L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Football burkinabè : Acquis vendangés

Football burkinabè

Acquis vendangés

Alors que les amoureux du ballon rond n’avaient pas fini de conjecturer sur le limogeage de l’entraîneur national, Idrissa Traoré «Saboteur», que l’élimination de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) en Coupe de la Confédération africaine est venue les plonger un peu plus dans le doute, quant à un venir radieux du sport-roi. Lequel marche sur la tête depuis un lustre.

Mondial cadets 1999. Après avoir réussi une brillante prestation, lors de la Coupe d’Afrique des Nations de leur catégorie, les cadets burkinabè surprennent le monde entier en finissant troisième lors du mondial organisé à Trinité et Tobago. Joie immense du «peuple» footballistique burkinabè, le premier capitaine, Blaise Compaoré en tête, qui les reçoit à leur retour avec les honneurs dus à leur rang. Février 2007. Après des matchs d’une indigence tactique et technique désolante, leurs successeurs sont éliminés sans gloire dès le premier tour au Togo et rentrent la queue entre les jambes. Avant eux, leurs grands frères n’avaient pas fait mieux au Congo, éliminés eux aussi dès le premier tour, alors qu’on nous avait promis le ciel après leur qualification. Deux instantanés symptomatiques du recul de notre football sur l’échiquier continental et qui s’est traduit à l’échelon supérieur, par notre absence à Egypte 2006 et par les incertitudes qui planent sur Ghana 2008. Un recul dont les causes sont multiples, la principale étant le management du Fasofoot par des hommes qui aiment certes le «ballon», mais n’ont pas la science requise pour le diriger. Comme on aime à le dire, le football est devenu un business avec des règles juridiques et une économie propres. Or, et sans vouloir flétrir quiconque, l’actuelle fédération, malgré les compétences qu’elle renferme, ne semble pas avoir des hommes et des femmes, au faite de cette science juridique et économique. On en a eu un aperçu, avec l’hallucinante élimination des Etalons espoirs sur tapis vert, suite à une mauvaise interprétation des textes. En attendant que les responsabilités soient situées, disons qu’à cette inculture juridique se joint celle organisationnelle. A ce niveau, et en dehors du championnat de première division, qui est organisé selon les règles de l’art, les autres compétitions particulièrement le championnat de deuxième division sont là juste pour meubler la galerie. Organisé à la va-vite et dans la confidentialité, ce championnat ne peut générer qu’un patron faible qui veut séjourner le temps d’une saison en division supérieure, avant de retourner à ses chères études. Quant aux championnats cadet, minime et féminin que la Fédération nous avait promis, on attend toujours godot, le manque de moyens les empêchant de voir le jour. C’est à ce niveau qu’on touche à la méconnaissance de la science économique qu’a engendré le football et dont la maîtrise aurait pu résoudre cette sempiternelle équation du manque de moyens. Sponsoring, merchandising, accords de partenariat, actionnariat, formation, aucun de nos clubs, pas plus que la Fédération, ne prospecte cette voie, les premiers attendant la manne fédérale et la seconde se tournant vers l’Etat et la FIFA pour vivre. Et, quand en retour, l’Etat veut demander des comptes, on lui fait gentiment savoir que «affaire de ballon-là ne le regarde pas». Un monde du ballon rond entouré de ce fait, d’une opacité entretenue à dessein. «Les gens viennent à la Fédération pour bouffer», clament de ce fait, nombre de personnes confortées par les scandales qui émaillent la vie du Fasofoot (billetterie opaque, vente illicite de joueurs , problèmes de primes des joueurs etc.). Pendant ce temps, la vieille génération est tenue à l’écart alors que ses conseils auraient pu être d’un grand secours, même si elle aussi semble un peu dépassée par l’évolution actuelle du football. Dans cette occurrence, on a beau tenir des états généraux ou organiser des séminaires de réflexion, on ne sortira pas de la galère tant que l’inventivité ne sera pas au rendez-vous. Nous croisons les doigts.

Boubacar SY

Sidwaya du 23 avril 2007



23/04/2007
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