L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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L’activité commerciale paralysée à Banfora

Marche à Banfora

 L’activité commerciale paralysée

 

La coalition de lutte contre la vie chère, la fraude, l’impunité et pour les libertés, section régionale des Cascades et les organisations syndicales de la place, au 2e jour de la grève décrétée par les centrales syndicales du Burkina depuis le 13 mai dernier ont organisé une marche de protestation contre la vie chère. Cette marche, qui a connu une forte participation de la population, les a conduits au Haut-Commissariat de la Comoé, où elles ont été reçues par le locataire des lieux, Pierre Waongo.

 

Avec l’entrée du secteur informel de la ville de Banfora dans la danse en cette 2e journée, la grève a pris une allure étendue et sérieuse. La cité du paysan ressemblait à une ville morte en cette matinée du 14 mai. Le marché central, les boutiques,  hangars et ateliers sont restés fermés le temps de la marche. Les stations d’essence et les gérants de petits points de vente d’essence frelatée avaient fermé, si bien qu’il était difficile de s’approvisionner en carburant. En somme l’activité commerciale a connu une perturbation du fait du succès du mot d’ordre.

 

Après avoir fermé boutiques et ateliers, les acteurs du secteur informel ont rejoint les travailleurs des secteurs public et privé à la Bourse du travail, où ils ont pris le départ de la marche, qui a commencé aux environs de 8h 30 mn par la lecture de leur lettre de protestation contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés.

 

Dans cette lettre, adressée au Haut-Commissaire de la Comoé, les manifestants ont rappelé que dès 2002 et plus encore en 2004, ils ont engagé la lutte contre la vie chère dans l’indifférence du pouvoir de la IVe République. Et, les prix ont continué à monter pour atteindre des niveaux insupportables en fin 2007 et début 2008. 

 

Les manifestants ont stigmatisé les spéculations, qui, disent-ils, sont favorisées par la collusion qui existe entre  les milieux d'affaires et les milieux politiques sous la IVe République. Ils ont aussi souligné les mesures sans effets du gouvernement. Ainsi, poursuivirent-ils, les travailleurs des secteurs public et privé, les vendeuses de fruits et légumes, les petits et moyens commerçants, les artisans, les paysans pauvres se retrouvent dans des angoisses et une détresse révoltante.

 

C’est pourquoi les manifestants exigent du pouvoir en place le relèvement des salaires, des pensions de tous les travailleurs, la réduction significative et effective des prix et le contrôle des prix et de la qualité des produits de la première nécessité, la réduction des taxes sur les produits pétroliers, de l’IUTS, des taxes qui frappent les commerçants.

 

Ils ont également exigé le relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL, l’amélioration des conditions de vie des élèves et des étudiants, l’arrêt de l’expropriation des paysans de leurs terres, la prise de mesures concrètes et efficaces contre la corruption et la fraude, la mauvaise gestion, la gratuité de l’école pour les enfants jusqu’à 16 ans, des soins d’urgence et de base, l’arrêt du PAS et des privatisations sauvages, la traduction effective de tous les auteurs de crimes économique et de sang devant les tribunaux, la garantie effective des libertés de presse et d’expression, de manifestation, d’organisation et enfin le libre choix des citoyens lors des élections et l’instauration des candidatures indépendantes.

 

Ce sont au total une quinzaine de points qui figurent dans cette lettre de protestation de la coalition des Cascades.

C’est après plus d’une heure de marche pacifique à travers les artères de la ville que les manifestants ont regagné la Bourse du travail. Les forces de l’ordre sont restées très discrètes durant la marche. Tout en se félicitant de la mobilisation, les responsables de la marche ont libéré leurs militants aux environs de 10 heures avec l’invite faite au secteur informel à reprendre ses activités.

 

Luc Ouattara

L’Observateur Paalga du 16 mai 2008



15/05/2008
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