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Etat-major de la gendarmerie : Il manque le nerf de la guerre

Etat-major de la gendarmerie

Il manque le nerf de la guerre

Il était prévu lors de la passation du marché que les travaux de la construction du nouveau bâtiment devant abriter le Q.G. de l’etat-major de la gendarmerie nationale s’acheveraient au bout de 16 mois, soit depuis juillet 2007. Mais à la date du 16 juillet 2008, soit avec un an de retard, les travaux ne sont qu’à un taux d’exécution de 30% à cause de problèmes financiers. Une situation qui a amené le ministre Yéro Boly de la Défense à effectuer une visite sur le chantier, sis au camp Paspanga.

Mardi 15 juillet 2008 ; il est 8h 30 au camp Paspanga, état-major de la gendarmerie nationale. Juste à l’entrée du camp est postée une troupe de pandores en tenue d’apparat. A leur droite se trouvent deux trompettistes prêts à souffler pour les solennités. En face, une rangée de gendarmes hauts gradés prend position. Tous les éléments d’une cérémonie officielle militaire sont réunis pour accueillir le ministre de la Défense, Yéro Boly. A quelques mètres de là, le décor est tout autre.

Une grue inerte surplombant tout ce paysage tranche avec le cérémonial. Derrière cette impressionnante machine morte trône « tristement » un imposant immeuble en construction. Dans un autre contexte, l’on aurait vu un chantier où le vacarme causé par les travaux ne laisse la possibilité à aucune communication audible. Mais là, il fallait même faire le tour de la propriété pour savoir qu’il y a de l’animation sur les lieux. Au rez-de-chaussée de ce bâtiment à 3 niveaux, seuls quelques ouvriers, truelles en main, se démenaient pour donner vie à ce chantier.

Il ne s’agit pas d’un champ de ruine, loin de là, mais plutôt de la construction du nouvel état-major de la gendarmerie nationale. La passation du marché pour l’édification de cette bâtisse, faite en janvier 2006, a vu le démarrage des travaux 3 mois plus tard, c’est-à-dire en mars de la même année. Le délai d’exécution était de 16 mois, donc tout devait être O.K. en juillet 2007. Mais à la date du 16 juillet 2008 (soit avec un an de retard), les travaux sont plus que jamais au point mort et ne représentent que 30% de l’évolution d’ensemble.

La faute est attribuée au récurrent problème de moyens financiers. « Le non-respect des délais est essentiellement imputable au manque de moyens », nous a confié Charles Tiao, coordonnateur du groupe DAMASE, auquel appartient La Pyramide, maître d’ouvrage des travaux. « Actuellement, nous avons un décompte de 14 millions non payés et tous les jours, les agios ne font que se cumuler sur notre dos au niveau de la banque », s’est-il lamenté.

L’entreprise chargée de l’exécution du marché dit avoir injecté tout son fonds de roulement dans les dépenses et sa marge bénéficiaire n’est plus d’actualité. Si rien n’est fait, la stagnation du chantier risque d’être plus criard, car d’ici peu, l’on abordera les travaux de finission, dont les matériaux sont très coûteux. Foi de M. Tiao : "Ce qui est encore plus désagréable, c’est que nous subissons l’inflation causée par la flambée des prix ; cela nous met en porte-à-faux avec les fournisseurs et les banquiers. Tous les ingrédients étaient réunis pour que les choses traînent, car, maintes fois, les ouvriers ont failli riposter au non-payement de leur dû.

Le bureau d’études chargé du suivi s’est blanchi en rejetant la faute sur le maître d’ouvrage, qui, de son côté, met tout sur le compte de l’absence du nerf de la guerre". « Mais si tout est réglé, combien de temps vous faut-il pour achever la construction ? », a demandé le ministre Boly. « Dans 4 à 5 mois », ont répondu en chœur les exécutants. Sur-le-champ, Yéro Boly a interpellé l’intendant de la gendarmerie. Celui-ci estime que les difficultés doivent se situer au niveau du Trésor, qui n’est pas prompt dans le décaissement. « On verra ça avec les techniciens et le Trésor public », a assuré le ministre Boly, qui avait visiblement chaud.

Le ministre de la Défense a fait remarquer que ce problème est global et qu’il intéresse d’autres chantiers au sein de l’armée. « Nous allons travailler avec le ministère des Finances pour desserrer le goulot d’étranglement, car mon vœu est que l’inauguration de ce joyau ait lieu d’ici la fin de l’année », a renchéri le ministre. Souhaitons que le reliquat du milliard 135 millions soit débloqué afin que ce qui n’est jusque-là qu’un vulgaire immeuble en construction soit désormais le pentagone des pandores.

Kader Traoré

Hyacinthe Sanou (Stagiaire)

L’Observateur Paalga du 16 juillet 2008



16/07/2008
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