L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Le personnel du centre culturel français à Bobo en grève

CCF de Bobo

Le personnel en grève

 

Le mardi 20 novembre 2007, les activités ont tourné au ralenti au Centre culturel français (CCF) Henri-Matisse de Bobo. Et pour cause : le personnel avait décidé d'observer un arrêt de travail d'une journée pour des revendications salariales. Une grève qui intervient à un moment où toute la France se trouve paralysée par une grève nationale enclenchée par les syndicats. 

 

A notre arrivée avant-hier en milieu de matinée devant le Centre culturel français Henri-Matisse, on était encore loin de penser à un mouvement de grève des travailleurs de l'établissement. L'ambiance qui y prévalait donnait plutôt l'impression d'une manifestation culturelle, comme c'est très souvent le cas dans cet autre temple de la culture bobolaise. Une troupe artistique retranchée de l'autre côté de l'entrée principale du centre continuait à faire monter le mercure au son des tam- tams qui résonnaient sans cesse. En fait, des artistes venus eux aussi pour se joindre aux manifestants et jouer leur partition dans ce mouvement de grève. Non loin de là,  un groupe d'hommes et de femmes, la mine patibulaire et qui devisaient tranquillement à l'ombre d'un vieux caïlcédrat.  C'était le personnel du CCF de Bobo dont certains s'affairaient encore à coller, à l'entrée de leur service, des affiches sur lesquelles on pouvait lire : "Pour des salaires équitables". "Non à la fermeture des CCF". C'est en effet les principales raisons qui ont conduit les travailleurs du centre à observer cette journée de grève dite d'avertissement. Soutenus dans leur mouvement par des artistes de la ville, les grévistes affirment être des oubliés de l'ambassade de France. Et cela, pour la simple raison que la mesure de revalorisation des salaires de l'ensemble du personnel, décidée en octobre 2006 à l'ambassade de France à Ouagadougou et qui est en vigueur depuis le mois de juillet dernier, ne concerne actuellement que le personnel de l'ambassade. «Nous sommes surpris de constater que jusque-là rien n'est fait à notre niveau. Nous avons à plusieurs reprises tenté de comprendre cette situation, mais nous n'avons jamais reçu de réponse claire et précise», nous dit un des grévistes. Mais ce qui semble plutôt susciter sérieusement de l'inquiétude chez les grévistes, c'est la rumeur selon laquelle la France envisagerait la fermeture très prochaine des Centres culturels secondaires, c'est-à-dire ceux installés hors des capitales africaines. Des rumeurs qui ne sont certainement pas pour plaire aux travailleurs du CCF de Bobo, qui se voient déjà sous la menace du chômage. Approchée à ce sujet, la directrice du Centre culturel français Henri-Matisse, madame Chouet Nadège, s'est refusée à tout commentaire, nous demandant simplement de nous référer à l'ambassade de France.  Toujours est-il que la manifestation d'avant-hier mardi à Bobo-Dioulasso témoigne de la volonté des travailleurs de s'engager pour une amélioration de leur traitement salarial et surtout aussi pour la préservation de leur outil de travail. Même si d'aucuns parlent aussi d'un projet de restructuration des CCF, cela est encore bien loin de rassurer le personnel à Bobo, qui pense qu'en pareille circonstance il y a toujours du souci à se faire, d'autant plus que les restructurations, selon lui, riment toujours avec une compression. Et pour l'instant, la mobilisation et la vigilance restent les maîtres mots des grévistes d'avant-hier qui entendent rebeloter en temps opportun  au cas où, disent-ils, leur mouvement n'aurait pas reçu d'écho favorable.

 

Jonas Apollinaire Kaboré

L'Observateur Paalga du 22 novembre 2007



21/11/2007
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