L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Les confessions de Salif (Lire Une Lettre pour Laye )

Cher Wambi,

 

 

Ta mémoire serait celle d'un éléphant si jamais il te revenait en mémoire l'événement national de l'année 73.

Non, tu n'y es pas ; il ne s'agit pas des prémices, ni de la disette qui endeuilla nos populations paysannes, ni du conflit frontalier qui opposera la Haute-Volta d'alors au Mali.

Mais plutôt de la naissance du premier quotidien d'information privé de notre pays, le 28 mai 1973, l'Observateur en l'occurrence, par le canal duquel je te donne chaque semaine que Dieu fait les nouvelles de la cité.

Mué en 1991, conjoncture oblige, consécutivement au triste sort qui fut le sien en 1984, en l'Observateur paalga, ce quotidien se fait toujours le devoir d'être proche de Laye afin que vous soyez, vous aussi, au parfum de la marche du monde.

 

Le 28 mai prochain, l'Observateur, disais-je, soufflera ses 35 bougies, et tu n'imagines pas que l'événement se passe dans l'anonymat.

En tout cas, pour le peu que j'en sais, Nakibeugo et les siens s'affairent actuellement à mettre les petits plats dans les grands afin que, cher cousin, la fête commémorative de ton journal soit des plus belles.

Comme bien d'autres lecteurs, tu piaffes certainement d'impatience de vivre l'événement, mais sache que selon les prévisions, l'Observateur sera des vôtres à Laye.

Dans l'agenda des manifestations, tu peux noter en bonne place le premier marathon Ouaga-Laye ; des matchs de football atypiques qui pourraient opposer supporters de l'ASFA-Y à leurs rivaux de l'EFO, et... une sélection de l'opposition politique à celle de la majorité.

Tu ne doutes pas que déjà dans les deux camps, les gourous s'activent à la détection des oiseaux rares qui puissent défendre victorieusement leurs couleurs le moment venu.

Après le verdict des urnes, que nous réservera donc celui du stade municipal de Ouagadougou ?

Ce n'est certainement pas à tort que certains, et pas des moindres, subissent une cure pour pouvoir relever le défi.

Et pour ne pas tout te dire, cher cousin, un grand jamboree, un gala champêtre si tu veux, réunira les invités, la grande famille de la presse nationale et internationale, les fidèles lecteurs et les populations environnantes au mythique marché de Kienfangué, à quelque quinze kilomètres de la capitale sur la Nationale 6, route de Saponé.

Point de vétusté de chambres-à-air qui tienne, enfourche d'ores et déjà ton vélo et à bientôt.

 

En attendant, cher Wambi, le maire de la capitale, Simon Compaoré, veut rouvrir le front de la lutte contre la prostitution et la prolifération des "maisons closes", communément appelées "chambres de passe".

J'ignore royalement comment l'homme court de l'hôtel de ville compte s'y prendre cette fois-ci pour gagner son combat, car il n'est pas sans savoir qu'il s'attaque à de gros intérêts.

J'entends certains, en tout cas, qui disent que si le bourgmestre doit décider de la fermeture unilatérale des "maisons closes", il doit au préalable ouvrir l'œil et le bon sur les hôtels, car n'y vont pas que les anges.

Reste  à l'écoute, cher cousin, car ce vendredi 8 février même, "Tébguéré" sera face à la presse nationale et internationale pour répondre à toutes les questions y relatives.

Pourvu seulement que ce nouveau bras de fer nous aide à repousser la pandémie du Sida hors de nos frontières, et aussi à assainir nos établissements scolaires et nos jardins, devenus, hélas, des temples de dépravation des mœurs.

Courage donc, Monsieur le Maire !

