L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Me Sankara à Téma-Bokin : Un meeting, trois symboles

Me Sankara à Téma-Bokin Un meeting, trois symboles Téma-Bokin, ville natale du président Thomas Sankara, est la localité que Me Bénéwendé Stanislas Sankara a choisie pour lancer sa campagne électorale dans le cadre de la présidentielle burkinabè du 21 novembre 2010. Ce premier meeting du président de l’Union pour la renaissance, parti sankariste (UNIR/PS), porte-étendard de la Coalition «Burkind Lem» (Coalition Intégrité), s’est tenu devant ce qui reste de la maison de l’ex-président du Faso. Mais auparavant, il a été accueilli aux portes de la ville par des cavaliers et des handicapés moteurs en tricycles. Trois symboles pour ce meeting de lancement. C’était le 31 octobre 2010 en début de soirée. C’est à cheval et accompagné par des cavaliers et des handicapés moteurs se mouvant en tricycles que Me Bénéwendé Stanislas Sankara est entré dans la ville de Téma-Bokin. Ce cortège particulier était précédé par des motocyclistes cascadant sur les artères de la ville. Une foule nombreuse bouclait la marche. Cet accueil donnait un avant- goût de la forte mobilisation des militants sankaristes. Et du haut de son cheval, Me Sankara pouvait remercier le maire de Téma-Bokin, Nongma Ernest Ouédraogo, pour la chaleur de l’accueil. Téma-Bokin, ville natale du président Thomas Sankara. Et les sankaristes ne pouvaient trouver meilleur endroit stratégique et symbolique pour leur meeting que la devanture de la maison en ruine du président du Conseil national de la révolution (CNR). Là, une foule des grands jours était en place, et tout ouïe pour écouter Me Sankara. Après le bain de foule, le président de l’UNIR/PS a pris place aux côtés des responsables des autres partis membres de la Coalition «Burkind Lem» que sont : ADEFA, ADR, FDR, PPP, UDD, URDB. Le meeting a débuté par l’exécution du ditanyen. Puis, Moussa Sankara a été invité à saluer pour «les étrangers». Il en a profité, du haut de la tribune, pour faire le procès du régime Compaoré, un régime qui s’illustre, selon lui, dans la gabegie et le pillage des biens publics. Indiquant la maison de Thomas Sankara, une petite bicoque en banco de 16 tôles, entièrement décoiffée d’ailleurs par les intempéries, il s’est interrogé ainsi : est-ce là le logis d’un président de la République ? Incroyable, répondit la foule. «Et pourtant oui», a repris Moussa Sankara, pour qui «cette maison est le signe de l’intégrité et de la bonne gestion des affaires publiques dont a fait preuve Thomas Sankara lorsqu’il était au pouvoir». Et pour que cesse la prédation dont le Burkina est victime, selon lui, depuis plus de 23 ans, il a invité les populations à «sortir massivement le 21 novembre prochain pour voter pour Me Sankara». Aminata Ouédraogo, la porte-parole des femmes, a assuré le candidat de la Coalition «Burkind Lem» du soutien franc et massif de l’autre moitié du ciel en déclarant : «Me Sankara, toutes les femmes de Téma-Bokin sont avec toi et voteront pour toi». Le maire sankariste de Téma-Bokin, Nongma Ernest Ouédraogo, a expliqué la symbolique de l’accueil réservé à leur candidat aux portes de la ville. Ainsi, il a déclaré que les cavaliers symbolisent la noblesse. Mais il a déploré le fait qu’au Burkina subsistent deux sortes de noblesse : celle de cœur dont est issu Me Sankara, et celle des parvenus, c’est-à-dire celle acquise par l’argent volé ou par la force brutale. Quant aux usagers des tricycles, ils représentent, selon Nongma, la société des marginalisés, des pauvres. «Ils sont un concentré de toute la misère du peuple, le reflet de la grande masse des pauvres qui croupissent dans la misère depuis plus de 20 ans que Blaise est au pouvoir. Ils sont là pour vous écouter, Me Sankara, et vous dire qu’ils comptent beaucoup sur vous et que tous les pauvres et tous les hommes intègres voteront pour vous». Yamba Malick Sawadogo, le commissaire général de campagne du candidat Sankara, a présenté les responsables des partis soutenant Me Sankara et leur a donné la parole. Ainsi, Charlemagne Landry Kaboré a, au nom de la coalition, réaffirmé leur engagement auprès du président de l’UNIR/PS tandis que Toubé Clément Dakuo a soutenu que leur coalition n’est pas une «coalition d’intérêts égoïstes, mais une coalition pour conquérir le pouvoir d’Etat, une coalition pour chasser Blaise Compaoré de Kosyam». Reprenant la parole, le député Malick a invité les populations à rester sereines et à ne pas se laisser divertir par les diseurs de bonne aventure : «Si Fatou Diendéré pense qu’elle peut réconcilier les fils de Téma-Bokin, elle n’a qu’à réconcilier Blaise Compaoré et Salif Diallo». Après toutes ces interventions, une séance pédagogique et de démonstration de vote a eu lieu avec comme souci de montrer aux militants comment voter utile, c’est-à-dire voter Me Sankara. C’est après tout cela que le candidat de «l’intégrité» est monté au créneau. Les slogans révolutionnaires pleuvent. Visiblement heureux de la forte mobilisation, l’orateur a développé le CDP, signe du parti au pouvoir, en Compaoré Doit Partir. S’adressant à la foule, il a déclaré qu’«ils (ndlr : les gens du pouvoir) ont osé parce qu’ils ont de l’argent. Mais votre mobilisation est la preuve que l’argent ne peut pas tout acheter». Bénéwendé Stanislas Sankara a posé la question des documents de vote, notamment la CNIB (Carte nationale d’identité burkinabè) : «Il y a des gens qui n’ont que le récépissé de dépôt de leur CNIB. Ils n’ont pas de carte. Ces cartes sont entre les mains du CDP et de la FEDAP/BC, qui ne veulent pas que vous alliez voter». Puis se faisant menaçant, il a soutenu que «même si nous sommes des démocrates, il ne faudrait pas qu’on nous pousse à rompre avec les principes démocratiques. D’ailleurs, quand la Révolution naissait en 83, est-ce que quelqu’un a voté pour cela ? Quand Blaise est arrivé au pouvoir en 87, est-ce par les urnes ?» Au passage, il a décoché des flèches à Moussa Michel Tapsoba, le président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) en ces termes : «Quand quelqu’un dit que même avec 10 électeurs on votera, alors qu’il a reçu des milliards de FCFA pour organiser le scrutin, je dis qu’il nous provoque». Il s’est aussi attaqué à la gestion du régime Compaoré en dénonçant l’hôpital national de Tengandogo, baptisé «pompeusement hôpital national Blaise Compaoré», qu’on a inauguré avant d’envoyer ses agents en formation. Le monde à l’envers en somme. En promettant donc de gouverner autrement, Me Sankara a exhorté les populations à voter pour lui le 21 novembre 2010. Il faut signaler que le candidat de la Coalition «Burkind Lem» a tenu hier soir un meeting à Kaya et que le jeudi 4 novembre en fin de matinée, il sera à Manga. San Evariste Barro


02/11/2010
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