L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Les messures d’apaisement des autorités

Une Lettre pour Laye

Messures d’apaisement des autorités

Cher Wambi,

La flambée des prix des produits de première nécessité semble avoir relégué au second plan l’épidémie de méningite, omniprésente dans la sous-région ouest-africaine depuis quelques mois. La preuve, ce sont ces couches multisectorielles de la société en ordre de bataille contre la vie chère. Te rappelles-tu encore les pires exactions qu’ont connues la semaine écoulée les villes de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya et de Banfora en guise de protestation contre la flambée des prix et l’imposition supposée ou avérée de nouvelles taxes et impôts ?

En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement n’est pas resté sourd aux récriminations bruyantes des manifestants. En sus du dialogue social douloureusement entamé en début de semaine, le Conseil des ministres en sa séance ordinaire du mardi 27 février 2008 a, en effet, décidé à titre exceptionnel d’exempter des droits de douane pour une période de trois mois, à compter de ce même mercredi, les produits de grande consommation tels le riz ; le sel ; les pâtes alimentaires ; le lait concentré sucré ; le lait en poudre et les laits infantiles.

En outre, cher cousin, les concertations se poursuivent avec les principaux industriels de notre pays afin de rendre les prix de certains produits de grande consommation fabriqués sur nos terres compatibles avec les conditions d’exploitation et du marché. Il s’agit notamment du sucre, du savon et des huiles alimentaires.

Mais comme tu l’auras remarqué, cher cousin, ces mesures, bien que salvatrices, n’ont pas suffi à éteindre le volcan qui couvait dans la capitale. Car, dès le lendemain, c’est-à-dire le jeudi 28 février, des biens publics et privés ont subi les foudres de quelques manifestants à Simonville. J’en ignore l’ampleur, mais sûr que nous en saurons davantage dès que le calme sera revenu. Comme qui dirait, cher cousin, que Dieu et les mânes des ancêtres sauvent le Burkina.

Cher Wambi, la nouvelle est sur toute les lèvres depuis qu’elle a été évoquée par le bimensuel l’Evénement dans sa dernière livraison. Qu’en est-il réellement de l’état de santé du président Blaise Compaoré ? Là-dessus, comme sur bien d’autres sujets, les avis divergent.

Si d’aucuns, en effet, soutiennent que l’enfant terrible de Ziniaré est mal en point, ils sont nombreux aussi qui estiment qu’il a été beaucoup éprouvé par ses multiples sollicitations aussi bien aux plans national, sous-régional qu’international ces dernières années.

Mais pour ceux qui croient être dans les secrets des dieux, le locataire du palais de Kossyam s’envolera le 11 mars prochain pour une consultation ophtalmologique dans l’Hexagone, avant de se rendre le 14 du même mois à Dakar pour participer au Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Un mal peut-il en cacher un autre ?

Vas-y le savoir. En attendant, cher cousin, notre télévision nationale, "la chaîne du plaisir partagé", nous a donné à voir ce mercredi 27 février Blaise Compaoré sur un terrain de football à Ouaga 2000 sous la supervision de la Chantou nationale et de sa fille, Djamila Carole Compaoré. Serait-ce la réponse aux nombreuses et légitimes interrogations ?

Cher Wambi, dans ma dernière lettre, je t’informais de ce que c’est dans la région du Centre-Est, plus précisément à Tenkodogo, que se célébrerait cette année la Journée internationale de la femme le 8 mars. A cet effet, les filles (natives) et les femmes (épouses) de la région concernée se sont mises en branle et, comme on le dit, ont bien attaché leurs pagnes pour donner à cette fête le lustre qu’elle mérite.

A titre illustratif, un sous-comité "Recherche de fonds" a été constitué aux fins de solliciter tous ceux qui peuvent épauler le comité d’organisation financièrement, matériellement ou en matière de logistique. Dans cette perspective, naturellement, on a battu le rappel du ban et de l’arrière-ban des gendres, c’est-à-dire ceux qui ont convolé en justes noces avec les filles du Centre-Est.

Portes-en donc, cher cousin, la nouvelle à ton oncle Gomlaalé, lui dont la femme vient, comme tu le sais, de Komtoèga, et dis-lui surtout de ne pas "verser notre figure par terre" quand il sera sollicité. Bien sûr, vu son esprit taquin, il va certainement te demander si en contrepartie il y a une promesse de Puglenga*. Waï ! Sachant l’esprit sous lequel se commémore cette journée, je n’ai pas osé poser cette question sacrilège. Qui est fou ?

