L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Des pluies torrentielles causent d'importants dégâts à la Léraba

Léraba

Des pluies torrentielles causent d'importants dégâts


La province de la Léraba a enregistré depuis la semaine dernière d’importantes quantités de pluies qui ont causé des dégâts énormes. Quatre villages, à savoir Niofila, Monsona, Wolonkoto et Malon, ont été touchés par des inondations . Au fond departies du barrage de Noifila. Le gouverneur de la région, Issouf Rouamba, accompagné d’une forte délégation constituée de directeurs et de chefs de service, est allé apporter son soutien à la population sinistrée le mercredi 29 août 2007 en attendant que des actions de secours et de réhabilitation se manifestent.

Le barrage de Niofila a été construit en 1985. Il offre de vastes plaines aménagées que les populations riveraines exploitent à travers la production de céréales. Cette retenue a reçu au cours de la semaine dernière une importante quantité d’eau. Plus de 500 mm de pluie sont tombés dans la Léraba. Et la zone a encore enregistré dans la seule matinée du mardi 28 août dernier environ 177 mm de pluie. Une quantité d’eau qui dépassait énormément la capacité de rétention du barrage qui est 50 millions de mètres cubes. Il faut noter que le barrage de Niofila connaît un ensablement qui a considérablement réduit cette capacité de rétention d’eau. Selon les techniciens que nous avons approchés sur place, les eaux à l’origine de cette crue ne sont pas uniquement celles tombées dans la zone autour de la plaine. Les exploitants, établis dans l’emprise du barrage bien avant sa construction et qui pour des raisons de fertilité des terres n’ont pas voulu se déplacer, ont été surpris par les vagues qui allaient submerger la digue. Ils ont dû abandonner leurs bases face à la menace des vagues déchaînées.

Sur les quatre villages touchés par les effets dévastateurs des eaux, le village de Niofila, dont certaines concessions jouxtent la digue à moins de trente mètres, passe pour la zone la plus touchée par le sinistre. En tout, 969 personnes se retrouvent sans abri, parmi lesquelles on dénombre 552 enfants et 417 adultes. 266 greniers et 393 maisons, selon les statistiques des services régionaux de l’Action sociale, se sont effondrés sous l’effet de l’humidité. Toute chose qui a obligé les habitants à quitter leurs maisons pour se réfugier dans les salles de classes de l’école primaire et dans les deux églises protestante et catholique du village.

Dans la matinée du mercredi 29 août, les sinistrés sont retournés dans leurs habitations démolies pour y récupérer ce qui pouvait encore l’être. Dans la famille Son Sebalmatien, pendant que les bras valides s’activaient au ramassage des effets, les vieilles personnes sortaient des décombres des greniers quelques grains de céréales, de quoi faire le "bambara", un plat local à cuisson très rapide. Dans les zones d’accueil, le gouverneur a remonté le moral aux populations sinistrées et leur a dit que le gouvernement, sensible au malheur qui a frappé le village, prendrait des mesures pour venir au secours des sinistrés. D'ailleurs, ceux-ci ne se sont pas fait prier pour dire à la délégation qu’ils avaient faim, soif et qu’ils vivaient dans la crainte de la maladie d’autant que les zones d’accueil ne disposent pas toutes d’installations sanitaires. A toutes les directions régionales, chacune dans ses attributions, le gouverneur a donné des instructions afin que les habitants de Niofila bénéficient d’une assistance particulière en attendant que chaque sinistré soit réhabilité.

Les dégâts causés par l’activité pluviométrique de la semaine écoulée ne se limitent pas à l’inondation des 110 hectares de superficie emblavée et des quatre villages. Il faut ajouter à cela l’affaissement d’un dalot qui, réalisé sur une des rigoles qui alimente le barrage, permettait d’aller de Sindou à Kankalaba. Impossible également d’aller de Banfora à Sindou en empruntant la route régionale n° 21. A une dizaine de kilomètres de Sindou, un grand trou d’une profondeur d’environ 1m20, occupant toute la largeur de la chaussée et engendré par l’érosion des eaux de pluie, empêche le passage des véhicules. C’est pourquoi le cortège du gouverneur est passé par Soubakanièdougou, Dakoro, Nienkorodougou, Loumana avant d’accéder à Sindou. C’est après ces 100 km que la route de Niofila était praticable. La rumeur qui laissait penser le jour du sinistre que la digue du barrage de Niofila avait cédé s’est révélée fausse. Aucune perte en vie humaine n’a été non plus enregistrée.

Mamoudou Traoré

Le Pays 31 août 2007



31/08/2007
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