L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Le SYNTER demande la reprise de tout l'examen du BEPC

Situation de fraudes au BEPC 2007

Le SYNTER demande la reprise de tout l'examen


En qualifiant la situation de fraudes au BEPC 2007 de grave, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la recherche (SYNTER) exige, entre autres, la reprise de l'examen sur l'ensemble du territoire et dans toutes les matières.

Tout comme en 2004, le monde éducatif est consterné par les fraudes massives qui ont émaillé l'organisation du BEPC 2007. Le SYNTER fait une fois de plus le constat que la fraude a atteint une ampleur plus qu'inquiétante. Les informations recueillies par notre organisation font ressortir ce qui suit au niveau de la ville de Ouagadougou :


* Au lycée Bogodogo, huit (8) élèves ont été interpellés pour des cas de fraudes en mathématiques, en sciences physiques en histoire géographie;

* Au lycée Marien N'Gouabi, sept (7) élèves ont été interpellés pour des cas de fraudes en mathématiques et en sciences physiques ;

* Au lycée Nelson Mandela, cinq (5) élèves ont été interpellés pour des cas de fraudes en mathématiques et en sciences de la vie et de la terre ;

* Les lycées Vénégré, Mixte de Gounghin, Philippe Zinda Kaboré, départemental de Saaba, Gabriel Taborin, Yiguia, Girovy, et le collège Protestant, etc. ont été également touchés par la fraude.

La ville de Bobo et d'autres localités n'ont pas été épargnées non plus.

C'est donc dire que la fraude a été massive et plus étendue, contrairement à la version officielle des autorités qui prétendent qu'elle est localisée à Bobo et à Ouagadougou, et qu'elle serait limitée à deux (2) matières.



En effet, au regard des investigations faites par le SYNTER, il ressort, selon des élèves, des parents d'élèves, des enseignants, que :

1.     non seulement les mathématiques, les sciences physiques, mais aussi les autres matières de l'examen étaient concernées ;

2. les épreuves et leurs corrigés étaient en circulation bien avant les examens, et se vendaient dans les quartiers.



Au vu de ces constats, le SYNTER se pose les questions suivantes :

1. pourquoi la reprise dans seulement deux (2) matières ?


2. pourquoi à Ouaga et à Bobo uniquement quand on sait que les nouvelles technologies de l'information (SMS, Email, etc.) permettent une diffusion éclair de l'information ?


3. pourquoi cette précipitation de l'OCECOS pour circonscrire la fraude avant que les premières conclusions policières ne situent son ampleur étant donné que les interpellations se poursuivent pour les besoins de l'enquête ?

4. à quoi doit-on s'attendre si ces enquêtes concluaient à une fraude plus large et plus étendue ?


Le SYNTER lie l'avènement de cette fraude massive à la déliquescence organisationnelle et morale dans laquelle se trouve plongé notre système éducatif. Cet état de faits se caractérise par les nombreux détournements dans les établissements et services scolaires ; le règne de l'impunité, comme en témoigne la gestion des cas de fraudes de la session de 2004, où certains coupables ont été blanchis; la gestion opaque des caisses des APE (Associations des parents d'élèves) qui constituent dans la plupart des cas des caisses noires au service des administrations et des bureaux APE.

Comment peut-on alors éduquer des élèves dans un tel environnement de corruption sans qu'ils ne soient tentés par cette culture du gain facile ? Ce n'est donc pas étonnant que certains d'entre eux ne mesurent pas la gravité de leur acte. N'est-ce pas ce qui explique qu'un candidat pris en flagrant délit au lycée Marien s'offusque en demandant au président du Jury si ce qu'il avait fait en le faisant arrêter était bien ?



Aussi, pour préserver la crédibilité des examens et l'égalité de chance entre les enfants du peuple, le SYNTER exige :



1. que l'examen du BEPC session de 2007 soit repris sur l'ensemble du territoire et dans toutes les matières, car cet examen se trouve discrédité avec de telles épreuves ;



2. que toutes les responsabilités soient situées autour de cette fraude qui n'honore point l'école burkinabè ;



3. que tous les coupables et leurs complices soient sanctionnés conformément aux textes en vigueur ;



4. que la gestion maffieuse des établissements et services scolaires fasse place à une gestion saine dans l'intérêt de l'école burkinabè.



En attendant les suites de cette situation grave, le SYNTER félicite les collègues pour avoir fait leur travail de surveillance avec conscience malgré la modique prise en charge. Toute chose qui a permis de détecter cette fraude. Il les appelle à encore plus de vigilance dans l'organisation des examens.



Pain et liberté pour le peuple !



Pour le Bureau national



Le Secrétaire général



Mamadou Barro

 

 



18/06/2007
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