L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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«Nous avons réduit l'UNDD à sa plus simple expression»

Législatives 2007 au Boulkiemdé 

Fortunes diverses

 

Après la proclamation samedi dernier des résultats provisoires des législatives 2007 par la CENI, l'heure est aux comptes et aux bilans dans les différents états-majors nationaux et locaux des partis et formations politiques ; notamment Jean Hubert Yaméogo, candidat tête de liste du CDP au Boulkiemdé, et Benjamin Yaméogo, lui aussi tête de liste, de l'UNDD dans la province, et dont les partis ont connu des fortunes diverses au Boulkiemdé.

Cliquer ici pour lire l'entretien de Benjamin Yaméogo

 

 Jean Hubert Yaméogo : «Nous avons réduit l'UNDD à sa plus simple expression»

 

Une semaine après, quel regard portez-vous sur la tenue du scrutin du 6 mai dernier ?

 

• Je dois dire tout d'abord que la campagne s'est très bien déroulée en dépit de quelques difficultés inhérentes à ce genre d'activité. Nous avons, en tant que directeur provincial de la campagne au Boulkiemdé, sillonné les 15 communes ainsi que l'ensemble des 15 villages et des dix secteurs de Koudougou. Partout, nous avons porté le message de la cohésion, de l'unité et de la nécessité pour nos populations de nous soutenir en nous permettant d'avoir une majorité à  l'Assemblée nationale afin que l'ensemble des projets qui figurent au programme du président du Faso en faveur de notre province puissent être réalisés. Nous avons été ravis de constater que notre message a été compris et qu'on nous a suivis, puisque les résultats sont ceux que vous connaissez. Cela dit, il y a eu pas mal de difficultés aussi bien le jour de l'élection que même avant. Nous avons eu parallèlement à relever quelques cas de fraudes.

 

Trois sièges sur quatre au Boulkiemdé, ce résultat est-il conforme à vos prévisions de départ ?

 

• Au départ, nous vous avions dit, dans une interview que je vous ai accordée, que notre objectif était 4 députés sur 4. Finalement, nous en avons eu 3 et l'ADF/RDA 1. En tant que démocrate, nous prenons cela comme la volonté des populations du Boulkiemdé et nous respectons cette volonté des électeurs. J'en profite d'ailleurs pour féliciter l'élu de l'ADF/RDA, Michel Nana ; pour ce qui nous concerne, nous remercions l'ensemble des populations qui ont eu confiance en nous et qui ont pensé que nous étions les mieux indiqués pour défendre leurs intérêts au Parlement.

 

Le fait que l'UNDD soit sortie bredouille du scrutin a étonné certains. L'êtes-vous également, dans la mesure où beaucoup  voyaient  plus le 4e siège pour l'UNDD que pour l'ADF/RDA ?

 

• Je devrais en principe vous répondre que ce qui me concerne, c'est ce qui se passe au CDP. Mais vous me permettrez quand même, pour le cas particulier de l'UNDD, de dire que nous avons enterré la panthère depuis les élections municipales de 2005. Vous avez pu vous rendre compte que sur les 15 communes du Boulkiemdé, l'UNDD n'a eu aucune commune et que c'est seulement à Koudougou  et à Kokologho que cette formation a pu avoir quelques conseillers. Comme vous voyez, ils ne disposent d'aucune mairie, et ceux qui pensaient qu'ils auraient pu avoir un député à ces législatives ne connaissaient pas le paysage politique du Boulkiemdé. Or pour nous, c'est une force politique réduite à sa plus simple expression.

 

En tant qu'acteur de la scène politique nationale et principalement au niveau du Boulkiemdé, pensez- vous que la présence de Me Hermann Yaméogo sur la liste du Boulkiemdé aurait pu changer quelque chose ?

 

• Je ne sais quoi vous dire, si Hermann n'a pas jugé utile de mettre son nom sur la liste provinciale, c'est qu'il craint ce qu'il craint.

 

Selon vous, à quoi et à qui le CDP doit-il cette victoire ?

 

• Nous devons cette victoire principalement à plusieurs choses,  à commencer par  l'organisation même du CDP. Nous avons mis en place un performant système d'organisation de la campagne. Dans chaque commune, nous avions un directeur communal de campagne, qui s'était entouré d'une équipe de toutes compétences confondues. Cette organisation est allée du haut vers le bas, ce qui fait qu'au niveau des secteurs et villages, nous avions des équipes de campagne dynamiques. Donc moi je pense que nous devons d'abord notre victoire à cette organisation même du CDP. Ensuite, nous devons cela à nos hommes et à la qualité des candidats que nous avons présentés aux populations. Car, ce qu'on néglige souvent, les gens choisissent les enfants du Boulkiemdé qui sont capables de représenter la province et de défendre ses intérêts. En cela vous aviez moi-même Jean Hubert Yaméogo, Seydou Bouda, Aline Koala et Christophe Ouédraogo. Il y a la qualité des hommes qui étaient là et leur sérieux, parce que les gens nous ont observés sur la scène politique depuis un certain temps. Je dois aussi dire que nous avons pendant longtemps préparé notre terrain, et ce, depuis les débuts du CDP à travers moi-même ainsi que Juliette Bonkoungou, Dieudonné Yaméogo, Jean Baptiste Yaméogo et l'ensemble des fils du Boulkiemdé. Nous avions compris que nous devions nous mettre ensemble pour essayer d'enraciner le parti et faire en sorte qu'il soit hégémonique à tous les niveaux. A partir de ce moment- là,  nous avons tracé ce terrain du succès si bien que maintenant il suffisait de choisir des gens capables, de choisir des gens qui étaient en mesure de faire l'unanimité sur  eux et c'est ce que nous avons fait. En plus de cela, nous devons notre victoire à la confiance que les populations ont en nous, au travail de longue haleine que nous avons mené depuis toujours. Je pense que si c'était à refaire, nous n'aurions pas moins  de sièges  aujourd'hui.

