L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Prolifération des armes légères

Dis-moi quel calibre tu portes ?

Bientôt dans toute l’étendue du territoire, des enquêtes nationales sur la prolifération des armes légères et de petit calibre seront menées. La cérémonie de lancement de cette activité a eu lieu hier dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 en présence du ministre Yéro Boly, qui représentait le Premier ministre.

Même si les armes légères ne sont pas à l’origine des conflits, elles contribuent à leur aggravation. Et comme l’a fait remarquer le ministre de la Défense, Yéro Boly, les conflits liés à l’accès et à la gestion des ressources naturelles ou économiques refont de plus en plus surface et sans compter l’acquisition d’armes par certains individus ou même par certaines communautés, comme moyen de défense.

Le lancement officiel a eu lieu dans le vaste cadre enchanteur de la salle des Banquets, situé dans ce rutilant et futuriste quartier à la lisière de la ville. Mais le petit constat de journaliste est que cet espace s’est révélé trop vaste pour ces participants qui était moins de la centaine et qui y « flottaient » littéralement. Originellement, la cérémonie devrait être présidé par Tertius Zongo himself.

Mais presque au même moment, la LONAB inaugurait sa 2e aile et le chef du gouvernement, qui y était invité, a dépêché le ministre de la Défense, Yéro Boly, pour le représenter. Etait également à la rencontre, le responsable du Programme de la CEDEAO pour le contrôle des armes de petit calibre (ECOSAP) dont le siège est à Bamako. Une présence bien utile, d’autant plus que c’est cette structure qui finance l’enquête dans les villes et campagnes du Burkina de même que dans les 14 autres pays de l’espace CEDEAO.

La saison des pluies ne s’y prêtant pas, la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL) - une structure rattachée au Premier ministère - en profitera pour envoyer des correspondances à toutes les administrations qui œuvrent dans la lutte contre le fléau. Ensuite, vers le mois d’octobre, l’enquête proprement dite va démarrer. Et l’on est bien tenté de penser qu’elle se fera grâce à des perquisitions pour découvrir les armes qui seraient cachées. Pourtant, pas du tout.

Le chargé des enquêtes, Timothée Traoré, a rassuré en ces termes : « Une fouille ? Pas du tout ! Nous avons rédigé des questionnaires et les enquêteurs iront vers les populations, leur poseront des questions tout en sauvegardant leur anonymat. Il ne sera aucunement fait mention de leur identité. Nous voulons simplement savoir l’origine des armes qui circulent au Burkina Faso ». In fine, cette investigation permettra de rapprocher les résultats obtenus avec ceux de la gestion des stocks d’armes conventionnelles ; et aux acteurs de faire l’ébauche d’un plan d’action de lutte contre la prolifération des armes au Pays des hommes intègres.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga du 25 juin 2008

Notes : Les experts estiment qu’il y a plus de 600 millions d’armes légères et de petit calibre en circulation dans le monde entier. « Les armes de petit calibre » sont, au sens large du terme, des armes destinées a l’usage individuel. Elles comprennent, entre autres, des revolvers et des pistolets à chargement automatique, des fusils et des carabines, des mitraillettes, des fusils d’assaut et des mitrailleuses légères. « Les armes légères » sont, au sens large du terme, les armes destinées à l’usage de deux ou trois personnes travaillant en équipe, même si certaines peuvent être transportées et utilisées par une seule personne. Elles comprennent, entre autres, les mitrailleuses lourdes, les lance-grenades portables, amovibles et sur affût, les canons antiaériens portatifs, les canons antichars portatifs, les fusils sans recul, les lance-missiles et les lance-roquettes antichars portatifs, les lance-missiles antiaériens portatifs et les mortiers de calibre inférieur à 100 millimètres.