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Paiement des bourses des étudiants : Le CIOSPB pris en otage

Paiement des bourses des étudiants

Le CIOSPB pris en otage

L’arrêté ministériel, émanant du Pr Joseph Paré, du 28 août 2008 stipulait en son article 1er : "Est autorisé le paiement de la bourse du mois de juin et de septembre 2008 aux étudiants boursiers des universités de Ouagadougou et de Ouaga II". Au lieu des 3 mois donc, seule la bourse de 1 mois et demi doit être payée aux boursiers. Depuis le vendredi 5 septembre, ils ont initié un sit-in à la direction générale du Centre national de l’information, de l’orientation scolaire et professionnelle, et des bourses (CIOSPB) pour réclamer la totalité de leur bourse. Ce lundi 8 septembre 2008, les étudiants boursiers ont décidé de durcir la lutte en séquestrant le personnel de la direction générale du CIOSPB. "Personne ne sort", tel était le mot d’ordre des "grévistes".

"De quel organe êtes-vous ? O.K., vous, ça va, vous pouvez passer. On ne veut pas de journalistes fantoches ici", tels sont les mots que nous a adressés le comité d’accueil spécial composé d’étudiants à la porte de la direction générale du Centre national de l’information, de l’orientation scolaire et professionnelle, et des bourses (CIOSPB).

Malgré la fine pluie, il faut montrer patte blanche pour avoir accès à la cour de la direction générale du CIOSPB le lundi 8 septembre 2008 à 12 h. Une dizaine d’étudiants, qui constituent le comité d’accueil, font alors signe à leurs camarades à l’intérieur, qui entrouvrent le portail.

Dans la cour, ils sont plus d’une centaine, disséminés sous les hangars pour se protéger de la pluie. Tout à coup, ils se groupent autour de l’un d’entre eux, qui semble être le chef de file. Ce dernier semble avoir une annonce à leur faire. "Nous sommes rentrés voir le directeur général, lance-t-il à ses camarades, et il dit que nous les empêchons de travailler et que certains parmi nous sont prêts à se désolidariser et à aller toucher leur bourse.

Nous allons nous scinder en deux groupes. Le premier va maintenir la pression ici pour qu’on satisfasse nos revendications et le second groupe va se déporter au CENOU pour veiller à ce que les fantoches ne nous trahissent pas". La brève allocution de l’orateur est saluée par une salve d’applaudissements de ses compères. Mais qui est celui qui vient de haranguer la foule ?

Il se présente comme étant Dieudonné Tapsoba, Secrétaire général de l’Association des étudiants boursiers. "L’administration a décidé de façon unilatérale de nous spolier des bourses du mois de juillet et du demi-mois d’août, sous prétexte que nous n’avons pas fait cours pendant cette période et que, par conséquent, nous n’avons pas droit à ce temps de bourse", nous explique-t-il.

Il continue : "Nous, nous disons non à cette mesure parce que c’étaient pas seulement les étudiants boursiers qui étaient en grève. De plus, c’est l’administration elle-même qui a décidé de fermer l’université de Ouagadougou et ensuite de la rouvrir avec des mesures d’accompagnement conséquentes.

La privation des étudiants boursiers de la moitié de leur argent ne touche pas ceux qui bénéficient de l’aide ou du prêt". Au dire de Dieudonné Tapsoba, la direction générale du CIOSPB, rencontrée, a eu pour toute réponse qu’elle ne faisait qu’appliquer l’arrêté ministériel et qu’il fallait un nouvel arrêté pour changer la situation.

Selon le SG de l’Association des étudiants boursiers, le Comité exécutif de l’ANEB, touché à cet effet, serait entré en contact avec le ministre de tutelle pour trouver une solution. "L’issue de cet sit-in dépendra de l’état d’avancement des négociations et des résultats obtenus", affirme Dieudonné Tapsoba.

Les étudiants présents dans la cour de la direction générale du CIOSPB semblent déterminés à avoir gain de cause. Parmi eux, Déborah P. Sebgo, étudiante en première année de droit, témoigne : "Il y a des étudiants boursiers venant des provinces qui ont été expulsés de la cité de Zogona.

Revenus pour la reprise, ils comptent sur cette bourse pour se nourrir et se loger". Et Déborah P. Sebgo de souligner que même les boursiers vivant chez leurs parents vont subir les conséquences de cette mesure, sans compter les aléas de la vie chère.

Le directeur général du CIOSPB, Vincent Tiendrébéogo, interdit de sortir de l’enceinte de son service tout comme ses collaborateurs et des visiteurs, se veut rassurant et optimiste quant à l’issue du sit-in : « Nous sommes prêts à les payer. Et si une décision ministérielle est prise pour leur donner la totalité des bourses, il n’y a pas de problème, nous l’exécutons ».

Comme pour conjurer un 17 juin bis, à quelques pas de la direction générale du CIOSPB, des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) veillent au grain dans deux voitures stationnées non loin du siège de la Commission nationale indépendante (CENI).

Répartis en deux groupes, dont une partie au CENOU, les étudiants ont appris sous le coup de 16 h que le Comité exécutif de l’ANEB n’a toujours pas été reçu par le ministre Joseph Paré. Ils ont décidé de lever le sit-in et de rentrer chez eux. Rendez-vous est pris pour ce matin. Affaire à suivre donc.

Hyacinthe Sanou

Jean-Marie Toé

(Stagiaires)

L’Observateur Paalga du 9 septembre 2008



09/09/2008
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