L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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IVe législatives : Et le couple Sawadogo arriva !

IVe  législatives 

Et le couple Sawadogo arriva !

 

Cela pourrait étonner plus d’une personne, mais Norbert Tiendrébéogo de l’UPS était visiblement ravi de son score obtenu contre le président sortant de l’Assemblée, Roch Marc Christian Kaboré. Le challenger d’une matinée ne cachait d’ailleurs pas ce sentiment à la fin de l’élection : «C’est un score formidable. Etant 11 députés sankaristes, nous nous attendions à avoir seulement ces 11 voix et nous en sommes à 13 qui m’ont voté. Vous voyez donc que ç’a porté quelque part». Ce scrutin de cette première rentrée parlementaire a été présidé, comme il se devait, par le doyen d’âge et par les deux benjamins des 111 députés. A ce titre, Bénilde Somda faisait partie du présidium. Il a avoué d’ailleurs qu’il avait une petite angoisse à l’idée de ce qui les attendait hier matin à l’hémicycle, surtout qu’il n’y avait pas eu de répétition générale sur les rôles que chacun devait jouer. «C’est le matin seulement qu’on a mis les documents à notre disposition».

 

«Qui va garder les enfants ?»

 

Mais pour des novices, l’on peut affirmer que les quatre membres se sont acquittés de la tâche a eux confiée avec brio. Maintenant que Bénilde Somda, qui partage la fraîcheur juvénile avec Drissa Sanogo (ils sont tous deux de 1976) est parlementaire, ce nouveau statut va-t-il changer son style de vie ? A l’écouter, il n’en est pas question. «En tant qu’élu du peuple, je ne dois rien changer à mes habitudes. Ma base sera toujours le village». Sera-ce donc le statu quo chez lui, au point par exemple qu'il ne change pas de voiture ? Hésitation de l’intéressé avant de répondre : «Euh…Peut-être que oui ! Pour me permettre de bien rouler et de pouvoir me déplacer aisément».

Il y a eu d’autres attractions dans la matinée d’hier à l’Assemblée nationale. Comme la présence de l’adjudant Hyacinthe Kafando, un ancien du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui n’arrive pas à se départir totalement de son mutisme légendaire ; ainsi que de ce couple de députés composé de Laya Sawadogo et de son épouse Blandine. Mais si monsieur et madame sont tous les deux en session à l’Assemblée, qui va garder la maison ou, si vous préférez, «les enfants» ? pour reprendre cette méchanceté proférée par les Eléphants du Parti socialiste français quand Ségolène Royal, compagnon du premier secrétaire, François Hollande, s’est piquée d’être candidate à la présidentielle. Et le «zaksoaba» (1) de donner cette réponse pour rassurer : «Ah ! Ah ! Ah ! Laissez-moi rire ! Ne vous en faites pas. Tous les instruments seront mis en place pour que la maison soit bien gardée». Cette première rentrée parlementaire a aussi connu de grands retours, après des années d’absence de l’hémicycle. Comme ce come-back d’Agaloué Adoua Goretti, qui, tenez-vous bien, revient après dix années d’absence (Ndlr : elle était député à la législature 1992-1997). Naturellement de son côté, la joie et la ferme volonté de faire mieux étaient au rendez-vous : «Les militants du Nahouri m’ont élue pour cinq ans, et je tâcherai de ne pas les décevoir».

 

«L’ADF-RDA répondra coup pour coup»

 

Maîtres Bénéwendé Sankara et Gilbert Ouédraogo, quant à eux, sont à leur 2e mandat successif. L’une de leur pierre d’achoppement, par ces temps qui courent, c’est le parti de l’opposition qui a droit au statut de chef de file. Chacun tient mordicus à sa position avec, naturellement de la tension dans l’air. Selon le président du parti de l’œuf, qui s’en est sorti avec quatre élus : «Si l’ADF-RDA vous dit qu’il est de l’opposition, c’est à vous de juger ! A son congrès de juillet 2005, je n’y étais pas, mais c’est pendant cette rencontre que ce parti a décidé de renoncer au statut de chef de file de l’opposition et de soutenir Blaise Compaoré, le candidat du parti majoritaire qu’est le CDP !». Comme une réponse du berger à la bergère, le président de l’ADF-RDA, fort de 14 députés, a eu ces propos : «Moi, ce débat me fait rire. Nous avons la légitimité et la légalité avec nous. Mais s’il y a un parti qui tient à ce poste, une fois que le statut de chef de file de l’opposition sera réaménagé, on verra si l’on pourra leur donner le titre d’adjoint, chargé de l’unité des sankaristes ; à condition que ces derniers le veuillent. Nous ne nous laisserons plus faire. A l’ADF-RDA, nous avons désormais décidé d’être sur l’offensive et de répondre coup pour coup». Comme quoi à l’Assemblée nationale, hier matin, le temps n’était pas seulement aux congratulations.

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga du 5 juin 2007

 

 

 

Note :(1) Littéralement «le propriétaire de la cour» en mooré, autrement dit le chef de famille.

 



05/06/2007
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