L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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L’introuvable consensus à la FBF

Fédération burkinabè de football

L’introuvable consensus

 

Depuis  la clôture de l’appel à candidatures pour la présidence de la Fédération burkinabè de football (FBF), ils sont deux prétendants à la succession de Seydou Diakité. Ils ont déposé leurs dossiers de candidature le 21 décembre 2007, lesquels ont été  enregistrés au secrétariat  général de la FBF le même jour. Une semaine après, le comité transitoire mis en place par le ministère des Sports et des Loisirs pour la relecture des textes a affiché la liste présentée par Théodore Zambendé Sawadogo. Sur les 15 membres de son futur bureau, 8 ont des dossiers incomplets. Quant à l’autre candidat, le lieutenant-colonel Yacouba Ouédraogo dit Yac, qui avait déjà menacé de retirer sa candidature et de saisir la FIFA si on entérinait le dossier de son concurrent ( au motif qu’il était arrivé après l’heure limite),  il avait entre-temps retiré sa liste sans donner des explications. Ce qui veut dire qu’il n’est plus dans la course. Zambendé pouvait donc se frotter les mains. Mais si on se réfère à l’article 31  sur le dépôt et la validation des candidatures, qui  dit que : «Ne sera pas validé tout acte de candidature reçu par le secrétariat général après l’expiration du délai imparti, de même que tout dossier incomplet»,  on aurait dû purement et simplement rejeter le dossier de Zambendé. Mais, comme on le sait, le comité transitoire, jusqu’aujourd’hui, ne s’est pas prononcé. Un silence qu’on ne comprend pas, puisque c’est lui seul qui peut trancher dans le vif. On n’a rien dit  du tout jusqu’à ce qu’on créé un vocable nouveau pour exprimer une idée nouvelle : consensus. C’est sur proposition du département des Sports qu’un consensus devait être recherché entre les deux candidats, Yac et Zambendé, afin de constituer une liste commune avant le 11 janvier au plus tard. Ils se sont ensuite rendus chez le président du comité transitoire, à domicile, pour lui signifier le compromis qu’ils ont trouvé (le bureau de consensus). 

Pour mettre en pratique cette décision, Yac et Zambendé devaient retirer leurs listes. Le premier cité l’a fait avant de revenir sur sa décision dans une lettre adressée au secrétaire général du comité transitoire, Claude Nassouri, que nous avons publiée dans notre édition du vendredi 4 au dimanche 6 janvier 2008.  En un mot comme en mille, l’officier supérieur, qui semble avoir baissé sa garde, estime qu’il a été roulé dans la farine, puisque, contrairement à lui, son vis-à-vis n’a pas retiré ses dossiers après qu’ils eussent trouvé le modus vivendi.

La date du 12 janvier 2008 a été retenue pour l’élection et à 4 jours de l’assemblée générale ordinaire, c’est toujours le statu quo en ce qui concerne le fameux consensus. La situation est bloquée et chaque camp ne veut faire aucune concession. Et c’est là que nous pensons que le comité transitoire ne devait pas laisser les choses en arriver là. Tout devait être clarifié le 21 décembre 2007, date de l’accusé de réception des dossiers de candidature, pour nous éviter ce qui se passe aujourd’hui.  Dans le milieu sportif, surtout footballistique, où la passion est le sentiment le mieux partagé, nombreux sont ceux qui se demandent si le comité transitoire n’a pas tout simplement transgressé les textes et s’il n’est pas actuellement dans ses petits souliers. Ne pouvant plus reculer, il approuve la médiation du ministère des Sports et des Loisirs pour pouvoir sauver la face.

A moins que la situation  se dénoue in extremis, ce qu'il reste maintenant à faire pour les deux candidats, c’est d’aller aux élections même si l’un est censé avoir jeté l’éponge et que les documents de l’autre sont sujets à caution. Le consensus est une bonne chose, mais il n’est pas évident qu’une fois le bureau formé on travaillera dans la sérénité. Les idées ne seront pas les mêmes parce que chacun voudra imposer sa vision des choses. Dans une telle situation, les choses seraient mal parties et cela se ressentirait sur le terrain. Dans un milieu où seuls comptent les résultats, la cohabitation pourrait être malsaine.

Ce qui est marrant dans tout ça, c’est que personne n e connaît le programme de ces messieurs qui se battent pour le strapontin. Quelles sont leurs ambitions pour le football burkinabè ? Par quels moyens comptent-ils y parvenir ? Mystère et boule de gomme. Tout se passe comme s’ils s’en fichaient comme de leur première barboteuse alors que c’est sur cette base que doit se faire le choix des hommes au lieu de ces rentiers du sport-roi qu’on a l’habitude de nous fourguer.

Le politique, à tort ou à raison, est soupçonnée de rouler pour tel ou tel camp et depuis un certain temps cette élection alimente la conversation. Y a-t-il donc derrière les deux candidats un homme influent qui veut placer son homme à la tête de la FBF ? Blaise, on le sait, est le premier supporter des Etalons et comme tous les Burkinabè il  regrette l’absence de la sélection nationale à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations que le Ghana s’apprête à organiser. Le onze national, il y tient comme à la prunelle de ses yeux et sa prestation dépend des hommes qui vont gérer notre football. De là à penser que  par l’entremise de son frère François, c’est lui seul qui tire les ficelles dans l’ombre, déplaçant les marionnettes au gré de ses désirs et des humeurs, il n’y a qu’un pas que certains ont franchi allègrement. Même que les prétendants pourraient le faire croire à leurs états-majors, question de dire qu’on a l’onction, à tout le moins du « petit président », alors qu’il n’en est rien en réalité. Mais de tout ça que pensent les ligues, les districts, les clubs de D1, de D2 et les clubs féminins, qui vont élire le nouveau président de la FBF ? Sont-ils entrés en possession des introuvables programmes de Yac et de Zambendé pour pouvoir faire le bon choix le moment venu ? Ce n’est pas sûr, puisque présentement, on leur fait miroiter les avantages qu’ils auraient s’ils votaient pour tel ou tel camp. A l’heure actuelle, ils sont courtisés et Dieu seul sait s’ils savent que notre football est à la croisée des chemins. Ce sont les mêmes qui votent et s’ils sont toujours à leur poste, ce sont de tels  moments qu’ils attendent pour se refaire peut-être un mur quelque part. L’introuvable consensus ferait-il l’affaire de ces votants capables de retourner à tout moment leur veste ?

Une chose est sûre, c’est notre football  qui en pâtit et le spectacle qu’on nous offre est à l’image de celui que nous servent régulièrement les acteurs : insipide. Rien d’étonnant donc que nos Etalons ne puissent pas chevaucher comme on le voudrait, puisque les préoccupations des uns et des autres semblent être ailleurs.

 

Justin Daboné

L’Observateur Paalga du 8 janvier 2008



07/01/2008
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