L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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"C'est blaguer pour manger au Faso" à propos de «leur renaissance démocratique qui a 20 ans»

A propos de «leur renaissance démocratique qui a 20 ans» 

"C'est blaguer pour manger au Faso"

 

Las d'attendre un débat contradictoire dans la presse audiovisuelle sur les prétendus 20 ans de démocratie, je me résous à prendre ma plume pour apporter ma lumière blafarde ou éblouissante sur le 19 octobre 1987, qui serait le début de la renaissance démocratique. Il faut convenir avec ce penseur qui a dit que : «Ce qu'il y a de plus heureux pour les historiens, c'est que les morts ne puissent pas protester». Car si les «génocidés» étaient en vie, il aurait été impossible de couvrir d'opprobre Sankara et les siens. Donc c'est avec la mémoire vive et non morte du fait des feuilles de banque contre lesquels certains,  qui en raffolent, ont vendu leurs âmes et leur passé, que je m'en vais solliciter  l'élucidation de certains faits.

- Un projet de Constitution a fait son petit bonhomme de chemin sous le Président Jean-Baptiste Ouédraogo en 1983 et aussi sous Sankara en 1986. Pour ce dernier, cela lui a valu les quolibets des futurs rectificateurs, qui ont vite fait de parler de «concession de classe et de compromission de classe». Pourquoi on passe sous silence ces étapes ?

- Les Rectificateurs en herbe n'ont pas sous la Révolution ouvert une seule fois le débat pour la démocratisation de la Révolution.  Alors le coup sanglant a quoi de prémisses démocratiques ?

- Si l'appel du 19 octobre 1987 à valeur d'appel à la démocratie participative, comment expliquer l'exclusion du GDR, du GDP, de la CNPP/PSD, du MDP et aussi   l'expulsion du numéro 2, Oumarou Clément Ouédraogo, du Front populaire ?

- Appel pour appel, le 4 août 1987 Thomas Sankara a dit lors du discours d'anniversaire que la Révolution a besoin "d'un peuple de convaincus et non de vaincus (par les armes cela s'entend" ou encore "vaut mieux faire un pas avec tout le peuple que d'en faire cent sans le peuple". N'est-ce pas là une ouverture démocratique sincère que celle du Front populaire qui s'est ouvert sur lui-même, se renfermant après sur sa proie comme une pieuvre ? Alors pourquoi ne pas remonter le cours de l'histoire pour retenir  cette date ?

- Si le 15 octobre 87 rappelle aux thuriféraires du régime un souvenir démocratique, où étaient-ils quand des non moins caudataires du système ont voté sous Mélégué la suppression du 15-Octobre de la liste des fêtes légales ?

Le député Mahama Sawadogo était à l'Assemblée, cet autre théoricien de l'absurde avec Jean Léonard Compaoré, qui se la coulait douce ailleurs.

- Enfin, il est bon de savoir que si on est démocrate on ne prend pas les armes pour l'imposer mais c'est par la force de l'argument, du dialogue, de la loi du grand nombre que l'on impose ses vues, encore moins par une embuscade à armes inégales.

Au fait, si le 15 octobre 87 a été utile, où sont passés les héros qui en ont pris l'initiative ? Sortez-les pour qu'on les célèbre 20 ans après. Tous, y compris les lieutenants ou leurs ayants-droit à la médaille d'honneur ou commémorative des 20 ans du ....Et bon vent aux conspirateurs comme les Ouali et Naon.

- Enfin, la démocratie a-t-elle pour source la Constitution ou une proclamation comme celle du 15 octobre 87 qui, plus est, a fait le contraire de ce qui a été dit ? "Il faut donc que l'on cesse de prendre les Burkinabè pour des niais et ne pas les gaver d'erreurs et de falsifications de l'histoire. Moi je ne peux guère voir l'histoire travestie et cautionnée de telles monstruosités, surtout si un pouvoir dure depuis 20 ans. 20 ans, ça fait 5 mandats aux Etats-Unis avec à la clé 3 présidents aux moins ! En France on aurait eu 2 présidents. Et si c'était en Afrique avec un Rawlings, un Amadou Toumani Touré, un Olesegun Obasanjo (1re version), un Daouda Mallam Wanké ou encore un Aboubacar Abdulsalami, on aurait eu une alternance en bonne et due forme. Dis, n'y a-t-il pas d'héritier(s) ou quoi dans leur écurie ou alors ne parle-t-on pas de la maladie des chevaux dans l'écurie ? Gardons encore quelque chose au cas où un «mange-1000» voudrait rétorquer à nos propos, sans y apporter la moindre réponse.

Les nécrophages ?....

Les pouvoirs de demi-dieu ou de bon Dieu par terre ?....

Les pouvoirs à vie ?...

Les démocraties de façade ?...

Ceux qui font ce qu'ils ne veulent pas en allant aux 20 ans du pouvoir de....? A chacun d'y répondre.

 

El hadji Ouindépagnimdi Mamadou Kabré

Ancien CDR et militant sankariste.

L’Observateur Paalga du 16 octobre 2007



16/10/2007
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