L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Les apprentis putschistes n’ont même pas de cartes (Crise au SANTOS FC)

Crise au SANTOS FC

Les apprentis putschistes n’ont même pas de cartes     

 

 

S’il y a une équipe qui a animé à sa façon le Faso foot jusqu’à sa relégation, c’est bien le SANTOS FC. Sa montée en D1 remonte en 1995 et depuis qu’il a quitté la cour des grands, des divergences sont apparues au grand jour avec la naissance d’un comité provisoire coprésidé par Boubacar Yago et Jimmy Keré. Ce que conteste l’actuel bureau dirigé par Roger Florent Keré. Son directeur sportif, lui, parle d’apprentis putschistes qui n’ont même pas de cartes.

 

 

La situation que vit aujourd’hui le SANTOS FC après sa descente en deuxième division est déplorable et cela, par la faute de quelques arrivistes. Un communiqué de presse datée du 11 décembre 2007 a démis le bureau exécutif du club dirigé par Roger Keré. C’était lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue de 16 h à 17 h 20. Un comité provisoire, coprésidé par Boubacar Yago et Jimmy Keré, a été mis en place pour assurer la gestion courante jusqu’à la mise en place du prochain bureau du club.

Ayant eu vent de cela, le comité exécutif légal du SANTOS FC, a, à son tour, réagi par un communiqué de presse daté du 15 décembre 2007. Il a apporté un démenti relatif à celui du comité provisoire et informer le public sportif que cette machination n’engage que ces acteurs qui ne sont ni indiqués ni qualifiés pour décider quoi que ce soit au nom du SANTOS FC au vu des textes statutaires. Pour le bureau légal, Roger Keré reste toujours le président du club. Lors de l’assemblée générale de la Fédération burkinabè de football (FBF) pour le renouvellement du comité exécutif le 12 janvier 2008, le SANTOS devait prendre part au vote. Mais, ce jour-là, les deux tendances étaient  dans la salle avec chacune des mandats. Ce que voyant, le comité provisoire de la FBF a purement et simplement demandé aux délégués des deux camps de quitter la salle. Ce qui a été fait pour permettre aux travaux de se poursuivre.

 

Le procès verbal de constat de Me Rakiétou

 

Dans un document à notre possession relatif à un procès verbal de constat, il ressort qu’à la requête du comité exécutif du SANTOS FC, représenté par son président Roger Keré, lequel a contacté l’étude de Me Rakiétou Ouédraogo, il a été installé par les membres actifs du club selon les règles légales et en conformité avec les statuts et le règlement intérieur dudit club de football.

Que des individus malintentionnés mènent une campagne d’intoxication à leur encontre et pouvant les nuire ;

que contre toute attente, ces personnes menées par certains Alassane Gnankambary, Thomas Diallo et Jean Diallo ont organisé une assemblée générale extraordinaire le 11 décembre 2007 au cours de laquelle ils ont mis un soi-disant comité provisoire piloté par Jimmy Keré et Boubacar Yago, coprésidents ;

que ladite assemblée générale extraordinaire n’a pas été régulièrement tenue,

que les personnes qui l’ont convoquées ne sont pas membres actifs du club au regard de l’article III des statuts qui dispose que « peuvent être membres actifs de l’association les personnes dont la demande a été approuvée par le comité directeur de l’association et qui se sont acquittés de leurs cotisations mensuelles de 3000 FCFA et les joueurs ayant une licence à jour ».

Le procès verbal révèle que l’assemblée générale s’est tenue illégalement puisque n’ayant pas respecté les prescriptions obligatoires des statuts de l’article XVI dont les termes suivent : « L’assemblée générale se réunit une fois par an à la fin de la saison sportive sur convocation du président. Toutefois, il peut y avoir des réunions extraordinaires sur convocation du président ou sur demande des 2/3 des membres actifs ».

L’assemblée générale du 11 décembre, poursuit-elle, a été convoquée par des personnes ne remplissant pas les conditions requises pour être membres actifs. Et aussi le quorum des 2/3 des membres actifs n’a pas été atteint, d’où la nullité de ladite assemblée générale. Le comité provisoire illégal mis en place a entrepris d’adresser des correspondances aux partenaires du SANTOS FC notamment la FBF.

Me Rakietou, qui s’est rendue le 3 janvier 2008 au siège du SANTOS FC sis à la cité AN II, a constaté la tenue effective de l’AG présidée par les coprésidents du comité provisoire à savoir Jimmy Keré et Boubacar Yago.

Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour : présentation du bureau provisoire, points des activités menées par le comité provisoire et divers. Selon elle, à l’ouverture de l’AG, Jimmy Keré a fait cas de sa présence et a précisé qu’il n’est pas question que les participants se présentent ou disent s’ils sont ou non  membres actifs du SANTOS FC. Il y avait une cinquantaine de personnes inscrites sur la liste de présence, mais une quarantaine de personnes ont effectivement pris part à l’AG. Me Rakiétou a précisé que des participants ont été invités à y participer.

Les présidents du comité provisoire ont déclaré avoir fait des démarches auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, de la FBF, de la BICIA-B (banque du SANTOS FC) et autres structures.

L’opération s’est déroulée sans incident et a pris fin à 12 h 6. Emettant toute réserve de fait et de droit et de tout ce qui précède, Me Rakiétou a établi et dressé le présent procès-verbal de constat pour servir et valoir ce que de droit à son requérant dont le coût est de 33 905 FCFA.

