L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Meurtre d'un cambiste à Ouaga : Un suspect arrêté à Beyrouth, deux autres pêchés à Abidjan

Meurtre d'un cambiste à Ouaga

 

Un suspect arrêté à Beyrouth, deux autres pêchés à Abidjan

 

La capitale burkinabè semble avoir renoué avec le cycle  d'horreurs dont elle est maintenant coutumière depuis des années.

Le corps sans vie du jeune Idrissa Ouédraogo dit Daouda (notre photo), découvert le vendredi 11 janvier 2008 par les services du commissariat de police de l'arrondissement de Bogodogo, en est la preuve.

Une affaire, semble-t-il, de change de quelques millions de francs CFA en dollars américains qui s'est  très mal terminée.

Mais si le suspect sérieux de ce forfait, Abbas Damen, de nationalité libanaise, était, aux dernières nouvelles d'hier arrêté à Beyrouth,  son chauffeur et un certain Bamory, ses complices dont les nationalités ne sont pas encore connues, ne seraient pas allés loin, puisque pêchés en l'espace de 72 heures sur les bords de la lagune Ebrié à Abidjan.

On peut d'ores et déjà se féliciter de la diligence de la police nationale ivoirienne de manière générale et d'Interpol qui ont œuvré de concert pour mettre fin à leur cavale. En attendant de connaître la suite de cette affaire, les autorités, à travers le ministre de la Sécurité, dont on lira par ailleurs les déclarations, appellent au calme et à la retenue.

 

La rumeur avait commencé à gagner la capitale burkinabè en ce matin du vendredi 11 janvier 2008, avant d'être confirmée plus tard dans la soirée par un communiqué du ministre de la Sécurité, lu sur les antennes de la Télévision nationale du Burkina  (lire communiqué n°1).

Le corps sans vie d'un jeune burkinabè du nom d'Idrissa Ouédraogo dit Daouda, agent de change gravitant principalement aux alentours de l'aéroport international de Ouagadougou, venait d'être découvert.

Deux jours plus tôt, dans la nuit du 09 janvier, il avait embarqué dans le véhicule d'un Libanais connu sous l'identité d'Abbas Damen, pour effectuer une transaction financière à domicile.

D'emblée le gouvernement a invité la population  au calme et à la retenue, car selon lui, le crime ne saurait rester impuni. Une précaution qui est loin d'être inutile quand on sait que ce crime pourrait éclabousser malencontreusement toute une communauté avec les risques de dérapage qu'on peut craindre.

Une   anticipation judicieuse donc et bien mûrie, pour qui connaît la promptitude de la population à désigner ses coupables et à se venger  pour le sang versé.

Le douloureux épisode de mars 2007 où deux corps sans têtes avaient été découverts dans la périphérie de la capitale est encore frais dans nos mémoires.

On se souvient en effet, comme si c'était hier, des scènes de pillages, de violences et d'autres actes de vandalismes dont la chaîne des bars Kundé fut à tort victime dans la capitale les 16 et 17 mars 2007.

Le communiqué ministériel aura, en tout cas, eu le mérite  d'éviter le pire, et de délier certaines langues qui ont permis à l'enquête policière d'aboutir dans les meilleurs délais.

Heureux, alors, sommes-nous  aujourd'hui d'apprendre par voie officielle que si le principal suspect sérieux  dans le meurtre du jeune cambiste informel, Abbas Damen, a finalement été arrêté à Beyrouth (lire communiqué n°2), ses probables complices que sont son chauffeur et le prénommé Bamory ont eux été appréhendés le samedi 12 janvier à Abidjan, où leur présence avait été signalée la veille.

Dans l'attente de leur éventuelle extradition  à Ouagadougou pour répondre des faits qui leur sont reprochés, on comprend aisément le soulagement de la communauté libanaise du Burkina Faso, qui a décrété un deuil, en signe de compassion avec la famille éplorée, et fermé  boutique depuis l'annonce du drame.

Selon de bonnes sources, la brebis galeuse Abbas  Damen, arrivé au "Pays des hommes intègres" voilà à peine huit mois, a  abandonné dans sa fuite une femme et un bébé de trois mois, sacrifiés certainement sur l'autel du gain facile.

Voilà un crime qui vient s'ajouter à la longue liste des dossiers pendants, et qui conforte le citoyen dans sa conviction que de nos jours presque tous les meurtres tournent autour du pognon.

C'est justement le lieu de se demander quel a bien pu être le montant de la somme objet de la transaction.

15 millions comme soutiennent les uns ?

20 millions comme renchérissent les autres ?

Ce qui est sûr, ce devrait être un montant suffisamment alléchant pour motiver le ou les complices.

 

Bernard Zangré

L’Observateur Paalga du 14 janvier 2008



14/01/2008
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