L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Journées nationales de la canne blanche

Il pleut des hommages sur le Dr Siaka Diarra

Du 8 au 10 novembre 2007, l’Association burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (ABPAM) commémore les journées nationales de la canne blanche (lire encadré). Une manifestation organisée à la mémoire du Dr Siaka Diarra, ancien président de l’Association, décédé en mai dernier par suite d’un crash d’avion.

Au siège de l’Association, à Gounghin, où s’est déroulée la cérémonie de son lancement, l’événement est accueilli avec grande ferveur : des murs décorés, des hôtesses agrafant des papillons sur la poitrine des invités, des objets d’art, fruits du génie des locataires du centre, fièrement exposés. Un chanteur malvoyant puis une chorale d’élèves frappés du même handicap égaient l’assistance dans laquelle on distingue le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, la représentante du ministre de l’Action sociale et des membres de la délégation de l’ABPAM/Belgique.

Absent, son nom est pourtant dans tous les discours. Pour peu, on sentirait son ombre planer sur la manifestation.  La mémoire de Siaka Diarra, ce docteur aveugle, qui a su faire de son handicap une force au service des autres déficients visuels, est saluée par tous. Un bâtiment dans l’enceinte de la vaste cour porte désormais son nom. Des boîtes d’allumettes frappées d’une photo de l’illustre disparu sont distribuées aux invités de marque. «Diarra a été pour nous comme une allumette qui a enflammé le cœur de tant de personnes et grâce à qui elles ont compris les difficultés des personnes malvoyantes. Grâce à son intelligence, son inlassable acharnement et son courage, il a fait des merveilles», a rappelé Nicole Herlin de l’ABPAM/Belgique.   Même son de cloche chez l’adjoint du défunt président de l’Association, Tahirou Ouédraogo, et chez la représentante du ministre de l’Action sociale.  «Le docteur Siaka Diarra nous a ouvert une voie qui doit conduire à nous affirmer nous-mêmes, à nous épanouir et à être des artisans de notre bien-être… Si nous voulons que son œuvre se poursuive et se perpétue, il faut que nous restions unis et surtout solidaires», a professé le premier pendant que la seconde a appelé à davantage d’hommage : «Le docteur Siaka Diarra nous a certes quittés. Mais son œuvre se poursuit et mieux, elle se consolide. Rendons-lui donc un hommage à la hauteur des actions qu’il a initiées en faveur de la promotion des aveugles et malvoyants».

Peu avant la visite des stands où sont exposés des produits artisanaux fabriqués par des handicapés visuels, les autorités ont été soumises à l’épreuve de la cécité par une promenade dans le noir sous la conduite de personnes aveugles munies de leurs cannes blanches.

Le programme prévoit, demain, une marche avec ladite canne blanche en compagnie de la fanfare municipale.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga du 9 novembre 2007

Encadré

La canne blanche est une aide technique proposée aux personnes déficientes, non voyantes et malvoyantes. Elle possède plusieurs fonctions :

-        De signalement : son but est d’avertir les autres (passants automobilistes…) que le sujet a un problème visuel.

-        De contrôle : elle étaye le visuel. Elle rassure la personne en situation particulière (marche, reflet…).

-        De protection : elle permet d’éviter de toucher les obstacles.

-        De détection : elle permet d’explorer l’espace, de déceler les obstacles et de donner des informations sur la nature du sol. Elle peut aider la personne déficiente à libérer son attention du sol.

-        D’appui : elle permet d’associer appui et signalement pour les personnes ayant des troubles de l’équilibre.

Aujourd’hui, il existe dans les pays développés des cannes blanches électroniques et même des cannes blanches dotées de GPS.

A. St. R.

 Source : Internet