 

AU SANTOS FC, il y avait des salaires de 100 000 FCFA

 

Au regard de ce procès verbal, le comité provisoire a-t-il provoqué une crise au SANTOS FC ? Selon le directeur sportif du SANTOS FC, Lassina Sirima, tout le monde sait qu’il est de l’ASFA-Y et c’est sur les conseils de quelques anciens de ce club qu’il a accepté ce poste. A l’époque, dit-il, le SANTOS était dirigé par Alexandre Muthali, un Grec. Après le départ de ce dernier, Aboubacar Ouédraogo a pris le relais et il a continué à travailler avec son successeur. Parlant de la crise qui secoue le SANTOS FC, il a déclaré que le comité exécutif légal a affaire à des assoiffés de pouvoir. Des gens qui veulent à tout prix être dans un bureau. L’action qu’il a eu à faire et qui le ragaillardit aujourd’hui, c’est d’avoir contribué à transférer Aristide Bancé à Lokeren, en Belgique. Quand celui-ci, précise-t-il, a explosé au SANTOS FC, des clubs tels que l’EFO et l’ASFA-Y voulaient l’avoir dans leurs rangs. Le directeur sportif avait été à l’époque approché par le secrétaire général intérimaire du club, Niamba (Roger Keré était suspendu) pour les aider à placer Aristide. Il a pu, dans un premier temps, trouver une équipe à Aristide et le club a versé 7500 euros environ (4 900 000 FCFA). Quand Lokeren a levé l’option, il a envoyé au SANTOS FC 20 000 euros (13 millions de FCFA).

Dans les textes du club, souligne Lassina Sirima, il est dit que celui qui les aide à avoir de l’argent a droit à 10%, mais lui il n’a jamais exigé quoi que ce soit parce que le SANTOS FC n’a pas les moyens et tire le diable par la queue. Ce fut la même chose quand il a fait partir Ali Diallo, Manzou, Ibrahim Dao, tous trois de l’ASFA-Y et Lolila Ghana (AS SONABEL) en RD Congo. Ils avaient auparavant joué quelque temps au SANTOS FC. Leur transfert a coûté 5 millions de FCFA et Sirima jure n’avoir pas perçu quelque chose sur ce montant.

Selon lui, depuis 2005 jusqu’aujourd’hui, le comité exécutif  a toujours honoré ses engagements envers les joueurs et leurs salaires comme les primes sont régulièrement versées. Le SANTOS FC fonctionne selon leurs idées et un entraîneur était payé à 150 0000 FCFA. Le plus gros salaire qu’un joueur touchait quand l’équipe était en D1 est de 100 000 FCFA. « Ceux qui veulent installer la pagaille dans le club ont certainement été informés et pensent que le club est maintenant riche », a-t-il ajouté.

L’année dernière, rappelle-t-il, quand la Fédération  a décidé que le dernier du championnat national au niveau de Ouaga descende en D2, le comité exécutif du SANTOS FC n’avait pas un bâton magique pour empêcher leur club d’éviter la relégation. Sirima n’est pas déçu de voir le SANTOS disparaître de l’élite. Il est bien au contraire content parce qu’il a fait jeu égal avec les grands clubs du pays.

 

On a saisi le procureur du Faso

 

Il reproche à ceux qui veulent les démettre d’avoir réuni des gens qui n’ont même pas la carte du club. Boubacar Yago et Jimmy Keré, selon lui, ne savent pas comment vit le SANTOS FC et pire, ces deux individus n’ont même pas la carte de 1000 FCFA que le club a placée depuis longtemps avant sa relégation.  Il invite les deux co-présidents à battre en brèche ce qu’il a dit. « C’est un peu à l’image de certains dirigeants qui viennent dans ce milieu pour pourrir le football », dit-il avec indignation. Sirima pense que Roger Keré est plus connu qu’eux au SANTOS FC et en plus il a l’expérience. Ce qu’on lui reproche, c’est parce qu’il ne travaille pas.

C’est le directeur sportif du sporting  de Lokeren, Willy Verhoost, qui finance le SANTOS FC. Sirima raconte qu’il a dit à ce dernier que Roger qui ne travaille pas a le temps pour s’occuper du club, il n’a vu aucun inconvénient. Roger, selon lui, a su gérer les millions qu’on a mis à sa disposition il y a deux semaines. Le SANTOS, malgré sa descente, a signé un contrat de 3 ans avec Lokeren grâce à Verhoost. Sirima a dit que le bureau légal ne va pas se laisser faire et ils ont actuellement déposé une plainte auprès du procureur du Faso contre Yago et Keré. On leur reproche de s’être procuré frauduleusement un document du SANTOS FC pour le transfert d’un joueur à l’Asec d’Abidjan. Bien plus, ils ont confectionné un cachet et un en-tête du SANTOS FC, ils se sont ensuite rendus à la BICIA-B pour se renseigner sur le fonctionnement du compte du club. Selon Sirima, les arrivistes sont actuellement auditionnés à la police pour des menaces sur leur personne.

En tout cas, le SANTOS FC n’a pas besoin de tout ça pour rebondir. Il n’ y a pas de honte à jouer en D2 et si on continue avec ces querelles de clocher, il faut craindre que ce club passe des années au purgatoire.

 

 

Justin Daboné

L’Observateur Paalga du 20 février 2008



20/02/2008
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