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Dr Harouna Inamé : "J’ai confiance au médicament du Pr Barry"

Dr Harouna Inamé

"J’ai confiance au médicament du Pr Barry"

Tout frais émoulu de l’école de médecine, le Dr Harouna Inamé n’a pas l’appréhension de certains de ses collègues face aux questions atypiques. C’est pourquoi il n’a pas hésité à se rendre à Conakry pour constater de visu ce que fait le fameux Pr Barry qui dit avoir trouvé un remède contre le sida. Dans ce témoignage, Dr Inamé est formel : il faut prendre au sérieux la trouvaille du biologiste guinéen.

Quel témoignage pouvez-vous faire après avoir vu le Pr Barry à l’œuvre ?

J’ai séjourné à Conakry aux côtés du Pr Barry du 12 au 29 août. Ce que j’ai vu suscite de l’espoir. J’ai eu la chance, avec l’accord du professeur, de suivre des malades. Il fait les cures tous les trois jours et chaque malade a besoin de six cures, soit 18 jours. Les malades qu’il reçoit sont référés par des médecins et par le SP/CNLS. Les malades sont pris en charge en ambulatoire, hors des heures de service. Ils viennent prendre les produits et rentrer chez eux. J’ai vu des malades qui récupèrent très bien en plus des résultats biologiques qui sont bons. Il faut savoir que ses premiers patients ont été traités depuis 1997 et sont toujours vivants. Je pense donc qu’il faut prendre cette découverte au sérieux.

Etes-vous convaincu de l’efficacité du remède que propose le Pr Barry ?

En matière de recherche médicale, il y a les différentes étapes à franchir avant l’obtention d’un brevet. Il y a toutefois souvent des exceptions, notamment dans la recherche sur le cancer et le VIH /Sida. Certes, il faut être très rigoureux mais la substance qu’il utilise, l’hypochlorite de sodium, est bien connue et de nombreuses études ont été faites sur ce produit. En tant que médecin, je prends fait et cause pour cet homme qu’il faut soutenir. On peut peut-être critiquer certaines de ses méthodes, mais ensemble on doit corriger les insuffisances et non balayer du revers de la main le travail qu’il a fait.

Le Pr Barry a utilisé l’expression « grippe de sang » pour désigner le sida. N’est-ce pas choquant pour une maladie aussi sérieuse ?

J’ai posé la même question au professeur qui m’a dit qu'il avait plus peur du paludisme pour les Africains que du VIH/Sida. Parce que lorsqu’on guérit du VIH/Sida, on a des chances de ne plus le contracter, ce qui n’est pas le cas pour le paludisme. Il dit aussi qu’il était temps de dédramatiser la maladie. Il l’a dit dans un contexte guinéen où la sensibilisation n’est pas au même niveau qu’au Burkina, par exemple. Je crois qu’il ne faut pas s’accrocher aux mots pour en arriver même à une impolitesse scientifique.

Y a-t-il un intérêt particulier du monde scientifique guinéen et international pour le travail du Pr Barry ?

Oui, il y a un intérêt. Déjà, Pr Barry croule sous le poids des mails qu’il reçoit. Les scientifiques ne se déplacent pas mais lui écrivent beaucoup. Les Africains sont rares à ses côtés. Pour le moment, les intellectuels et chercheurs africains sont à la traîne. Sur le plan international, trois laboratoires, au moment où j’y étais, l’avaient approché. C’est surtout avec un laboratoire canadien que les contacts sont avancés car le professeur est pressenti pour être nommé vice-président chargé de la recherche. En tous les cas, il est courtisé par les laboratoires.

Que peut espérer le Burkina de cette découverte ?

Beaucoup de choses. Nous sommes dans un pays qui compte de nombreux malades et où les actions de lutte sont multiples. C’est un médicament que nous, Burkinabè, devons prendre au sérieux parce qu’à long terme il va s’imposer. Deuxièmement, si le professeur est nommé vice-président chargé de la recherche, nous devons non plus aller en Guinée mais au Canada pour discuter. Je pense qu’il vaut mieux accorder un intérêt à son produit pendant qu’il est temps. Pendant mon séjour, j’ai vu que des malades soignés avaient été guéris.

Qu’entendez-vous par "guérir" ?

Ils guérissent parce que le produit du professeur règle les deux problèmes que les ARV n’ont pas réglés. Le malade sous ARV est toujours contaminant et pour sa famille et pour le clinicien qui doit toujours prendre des mesures adéquates. Chez les malades du Pr Barry, il y a d’abord une guérison clinique, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de signe de la maladie. Ensuite, il y a la guérison biologique, c’est-à-dire que la charge virale est indétectable. Donc, certains "négativent", d’autres pas. Un mois, c’est peu. Je ne suis pas allé à Conakry pour expertiser le médicament mais pour comprendre. Personnellement, j’ai plus confiance en ce médicament qu’en tous ceux qui sont sur le marché. Je répète que les malades du Pr Barry sont passés par des médecins qui les ont référés. Les malades soignés qui avaient les moyens sont allés faire un test de vérification en Europe. Et ce sont les malades eux-mêmes qui ont témoigné avant que les journalistes ne demandent au professeur de faire une conférence de presse. Je demande donc à ceux qui écrivent sur le professeur de chercher à connaître l’histoire de la découverte qui s’est faite sur 12 ans. Il a identifié jusqu’à 38 molécules. Il y a donc de l’espoir dans la recherche. Pour pouvoir apporter des critiques objectives, il vaut mieux se déplacer pour rencontrer le professeur et discuter. C’est cela aussi, faire preuve de démarche scientifique.

Propos recueillis par Mahorou KANAZOE

 

Le Pays du 19 septembre 2007



19/09/2007
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