car le Burkina est loin de s'identifier à cette dichotomie artificielle ; à moins que toutes ces agitations n'aient pas le même objectif : le développement du pays et l'amélioration des conditions de vie et du bien-être des populations. Je souhaite simplement qu'au sortir de ces manifestations, les Burkinabè aient pu mieux connaître les deux leaders, leurs parcours et surtout certaines parties mal cernées de l'histoire du Burkina (objectifs de mes projets de CD et de site web... pendant les présidentielles de 2005).

Blaise est un homme d'ouverture, de dialogue, de tolérance, de rassemblement et de responsabilité. C'est sous son impulsion que le processus démocratique en cours a été enclenché, et peu importe qu'il soit vieux de 10, 16 ou 20 ans. Nous lui devons aussi le renforcement des libertés de presse, d'opinion, d'association, de culte, de croyances. Aussi, mériterait-il mieux des Burkinabè pour cet engagement et les nombreuses réalisations dans tous les domaines. On me répondra encore, et la corruption, la pauvreté, les fraudes, le chômage, etc... qui sont des réalités dont il a certainement conscience et dont il souffre aussi...

NB : Vivons moins au passé, car on vit au passé, quand on n'a plus, ni espoir, ni avenir et ni perspectives, ce qui n'est pas le cas du Burkina. Donc, soyons positifs et vivons plus au présent et au futur.

Certains m'ont rappelé des situations difficiles (méchant) que j'ai vécus au cours de mes relations avec Blaise (affaire SOFITEX et autres...) Qu'ils sachent que Blaise reste pour moi toujours la personne la plus disponible au Burkina. Je n'ai pas eu ceci et cela... mais, ai-je vraiment voulu de ceci et de cela ? Blaise est toujours mal connu.

Très sincèrement.

Fofana Demba

Le Pays du 29 octobre 2007



29/10/2007
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