L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Inspections de boulangerie à Banfora : Un contrôle pour arrêter la rumeur

Inspections de boulangerie à Banfora

Un contrôle pour arrêter la rumeur

Dans le mois de septembre 2007, la direction régionale du ministère Travail et de la Sécurité sociale des cascades a mené des inspections dans les boulangeries de la Cité du paysan noir. Une action qui a suscité la curiosité chez les Banforalais. Nous avons approché le directeur régional, Joseph O Sandouidi, pour en savoir plus sur ces inspections que son service a effectuées en direction des boulangeries. D’autres aspects des missions de l’Inspection du travail ont été abordés au cours de l’entretien que le directeur régional du Travail entouré de ses proches collaborateurs nous a accordé.


Quelles sont les missions dévolues à une direction régionale du Travail et de la Sécurité sociale ?

Il y a en premier lieu le contrôle des établissements pour voir l’application effective des normes du travail dans ces milieux. Il s’agit des conditions de travail, de salaire, de congé, de déclaration à la Caisse de sécurité sociale, et des conditions de protection de l’intégrité physique des travailleurs. En plus de cela, nous avons une mission d’information et de conseil aux partenaires que sont les travailleurs et les employeurs. Notre troisième mission est la conciliation. En ce sens que lorsque deux parties d’une entreprise sont en conflit, nous sommes le service chargé de les rapprocher. A toutes ces missions, il faut ajouter celle qui consiste à signaler à l’autorité les déficiences ou les aspects non couverts par la loi en vue d’y apporter des corrections. Pour ce faire, nous devons nous rendre dans les lieux de travail.


C’est dire donc que les visites que vous avez effectuées dans les boulangeries de la ville se trouvent même au centre de vos missions ?

Exactement.

Mais il doit exister tout de même des raisons particulières qui vous ont conduit dans ces boulangeries et surtout Wend Konta ?

Tout à fait. Il faut noter qu’une certaine rumeur disait que dans les boulangeries de façon générale, pas spécifiquement à Wend Konta, les conditions de travail sont décevantes, et que les textes en matière de protection des travailleurs ne sont pas respectés, les conditions de fabrique du pain laissent à désirer. En tant que l’œil et l’oreille d’une manière ou d’une autre des populations, et étant les services compétents nous ne pouvons pas entendre cela et ne pas aller constater de visu ce qu’il y a. C’était une mission conjointe composée de l’Inspection du travail, de la Caisse nationale de sécurité sociale et de l’Office de santé des travailleurs (OST).

La rumeur était-elle confirmée à Wend Konta ?

Chaque composante de la mission dans sa spécialité a pu voir ce qu’il y avait et c’est tant mieux puisque de façon générale, la situation de Wend Konta était meilleure à celle d’autres boulangeries que nous avons visitées. Sinon que nous avons relevé quelques irrégularités là-bas et qu’on retrouve du reste ailleurs, telle la mauvaise protection des travailleurs, par rapport à laquelle nous avons fait des recommandations afin que la situation change positivement. Il s’agit du port des gants et des blouses, du nombre d’apprentis qu’il faut revoir à la baisse car celui-ci est supérieur à la normale.

Vous avez aussi parcouru semble-t-il des sites aurifères. Quels étaient vos objectifs ?

Nous avons visité les sites de Moussoumourou, de Dègué-Dègué et de Fandjora. Ce sont des sites d’exploitation traditionnelle qui révèlent des conditions de travail parfois très difficiles. C’est la question du travail des enfants qui nous y a conduit.

Ce travail des enfants, était-ce une réalité dans les sites d’orpaillage ?

 

Heureusement, nous avons constaté que les enfants ne sont pas à proprement parler dans l’activité d’orpaillage sauf à Dègué-Dègué où nous avons vu des enfants munis de matériel de travail se dirigeant vers le site. Dans les deux autres sites, nous avons vu des enfants qui semblent, de par leur âge obligés d’être avec les parents ; ils sont présents dans les sites sans pour autant prendre part au travail. Nous n’avons pas informé les orpailleurs de notre arrivée sinon ils auraient peut-être caché les enfants si réellement ceux-ci travaillaient avec eux. Mais ces enfants vivent des conditions difficiles de respiration à cause de la poussière que soulèvent leurs parents. Il faut aussi déplorer l’absence d’infrastructures scolaires dans ces sites. Donc pas de scolarisation pour ces enfants qui y vivent.

Quelles dispositions alliez-vous prendre s’il s’avérait que ces enfants participaient aux travaux d’orpaillage ?

Nous aurions fait des mises en demeure puisque certaines conditions doivent être remplies lorsque des enfants travaillent. Et si ces observations et mises en demeure ne sont pas respectées, nous saisissons le Procureur du Faso.

Un constat d'ordre général en guise de conclusion

Généralement les entreprises ne déclarent pas les travailleurs à la Caisse de sécurité sociale et en cas d’accident de travail, la situation devient assez préoccupante.

Mamoudou TRAORE

 

Le Pays du 3 octobre 2007



03/10/2007
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