L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Ce qu’en pense Dominique Tapsoba, DG des Kundé

Ce qu’en pense Dominique Tapsoba, DG des Kundé

Le 16 mars 2007, quelques maquis de la chaîne des Kundé ont été l’objet de la vindicte populaire. Un an après, son Directeur général, Dominique Tapsoba, cherche toujours vainement le motif de ce déchaînement de haine contre son groupe. En ce triste anniversaire, il parle, dans cet entretien, de l’historique de son business, des dommages subis du fait des casses et de la suite judiciaire à donner à l’affaire.

Comment sont nés les bars-restaurants Kundé ?

• Après mon cursus scolaire, j’aidais ma mère à gérer sa cave jusqu’à sa retraite. Par la suite, l’idée m’est venue de travailler en étroite collaboration avec mes clients. C’est ainsi que les maquis les Kundé sont nés. Je m’occupais de l’approvisionnement, et les autres de la gestion. Au fur et à mesure que le temps passait, l’affaire marchait.

Quel est votre secret, dans la mesure où vous parvenez à relancer des bars moribonds ?

• Je n’ai pas de secret. Nous sommes un groupe et chacun apporte sa touche. Mady Konfé, par exemple, a toujours géré les meilleurs maquis de Ouagadougou. Il a 30 ans d’expérience dans le domaine et soutient même qu’il peut enseigner la gestion des bars craie en main. Vraiment, il s’y connaît.

Venons-en maintenant aux casses du 16 mars 2007, dont vous avez été victimes...

• C’était une situation très difficile à vivre. On était loin de l’imaginer. Ce jour-là, j’ai reçu un coup de fil qui m’informait que, la veille, une bagarre a opposé un militaire à un client aux Kundé du secteur 29 de Ouagadougou. Une heure plus tard, j’apprenais qu’on était en train de casser les Kundé de la cité An II. Au début, j’étais donc convaincu que c’était l’œuvre des militaires. J’ai appelé la police, qui a refusé d’intervenir, car elle estimait ne pas pouvoir le faire si c’était des militaiures qui y étaient impliqués. Je me suis déplacé à la gendarmerie pour poser le problème et c’est là que j’ai appris que ce n’étaient pas des militaires, mais des jeunes, qui accusaient les responsables des Kundé de trafic d’organes humains. J’ai vite téléphoné aux autres collaborateurs pour qu’ils m’y rejoignent et nous sommes restés dans les locaux des pandores pendant deux jours.

A votre avis, qu’est-ce qui explique ce déchaînement de haine contre vos maquis ?

• Sérieusement, je ne saurais le dire. Je n’arrive pas à me l’expliquer jusque-là. Même avec le recul, je ne vois pas d’adversaire qui puisse nous en vouloir jusqu’à ce point !

Il semble que le sieur Maïga, un des suspects du meurtre des deux hommes, pour rassurer ses partenaires, a prétendu que le site des Kundé de la Cité An II appartenait à son père. Ce qui a pu établir l’amalgame qui a mis le feu aux poudres.

• J’ai appris cela comme vous. En réalité, les locaux appartiennent au Centre de gestion des cités, qui en a cédé la gestion à une tierce personne. C’est ainsi que le père de Maïga a eu à gérer le maquis, qui y était déjà sous la Révolution. Il semble qu’il fréquentait régulièrement le Kundé de la cité An II, mais personne du groupe ne le connaît. Personnellement, moi, je n’ai jamais vu Ali Modibo Maïga et j’ignore à quoi il ressemble. Vraiment, nous avons été victimes d’une grave méprise, car nous ne sommes ni de loin ni de près mêlés à cette histoire de vente de voiture, qui s’est soldée par des meurtres. Nous n’avons absolument rien à voir avec cette affaire.

A combien évaluez-vous les pertes et le coût des réfections ?

• Les réfections ont coûté environ 50 millions de FCFA. On n’a pas beaucoup d’argent, contrairement à ce que les gens s’imaginent. C’est la BRAKINA qui a tenu à ce qu’on relance nos activités, en mettant à notre disposition la somme de 10 millions de F CFA. En 2006, j’ai été le meilleur client de cette société de brasserie. C’est pour cela qu’on nous soutient. Pour les travaux de réfection, on a jonglé avec des fournisseurs pour les achever. Quant aux pertes, l’expert les a évaluées à 300 millions FCFA. Notre avocat, Me Mamadou Traoré, a introduit un dossier en justice et nous en attendons une suite. Jusque-là, je n’ai pas, en tant que directeur général de la chaîne des Kundé, été entendu par un juge.

Dossier réalisé par Boureima Diallo Adama Ouédraogo Damiss Nankoita Dofini

L’Observateur Paalga du 17 mars 2008



18/03/2008
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