 

Le jour du scrutin, alors que vos adversaires vous indexaient, vous, à votre tour, nous parliez de cas de fraude. A l'arrivée, cela était-il dû à de simples rumeurs ou  était-ce des cas concrets et avérés ?

 

• C'étaient des cas avérés de fraudes, puisque nous avons pu arrêter des gens, détenteurs de multiples cartes, que nous avons mis à la disposition de la gendarmerie et de la police. Cela, aussi bien à Koudougou  que dans certaines communes comme Pella. Dans ces localités, nous avons arrêté des fraudeurs de l'UNDD, que nous avons mis à la disposition des forces de sécurité. Lorsque nous n'avons pas la preuve de ce que nous disons, nous n'en parlons pas. Je vous ai dit qu'initialement,  nous pensions avoir 4 députés. Dans une élection normale, dépouillée de toute velléité de triche, nous aurions sans difficulté 4/4 dans la province du Boulkiemdé. Je sais que ces tentatives de fraudes ont été observées dans la plupart de nos communes : à  Kindi, à Siglé, à Pella, à Imasgo… A Kokologo il y a eu également des cas de fraudes massives qui ont été enregistrés et qui ont été le fait de l'ADF/RDA.  

 

Justement quand vous évoquez ces fraudes en indexant l'UNDD et l'ADF/RDA, eux aussi de leurs côtés désignent le CDP comme ayant fraudé.

 

• Nous avons pris des gens, des fraudeurs de l'ADF/RDA et de l'UNDD, que nous avons remis à la police. Si des gens du CDP  ont été pris, moi je n'en sais rien. Cela n'a pas été porté à ma connaissance. Mais si nous n'avons pas pris quelqu'un la main dans le sac, si  nous ne pouvons pas dire qu'il est voleur.

 

Au terme de la campagne et du scrutin 2007, quelles leçons retenez-vous tant quant à cette victoire que pour les actions à venir ?

 

• Je retiens tout simplement que si nous restons unis, solidaires, aucun parti au Boulkiemdé ne peut passer  devant le CDP. Les difficultés que nous éprouvons, hormis la fraude orchestrée par les partis adverses, sont internes au CDP, et c'est ce que nous avons connu à Kokologo. Mais cela ne nous a pas empêchés d'y faire notre meilleur résultat depuis que le CDP existe. Nous avons eu 1500 électeurs qui ont exprimé leur confiance au CDP ; en 2002, ils étaient moins de 300 ;  ce bond veut dire tout simplement que le CDP est en train de percer à Kokologo et que nous faisons le bon choix. Il suffit de prendre les hommes qu'il faut pour les mettre à la place qu'il faut, et les gens  nous suivront ; c'est ce que nous ferons. C'est la leçon que nous tirons ; nous pensons aussi que la cohésion, dont je vous parlais, est indispensable parce que tout au long de cette campagne, les directeurs de campagne que nous avons choisis, les candidats à la candidature qui n'ont pas été élus s'y sont tous mis  pour que nous puissions réussir la mission, et voilà le résultat. Hormis le cas de Kokologo où quelques personnes se sont mises en marge de la marche radieuse du CDP, nous avons eu ce que nous espérions avoir, grâce à la cohésion, grâce à l'entente entre les fils du Boulkiemdé. Et moi je prêche cette cohésion, cette entente entre les enfants du Boulkiemdé. Demain, si le CDP venait à choisir une autre personne qu'Hubert Yaméogo ou ceux qui ont été sur la liste, ce que je recommanderais aux uns et aux autres, ce serait d'être solidaires et d'accompagner les candidats choisis parce que ce serait les meilleurs du moment. Ils n'ont certes rien de plus que les autres, mais c'est un choix du parti, et nous devons accompagner le parti, dans tous ses choix. Voilà ce que je peux dire et partout, dans le Burkina, ça été ainsi. C'est grâce à la cohésion, grâce à l'entente, à la solidarité, que le CDP est sorti majoritaire de ce scrutin avec 73 députés sur 111 au niveau national

 

                                                        Zoma Cyrille

L'Observateur Paalga du 15 mai 2007



15/05/2007
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