L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Palais présidentiel, Kossyam, qui dit mieux ?

Palais présidentiel

Kossyam, qui dit mieux ?

 

Interrogé limine litis sur le point de savoir si le nom de Kossyam dont la presse nationale a déjà baptisé le nouveau palais présidentiel était chose acquise, Blaise Compaoré a réservé sa réponse, s'en remettant à une structure réglementaire pour trancher définitivement la question.

Fort bien !

Mais en la matière, braves gens, y a-t-il vraiment lieu de chercher midi à quatorze heures ?

La toponymie des édifices et places publics, y compris les plus célèbres du monde, puise le plus souvent dans un registre qui ne fait ni dans l'érudition encyclopédique, ni dans l'exégèse intello-savante.

C'est parfois bêtement la couleur du monument qui l'inspire, comme c'est le cas depuis 1902 de la Maison-Blanche aux États-Unis; ou sa forme pour le Pentagone, où siège depuis 1942 le Secrétariat à la Défense du même pays ; ou encore l'Hexagone, qui désigne si bien la France continentale.

Mais le fait éponyme peut être également un personnage ou un événement d'envergure historique. Pour rester dans l'Hexagone, qui inspire souvent nos pensées et nos actions, voyez le palais de l'Elysée ou bien la prestigieuse place Charles-de-Gaulle-Etoile !

Enfin, et c'est de loin la trouvaille la plus courante, on s'en remet à la géographie des lieux: Koulouba à Bamako ou Cocody à Abidjan pour les sièges de l'exécutif. Quant aux aéroports et pour ne pas citer Roissy, voyez Lomé-Tokoin, Dakar-Yoff, Bamako-Séno, Conakry-Gbéssia, Monrovia-Robertsfield et que savons-nous encore !

Et croyez-nous, c'est bien parfois l'usage, soutenu par les médias, qui finit par consacrer l'appellation, mieux que ces commissions ad hoc dont on sait qu'elles finissent par enterrer vivantes les plus belles idées sous les décombres des zizanies byzantines.

Rappelons-nous que dans les années 70 déjà, les journalistes, surtout de la radio nationale, s'étaient enquis d'accoler à l'aéroport de Ouaga, le surnom de Tamssê, en souvenir du quartier traditionnel dont la "maison de l'avion" a pris la place. On parla également là de dispositions protocolaires à prendre pour officialiser les choses et puis, plus rien.

Voilà pourquoi de nos jours encore cet édifice s'appelle platement Aéroport international de Ouagadougou.

Alors bonnes gens, pourquoi pas Kossyam, puisque tel s'appelait avant le départ de ses premiers occupants la cuvette sud de la capitale où le Faso va déménager bientôt les pénates présidentiels ?

Qui mieux est, on ne pouvait rêver à nom plus prédestiné, puisqu'en langue du terroir, Kossyam peut se traduire par "à la recherche de la sagesse".

Pour tout locataire actuel ou à venir des lieux, un beau programme de gouvernement, qu'on croirait inspiré de la République de Platon.

Alors contre Kossyam, qui dit mieux ?

 

L’Observateur Paalga du 10 septembre 2007



10/09/2007
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