L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Meutres à Ouaga : Modibo Maïga au centre de l'affaire

Assassinats de Maré et Bancé

Modibo Maïga au centre de l'affaire

La découverte des corps, sans vie et déchiquetés près du barrage de Boulmiougou sur la nationale n°1 et à Nioko1, à quelques encablures de la capitale, a provoqué la révolte à Ouagadougou . Les corps découverts, ils manquaient certaines parties, les parents des deux victimes ont exigé des autorités policières que ces parties, notamment les têtes, soient trouvées avant qu'on ne procède à l'enterrement, d'où les marches du vendredi 16 mars. Dans la tradition bissa, l'ethnie des victimes, on ne peut enterrer un être humain sans sa tête. Mais qu'est-ce qui a engendré l'acharnement physique inhumain sur les victimes Oumarou Bambo Maré et Sampané Yallé Bancé ?

De l'avis d'une source proche de la famille des victimes, le mardi 13 mars, Maré et Bancé avaient rendez-vous avec un vendeur de véhicule du nom de Modibo Maïga pour l'achat d'un camion 10 tonnes. Ils ont quitté leur domicile dans la matinée avec la moto d'un de leur cousin aux environ de 10h. Avant le rendez-vous du mardi, ils auraient déjà rencontré Maïga et lui auraient remis 1 million de fcfa comme avance puisque le véhicule devrait coûter 5 millions cfa.

Arrivés sur le lieu du rendez-vous, Maïga leur aurait dit que le camion 10 tonnes a été acheté et qu'il les proposait un autre. Mais ses clients auraient refusé cette alternative. Maïga aurait alors décidé de prélever sur le million, la somme de 150 000 fcfa, pour dit-il, avoir garder l'argent pendant des semaines. Sampané Bancé, l'acheteur du camion, se serait opposé. Cette version des faits a été relatée par le nommé Maïga le mercredi 14 dans une des familles des victimes où il a été convoqué.

La famille entend Maïga

Vingt quatre heures après le départ des deux cousins (Maré et Bancé) de la cour familiale, les parents ont commencé à s'inquiéter. Ne les voyant pas revenir, la famille a fait des communiqués radio et s'est rendu au Commissariat Central de Police pour prévenir de leur disparition. Elle a ensuite convenu de convoquer Maïga pour s'enquérir des nouvelles de leurs parents.

Arrivé sur les lieux de la rencontre où l'attendait la famille, il avait, à ce qu'on affirme, l'air rassuré et quand on a commencé à l'assaillir de questions, il aurait fini par craquer et à transpirer énormement. Il dit à la famille qu'il leur a remis le million et qu'il aurait même fait une décharge. Une parente des victimes, qui réside dans les environs de Saaba, par hasard reconnaît Maré sur pièce d'identité qu'on lui présente.

Cette pièce serait vraisemblablement tombée, quand la victime a voulu échapper à ses bourreaux. Cette parente entreprend de joindre Maré sur son portable, en vain. Elle appelle alors le village et apprend que Maré était porté disparu. Elle informe d'autres membres de la famille qui se déportent sur les lieux. Arrivés, un adolescent qui a été témoin oculaire de l'acharnement sur Maré leur conte ce qu'il a vu ce jour là. Mais quand un attroupement a commencé à se former, le petit a disparu.

Ce garçon, d'à peine 20 ans, leur aurait dit qu'il a vu un véhicule 4x4 arriver à proximité du CSPS de Nioko 1 aux environs de 13 heures. Un homme qui était à bord en est sorti précipitamment, et a tenté de rentrer dans le CSPS, mais les portes étaient fermées. Il y avait un chantier à coté, il venait vers ce chantier quand fatigué, il a été rattrapé et percuté par la 4x4. Il est tombé et le véhicule l'a piétiné et est revenu le prendre. C'est alors que les travailleurs du chantier on voulu réagir.

Un individu a surgi du véhicule avec une arme, un homme trapu, habillé en rouge pour contrecarrer leurs réaction ils ont alors emporté le corps avec eux. Le témoin assure qu'ils ont pris le chemin de l'Est. Les parents présents sur les lieux ont demandé à la police de la localité proche qui est Saaba de venir constater mais elle aurait refusé. C'est alors que un des leurs qui avait le numéro vert du Commissariat Central de Police de Ouagadougou a appelé et l'élément qui était de garde leur aurait dit d'amener les effets qu'ils avaient par devers eux au Commissariat Central.

 

L'identification des corps

 

Exécutant les consignes de la police, les parents se rendent effectivement au commissariat central avec les effets récupérés sur les lieux. A leur arrivée, ils trouvent le commissaire central M. Sondo. On a alors demandé qui connaissait chez Maïga ? Comme il est connu à la Patte d'oie, les policiers n'ont pas eu de difficultés à localiser sa maison. Une fois sur les lieux, c'est la mère de Modibo qui accueille la police. Elle prétend dans un premier temps que son fils a voyagé.

Un policier touche à tout hasard le capot du 4X4 et se rend compte qu'il est chaud. Les policiers insistent alors et menacent de défoncer les portes. C'est en ce moment que Modibo apparaît habillé en rouge, exactement comme l'avait décrit l'adolescent témoin de Nioko1. Selon toujours notre source, la police aurait retrouvé des traces de sang au niveau des pneus et en dessous du véhicule. Cela a été constaté, ajoute la source par un élément, même à la morgue.

Le jeudi 15 mars, une partie du corps de Sampadé Bancé a été enterrée par Burkina Sépulture parce qu'il n'avait pas été identifié. La famille a, par la suite, identifié le corps de Oumarou Bambo Maré le vendredi mais s'est opposée à ce qu'on l'enterre sans sa tête. Pour la découverte des têtes au barrage de Tanghin, certains disent que c'est un des fils à Bancé qui a vu un attroupement au barrage et s'est arrêté pour constater que ce sont les deux têtes que les riverains étaient entrain de regarder.

 

Le mutisme au rendez-vous

 

Quant à Zampaligré Amadou, l'un des présumés coupables qui est en cavale actuellement, il aurait géré le maquis 2PAC et était avant ces événements le gérant du maquis la Source. Spécialiste des arts martiaux, il donnait des cours à l' école de la Police nationale, il y a quelques années de cela. Son compère Modibo Maïga n'aurait qu'une trentaine d'années. Sur le lieu du crime à Nioko1, on a voulu entendre la version des gens qui habitent dans le voisinage mais les langues ne se sont pas déliées.

Une seule personne, un jeune homme, a accepté dire ce qu'il vu. Pour l'essentiel, son témoignage corrobore les informations déjà réçues. Sauf qu'il n'a pas vu quelqu'un à bord du véhicule brandir une arme. Il a confirmé que le véhicule a percuté Oumarou Bambo Maré qui, selon lui, devait avoir la soixantaine. Pour ce jeune, il y avait deux occupants dans la 4x4 et les vitres étaient partiellement fumées. Les deux victimes travaillaient dans le secteur du transport. Oumarou Bambo Maré était connu à la gare de Zabré à Ouagainter comme un des responsables de cette gare.

 Il était également syndicaliste. Sampané Yallé Bancé lui était à Medega, une localité située dans la province du Zoundwéogo et exerçait aussi dans le même secteur.

Merneptah Noufou Zougmoré

L’Evénement du 25 Mars 2007



02/04/2007
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