 

S'il est une émission qui continue d'animer la chronique dans certains milieux, notamment politiques, c'est celle initiée le dimanche 27 janvier 2008 par la RNB avec, comme invité, le ministre de l'Agriculture, de l'Hydraulique  et des Ressources halieutiques, le Docteur Salif Diallo. Une unanimité s'en dégage : en bon Yadéga, ce grand manitou du CDP a dit tout haut ce que beaucoup auraient murmuré à leurs confidents. Comme  reconnaître sa mainmise sur la démission de militants de tous les partis créés par Me Hermann Yaméogo, dans le seul but de le déstabiliser, mais  qu'il n'a pas réussi à faire parce que le monsieur est coriace. Ce qui, toujours selon ses dires, lui vaut du respect de sa part. Une franchise d'autant plus salutaire que, dans le milieu politique, la tendance est plutôt à décocher des flèches assassines à l'endroit des adversaires qu'à leur faire des compliments. Ce geste d'amitié, le président de l'UNDD l'a accueilli de gaieté de cœur, lui qui m'a laissé entendre ceci : "Quand on m'a approché dans le cadre de l'émission, j'avais pris le soin d'attirer l'attention sur le fait que le jugement que j'apporterai sera celui d'un opposant et qu'il y a plus de 10 ans que je n'ai plus de contact direct avec Salif Diallo. Mais qu'autant que je l'ai connu, c'est un homme qui a toujours assumé ses convictions jusqu'au bout et qui, pour moi, présente l'avantage de ne pas aborder ses adversaires, sourire aux lèvres et le couteau derrière le dos. Quand il est pour, il est pour ; quand il est contre, il est contre !" On est tenté, après tout cela, de dire que ces deux-là se connaissent vraiment bien en dépit des dix ans de séparation. Et que s'ils faisaient équipe, ça ferait vraiment mal à ceux qui les croiseraient sur leur chemin...

Seulement, cher Wambi, je reste sur ma faim, car j'aurais été heureux de savoir si en traquant Hermann Yaméogo, Salif Diallo était en mission commandée ou s'il agissait pour son propre compte.

 

La province de la Sissili est un ensemble de 26 villages, lesquels ont élu 53 conseillers aux dernières consultations municipales : 1 pour l'UNIR/MS, 14 pour l'UNDD et 38 pour le CDP. Jusque-là rien à dire, puisque le Conseil municipal gère tant bien que mal les affaires de la cité, si on peut se permettre cette formule. Mais voilà que, dans un des départements, la mise en place du CVD (Comité villageois de développement) pose problème et suscite même des inquiétudes.

Il s'agit de celui de Tô. La raison, le consensus qui prévaut dans les autres localités éprouve du mal à y être trouvé, pour qu'on couche sur P.-V. la liste des 12 personnes qui doivent le composer. En tout cas, une assemblée générale convoquée à cet effet, le 28 janvier, s'est terminée en queue de poisson, face à l'intransigeance des différents protagonistes.

Des correspondances auraient même été adressées aux différentes hiérarchies pour qu'elles s'impliquent afin d'éviter l'explosion, mais, jusque-là, les rancœurs continuent. Et il est à craindre que, si rien n'est fait au plus tôt, on en arrive à transformer ce goulot politique en différend ethnique, ce qui serait fort dommageable quand on sait que la symbiose avait jusque-là prévalu entre les différentes communautés qui y vivent, malgré leur caractère cosmopolite.

Les statistiques de 1997 donnaient en effet les Ouala majoritaires (493 ménages), suivis des Mossi (194), des Nouni (66) et des Peulhs, qui comptaient une cinquantaine de foyers.

Prions donc pour que cette paix ne soit pas troublée du fait de quelques personnes malintentionnées.

 

Cher Wambi, j'ai appris que depuis quelques semaines, le ministre de l'Economie et des Finances a initié une vaste opération de recensement des véhicules de l'Etat. Il s'agit d'avoir à l'issue de cette opération une vision globale du nombre de véhicules du parc automobile de l'Etat et surtout de l'état, dans lequel ils se trouvent.

Puisqu'il est de notoriété publique que certains départements ministériels ont des véhicules en surabondance alors que d'autres se contentent de quelques guimbardes, ce recensement permettra un meilleur redéploiement de ce matériel roulant. Et à ce qu'on dit, c'est 320 millions de nos francs qui ont été débloqués, pour la réalisation de cette opération qui, espérons-le, arrivera à son terme pour le bonheur du service public.

