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Blaise Lambert Kyélem : «Je n’ai pas été imposé »

«Je n’ai pas été imposé »

(Blaise Lambert Kyélem, questeur de l’Assemblée nationale)

 

Elu député du Kourittenga, Blaise Lambert Kyelem est le 1er questeur de l’hémicycle. De cette fonction et de sa différence  avec celle de DAF, des législatives de mai 2007 surtout à Koupéla  et  à  Pouytenga et  ses démêlées avec certains adversaires politiques… celui qui gère les finances et le patrimoine  du Parlement en parle dans ce bref entretien.

 

Vous avez été élu au mois de juin dernier premier questeur de l’AN. Au fait, qu’est-ce qu’un questeur ?

 

• Un questeur est un élu, membre du bureau de l’Assemblée nationale, chargé des questions financières et comptables. En outre, il est chargé de la question du patrimoine et administre les crédits.

 

A la IIIe législature vous étiez 2e questeur secondant Moussa Boly, qu’est-ce qui va fondamentalement changer dans votre rôle ?

 

• Selon l’article 157 du règlement de l’AN, la direction des  services financiers et  comptables est assurée par le premier questeur, assisté du second sous le contrôle du bureau de l’AN. En d’autres termes, il est chargé du fonctionnement administratif de la questure. En plus, il doit assurer la bonne marche des commissions générales et des groupes parlementaires. Du reste, l’article 157 stipule qu’il y a une répartition des tâches entre le premier et le second questeurs.

 

Qu’est-ce qui vous différencie du DAF, qui lui aussi s’occupe habituellement des questions d’intendance ?

 

• Il n'y a pas de Directeur administratif et financier (DAF) à l’AN. Il y a un directeur général des services financiers et comptables qui, en fait, est chargé d’animer et de coordonner les activités des services financiers comptables pour le compte des questeurs. Lesdits services constituent des supports aux fonctions des questeurs. Cette disposition s’explique par le fait que le questeur, qui est un élu, peut ne pas être un spécialiste des questions financières et comptables.

 

Revenons sur le terrain politique: vous êtes membre du bureau politique exécutif du CDP, et vous avez été élu lors des législatives du 6 mai dernier dans le Kourittenga. Une élection que là-bas d’aucuns trouvent controversée. Qu’en a-t-il été ?

 

• En quoi le scrutin au Kourittenga a-t-il été controversé ? Je ne vois pas qu’est-ce qui n’a pas marché à telle enseigne qu’il faille parler de controverse.

Ce que je retiens de ces législatives est qu’il y a eu un travail de mobilisation,  d’organisation et surtout de stratégie qui a été mis en œuvre au niveau de la province. Une œuvre qui, sur le terrain, devait donner au CDP dans cette province deux sièges. Malheureusement, comme vous le savez, la poire a été partagée entre le CDP et l’UPR. Cette situation naturellement a engendré des réactions diverses chez certains militants. L’autre dimension de cette question est qu’en pareille circonstance certains esprits en profitent pour épiloguer à souhait, prenant leurs désirs pour des réalités. En tout état de cause, les chiffres de ces législatives par localité et pour la province sont disponibles et apportent la preuve, n’en déplaise à certains, que le CDP se porte à merveille dans le Kourittenga.

 

Ce n’est pourtant pas l’avis de vos adversaires politiques qui arguent que vous avez été imposé par la hiérarchie, sinon "sur le terrain Blaise Lambert Kyelem ne pèse pas ….et surtout n’est pas social», des qualités indispensables pour un homme politique... Votre commentaire ?

 

• En politique ce sont des choses que nous entendons très souvent mais la réalité est souvent tout autre. Ce qu’il faut savoir, c’est que je suis un militant d’un grand parti organisé qui fonctionne sur des bases et des principes clairs. Dans mon parti le CDP, pour le vote de mai 2007 les candidatures étaient soumises à des critères d’appréciation pertinents dont l’un d’eux était la popularité. Toutes les candidatures ont été examinées au Kourittenga et si la mienne a été retenue par la base je crois qu’il n'y a rien de plus objectif. Pour le reste, je laisse chacun dire ce qu’il veut.

 

Des militants ont failli marcher à Koupéla sitôt les résultats des législatives  connus. Pourquoi ?

 

• De ce que je sais, il n’a jamais été question de marche à Koupéla, mais plutôt à Pouytenga. Mais là également il s’agissait de l’expression de militants  instrumentalisés.

 

Traditionnellement,  Pouytenga a été une localité difficile politiquement pour le parti majoritaire. Quel est l’état des lieux de nos jours ?

 

• En effet, il est de notoriété publique  que depuis un certain  temps Pouytenga  traverse une crise liée au problème de la chefferie traditionnelle. Ce faisant, les deux camps opposés dans cette histoire de chefferie ne votaient pas en faveur d’un même parti. Mais depuis la présidentielle de 2005, les deux camps votent CDP. Ce fait est à mettre à l’actif des efforts de certains militants et d’un certain nombre de personnes-ressources.

 

Hyacinthe Sandwidi, un des ténors du PDP/PS, a manqué de peu d’être élu…

 

• Je vous renvoie encore une fois aux chiffres des résultats du 6 mai 2007. Il vous suffit de prendre les résultats de chaque parti, vous faites les calculs et vous verrez. Dans l’hypothèse où il y aurait 3 sièges à pourvoir au lieu de 2, faites également le calcul et vous verrez. A mon avis, ce 3e siège reviendrait au CDP. De toute façon, monsieur Hyacinthe Sandwidi n’est pas un inconnu de la scène politique au Kourittenga.

 

L’UPR a enlevé un député (Saidou Kaboré) dans cette zone. Comment expliquez–vous la percée de  cette formation politique là-bas ?

 

• L’UPR a travaillé et a eu plus de chance.

 

Interview réalisée par

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga du 25 juillet 2007



25/07/2007
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