L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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"La guerre contre la fraude, nous comptons la gagner"

Le gouvernement au corps diplomatique

"La guerre contre la fraude, nous comptons la gagner"

 

Pour la circonstance, 4 ministres étaient face au corps diplomatique et aux représentants des organisations internationales et interafricaines : Alain Yoda, ministre d'Etat, ministre de la Santé ; Jean-Baptiste Compaoré de l'Economie et des Finances ; Mamadou Sanou du Commerce ; et Minata Samaté, déléguée à la Coopération régionale.

Et c'est le titulaire du portefeuille de la Santé qui a brossé la situation pour les diplomates.

Pour lui, chose bizarre, ceux qui ont manifesté à Bobo, Ouahigouya et Banfora étaient des commerçants et non des consommateurs au nom de la vie chère. Une cherté qui est mondiale, selon Alain Yoda, qui a parlé de raisons exogènes : "Le prix du baril d'essence atteint les 100 dollars, le sel venant du Ghana n'a pas pu être séché à causes des pluies. Le riz importé de Thaïlande est insuffisant... la vache folle a été abattue, et le lait est rare...".

Quid des facteurs imputés au gouvernement ? Il s'agit d'une prétendue augmentation de la TVA et du cas COTECNA, des sujets sur lesquels les ministres Mamadou Sanou et Jean-Baptiste Compaoré s'appesantiront après l'intervention de leur collègue de la Santé. Du reste pour ce dernier, les différents manif. ont été tellement brutales que le gouvernement est obligé d'appliquer la loi : ainsi, dans le cadre de ces événements, 200 personnes avaient été appréhendées, et, finalement, 155 ont été remises à la justice, dont 15 mineurs parmi lesquels une femme, qui seront jugées selon la procédure de flagrant délit.

Selon le grand argentier du Burkina Faso, "Il n'y a eu ni augmentation fiscale ni douanière... il y a seulement le fait que certains commerçants fraudent et donnent l'impression d'être moins chers que les autres... nous avons déclenché une guerre contre la fraude ; nous comptons la gagner".

Pour ce qui est de COTECNA, il dira en substance que cette structure a été retenue pour contrôler toute importation supérieure à 3 millions de FCFA. L'Etat s'est rendu alors compte que 50% des importations étaient contrôlés, le reste passait au travers, car beaucoup déclaraient toujours moins de 3 millions... "Le gouvernement a décidé alors de contrôler tout ce qui est camion et tout ce qui bouge...". Le problème de nos jours est la saturation de l'ère de stockage à Ouaga-Inter, qui est plein de marchandises "Cela pénalise ceux qui sont en règle", a-t-il ajouté. Pour J.B. Compaoré, il n'est pas question que 80% des importations passent au travers les mailles du fisc.

"Donnez-nous les bonnes factures, car en cas de fraude avérée, la pénalité peut aller jusqu'à 500%". C'est ce que nous exigeons des commerçants, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le transit nocturne sera interdit pour éviter certains transbordements bizarres de nuit.

Mamadou Sanou, ajoutera que la Commission nationale de la concurrence veillera au grain pour éviter les actes anticoncurrentiels, car la liberté des prix est réglementée.

Assane Sawadogo de la Sécurité a affirmé, lui, que désormais l'accent sera mis sur le renseignement (désormais pour tout problème de sécurité, comme il l'a dit à Bobo, il faut appeler le 1010 un numéro vert). Exit aussi les patrouilles dont les limites ont été démontrées par les bandits, place à des "technologies modernes et à la police de proximité. Un comité de crise a été créé, de même qu'une coordination des forces de sécurité, opérationnelle à tout moment".

Certains représentants des diplomates et personnalités présentes ont apporté, soit des éclaircissements ou des soutiens au gouvernement dans sa lutte contre la fraude. Ainsi par exemple, le représentant des Pays-Bas a-t-il voulu connaître davantage la stratégie du gouvernement sur la gestion de cette crise. Tandis que celui du CILSS interrogera sur la clause gouvernement/commerçants sur la vente des céréales à des prix sociaux.

L'ambassadeur de l'UE et le président de la Commission de l'UEMOA affirmeront qu'il faut persévérer dans la collecte des droits fiscaux, mais de façon souple, en préservant la paix sociale.

De toute façon, a prévenu Soumaïla Cissé de l'UEMOA, mondialement les choses se corseront, et il faut donc anticiper.

Enfin, le doyen du corps diplomatique au BF, l'Ivoirien Richard Kodjo, a salué cette initiative du gouvernement.

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga du 27 février 2008



26/02/2008
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