 

Cela dit, cher cousin, voyons très rapidement ce que contient cette semaine le carnet secret de Tipoko l'Intrigante, certainement très ravie de sortir enfin saine et sauve de ce froid glacial de janvier.

 

On l'avait annoncé pour avril 2008. Il nous reste deux mois donc pour inaugurer le tout premier échangeur de Ouagadougou, au secteur 15, qui libérera enfin les riverains de la célèbre "Bande de Gaza".

Mais le rendez-vous sera-t-il respecté?

En attendant, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Hippolite Lingani, y conduira ce vendredi 08 février 2008 une visite de presse pour constater l'avancée des travaux.

Le calendrier de ce mois de février est des plus chargés pour le ministre Lengani qui, après le lancement du second échangeur, celui de l'Ouest, le 20 décembre 2007, sera en pourparlers le 22 février 2008 avec les bailleurs de fonds de la route Dédougou-Bobo-Dioulasso.

S'en suivra une visite du grand chantier routier Yéguéresso- Diébougou-bretelle Hamélé.

Après, il sera de retour à Simonville pour s'atteler au lancement des travaux du troisième échangeur, celui de l'Est, prévu pour le 29 février 2008.

Tirant leçons des désagréments causés pendant la construction de l'échangeur de Ouaga  2000, il est de plus en plus question de bitumer toutes les déviations.

En tout cas, le Groupe Fadoul semble à pied d'œuvre.

 

Le rêve du Guide libyen, Mouammar Kadhafi, de présider aux destinées des Etats-Unis d'Afrique n'est un secret pour personne ici-bas, comme dans l'au-delà.

On comprend aisément donc pourquoi le maître de Syrte n'hésite pas à délier les cordons de la bourse pour convaincre ceux de ses pairs qui voudraient faire de la résistance.

Mais sait-il seulement que l'intégration africaine qu'il chante à tous les sommets et  à toutes les conférences est instantanément diluée dans sa politique d'expulsion de l'Africaine Libye des Africains immigrés "clandestins" ?

En tout cas, la simple amitié ne semble point suffire au Guide libyen, qui aurait pousser l'élégance jusqu'à décider de rapatrier, pour ne pas dire expulser, des Burkinabè vers leur patrie, le 11 décembre 2007, jour de la Fête nationale burkinabè, s'il vous plaît.

Heureusement qu'ici comme ailleurs, des voix se sont élevées pour l'en dissuader car, là, ce serait le comble pour qui connaît la qualité des relations entre la Libye et le Burkina Faso depuis la nuit des temps.

Le Guide peut-il donc s'étonner que dans le cercle de ses fidèles l'on sonne la débandade ?

 

La nouvelle reste à être confirmée tant la conjoncture internationale, surtout africaine, est des plus instables.

Après son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a séjourné au "Pays des hommes intègres" les 26 et 27 janvier 2008, le président français, Nicolas Sarkozy, serait attendu dans la capitale burkinabè le 24 février 2008.

Sur le chemin de l'Angola et de l'Afrique du Sud, le successeur de Jacques Chirac à l'Elysée devrait s'entretenir avec son homologue burkinabè, Blaise Compaoré, de l'évolution du processus de paix en Côte d'Ivoire.

 

Et l'on reparle de la pénurie de gaz qui frappe les Burkinabè ! En tout cas la presse nationale s'en est faite largement écho ces derniers jours.

Mais il est à constater que si la volonté du ministère en charge du Commerce de libéraliser le secteur est indéniable, il se trouve des faucons qui y voient la fin des haricots pour eux.

D'où cette guerre des marques et des bouteilles dont une multinationale et des acteurs de la scène politique seraient à l'origine. Vrai ou faux ?

La réponse  se fait toujours attendre.

 

L’Observateur Paalga du 8 février 2008



08/02/2008
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