L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Le parricide politique peut attendre

Gérard Kango et fils

Le parricide politique peut attendre

 

Gérard Kango Ouédraogo est à tous égards un homme politique exceptionnel. Par son long parcours sur le terrain, son don oratoire qui tenait les foules en haleine, et surtout sa ruse politique, ce grand militant du RDA a une carrière politique bien remplie.

 

Premier ministre et président de l'Assemblée nationale de la Haute-Volta, Gérard Kango Ouédraogo a marqué son époque de façon indélébile.

 

Certes depuis 1997, il a pris un semblant de retraite politique ; non sans avoir quelques années auparavant montré qu'il possède l'intelligence politique, avec l'épisode du RDDI/RDA, qui l'a opposé à certains responsables du RDA, et duquel il est sorti gagnant. Alors, ce qu'on appelle sa retraite l'est en apparence, car si les envolées lyriques et les sorties tonitruantes ne sont plus sa tasse de thé, il demeure une pièce capitale dans la grande machine du parti ; d'où sa présence sur les listes électorales en 2002, en tant que suppléant de son fils Gilbert Noël Ouédraogo.

 

Bis repetita pour les législatives de 2007. Ce qui confine à une présence presque permanente, qui ne dit pas son nom.

Il y a,   bien sûr, les explications de son fils biologique à qui il a confié les rênes du parti, ce qu'il avait fait en 1998 avec un autre fils, spirituel cette fois, Hermann Yaméogo, lors des noces entre l' ADF et le RDA à Bobo-Dioulasso.

 

Et pour Gilbert Ouédraogo, ce n'est qu'une chose normale  que le parti sollicite l'expertise d'un militant, fût-il jadis son premier responsable, pour engranger beaucoup lors d'un scrutin.

Cependant, à y observer de près, ne s'agit-il pas d'une présence tutélaire ? Car, quoiqu'on dise, Gérard Kango mobilise, et rien ne peut empêcher d'avoir une autre lecture de cette  ombre paternelle à chaque scrutin majeur : Gilbert n'a pas encore commis le meurtre rituel du père, pour véritablement prendre les choses en main.

 

Or la révolte contre le père est un acte sain selon Sigmund Freud, et "ma conscience se pose en s'opposant",  à en croire Jean-Paul Sartre.

 

L'émancipation du fils reste donc à venir avec le parricide politique, qui lui fera endosser la tunique de commandement. En attendant, il demeure un poussin politique face au père, dont il devra s'accommoder de la tutelle, et s'il sait manœuvrer dans les années à venir (la politique étant un long fleuve pas tranquille du tout), il pourra entrer dans la famille des grands fauves dans ce domaine.

 

Rabi Mitibkèta

L’Observateur Paalga du 19 mars 2007



19/03/2007
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