C’est en relation avec la commémoration de la Journée internationale de la femme ce 8 mars d’ailleurs, que je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, sur une note de gaieté.

- A la Société générale de banque du Burkina (SGBB), l’autre moitié du ciel est déjà dans le mouvement depuis que le grand boss a décidé de sacrifier à la tradition. Pour ce faire, chacune des 115 femmes que compte la SGBB s’est vu offrir trois (3) pagnes UNIWAX pour célébrer l’événement. Un geste hautement salué par les tanties Pauline, Oumou, Hélène que je vois déjà frapper aux portes des grands modelistes de la capitale pour se faire des plus élégantes.

- S’il est un fait incontestable, c’est bien le malaise ambiant que vit une grande partie de la société burkinabè. Partout, en ville comme en campagne, on ne parle que de la cherté de la vie, le simple sel de cuisine ayant vu son prix grimper pendant que sa quantité chutait. Et tout le monde pointe un doigt accusateur sur Blaise Compaoré et son pouvoir, leur reprochant bien de choses dont la mal-gouvernance, la concentration des biens aux mains de quelques individus, etc.

C’est conscients de l’ampleur et de la gravité de la situation que des citoyens ont décidé de remettre au jour la notion de refondation. Ils sont une dizaine et sont issus de presque toutes les couches politiques et sociales ; ils ambitionnent, à travers leurs rencontres périodiques, de proposer dans les prochains mois des textes à même d’éviter à notre pays ces troubles que connaissent d’autres du fait des divergences politiques. Si, bien sûr, ils sont écoutés.

- Les usagers du Boulevard France-Afrique, reliant le rond-point de la Patte d’Oie à la cité futuriste de Ouaga 2000, auront remarqué l’arrêt des travaux de construction de la cité des agents de l’ASECNA au secteur 16. Ils sont quantité non négligeable à avoir salué cette mesure, car de telles cases, pour ne pas dire ces cellules, ne méritaient pas d’être érigées sur ce boulevard. Comment en est-on arrivé là ? L’initiative d’offrir un cagibi à chaque agent de l’ASECNA est certes bonne, mais le spécimen semble aux antipodes de la modernité.

- Hyppolite Lingani, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, l’a échappé belle. Récit de sa Direction de la Communication et de la Presse ministérielle : "Dans la soirée du mercredi 27 février 2008 aux environs de 18 heures 30 minutes, un début d’incendie s’est déclaré dans le bureau du ministre des Infrastructures et du Désenclavement.

Fort heureusement, la vigilance des vigiles chargés de la sécurité des lieux a permis l’intervention très prompte des sapeurs-pompiers, qui ont réussi à circonscrire rapidement le sinistre. Seuls ont été touchés les murs côtés nord et ouest du bureau et le fax du ministre. La police scientifique s’attelle à identifier exactement la cause de ce début d’incendie, probablement dû à un court-circuit.

- Enfin ils se donnent la main. La fusion tant annoncée des partis sankaristes deviendra certainement réalité ce week-end à la faveur d’un congrès unitaire au stade du 4- Août. C’est la concrétisation d’un vœu des partis membres de l’Union des partis sankaristes (UPS) que sont la CPS, le FFS, l’Espoir, le MSS et le PUND. Rendez- vous donc le dimanche 02 mars à 16 h 00 pour voir le visage du nouveau-né de la classe politique burkinabè.

- "Comment utiliser les procédures d’information pour un meilleur contrôle de l’action gouvernementale ?" C’est sous ce thème que se tiendront, les 03 et 04 mars au centre abbé Pierre de Koudougou, les premières journées parlementaires de l’année 2008 du Groupe parlementaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

- La journée de la fraternité qui associe les communautés alliées (Bissa, Yadéga) et sœurs est une initiative de l’Association des Gourounsi du Zoundwéogo. Sa deuxième édition, qui se tient ce week-end à Manga, refusera certainement du monde. Célébration de la parenté à plaisanterie oblige, elle sera coparrainée par les ministres Djibril Yipéné Bassolet et Bédouma Alain Yoda.

- Ambiance carnavalesque ce samedi 1er mars 2008 dans la capitale, où le Baloum Naaba Tanga II et le Wogodg Naaba Kango célèbrent leurs fêtes coutumières. Ferus de la culture burkinabè et gardiens de la tradition, c’est un rendez-vous à ne point manquer.

- Jeune fille qu’on donne en sus comme deuxième ou énième épouse à un gendre méritant.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé

L'Observateur Paalga du 29 février 2008



29/02/2008
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