L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Assemblée générale de l'ONU

Quand Ahmadinejad défie Bush sur ses terres

Depuis le lundi 23 septembre 2007, la quasi-totalité des dirigeants du monde sont à New York, aux Etats-Unis, à l'occasion d'une réunion internationale sur le climat, convoquée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, visiblement décidé à faire de ce sujet une des priorités incontournables de son mandat, voire de la communauté internationale.

Nous ne dévoilions aucun secret en disant que la question du réchauffement climatique est très inquiétante, et il y a vraiment lieu d'engager à temps les débats sur l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, l'adaptation aux conséquences du changement climatique, le développement des technologies adaptées à la lutte contre le réchauffement de l'atmosphère et le financement de ces technologies pour minimiser les  répercussions de ce dernier sur la Terre et ses habitants.

L'Assemblée générale des Nations unies est le lieu indiqué pour discuter de ces problèmes de haute importance pour l'humanité. Mais c'est de notoriété publique qu'un sommet de l'ONU est toujours une tribune plutôt politique où chacun vient pour défendre ses idées,  régler les comptes avec ses adversaires à travers des propos peu amènes sans se pencher véritablement sur les thérapies idoines à apporter aux maux qui minent la santé du monde.

Cette fois encore, on ne dérogera pas à la règle, surtout que le réchauffement climatique, dont on parle tant, n'est pas perceptible par tout le monde même si les inondations catastrophiques que nous connaissons çà et là à travers nos villes et villages, pour une grande part, seraient liées à ce phénomène. Au-delà de ces phénomènes climatiques, qui devraient nous concerner et nous interpeller au plus haut point, ce sont plutôt les sempiternelles crises politiques qui prendront le dessus dans les discours des chefs d'Etat, avec notamment la Côte d'Ivoire, l'Irak, la Palestine, la Syrie et l'Iran. D'ailleurs le président de ce dernier pays, Mahmoud Ahmadinejad, y est présent  moins pour prendre part à cette messe annuelle de l'Organisation mondiale que pour défier George Bush sur ses terres. Il n'est un secret pour personne qu'en cette période,  ces deux hommes sont loin de fumer le calumet de la paix : l'un voyant en l'autre l'incarnation du diable et l'autre percevant son vis-à-vis comme étant le grand Satan. Ce n'est pas pour rien que l'Iran est en bonne place parmi les pays faisant partie de "l'axe du mal", de Bush et ses amis. L'Amérique en revanche ne trouve aucune grâce aux yeux des Ayatollahs, qui la considèrent comme l'incarnation du mal.

A tort ou à raison, le régime islamique de Téhéran est considéré comme celui-là qui arme les extrémistes chiites contre les soldats américains en Irak, aide les Talibans en Afghanistan, soutient le Hezbollah pour déstabiliser le gouvernement libanais et appuie les groupes anti-israéliens qualifiés de terroristes. A tout cela s'ajoute le dossier nucléaire de l'Iran, contre lequel l'administration Bush envisage des sanctions unilatérales parce qu'aucun accord y relatif n'a encore été trouvé au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Ces patates chaudes, qui divisent les puissants du monde et ceux qui n'entendent pas se laisser faire, risquent de reléguer au second plan la réunion hautement importante sur le climat, initiée par  le Coréen Ban Ki-moon.

L'Iranien Ahmadinejad s'annonce comme la vedette de cette rencontre, tout comme Hugo Chavez l'a été au dernier sommet en 2006, et on ne doute point qu'il ne manquera pas l'occasion, une fois de plus, de se lancer dans une violente diatribe contre l'Oncle Sam et ses valets locaux d'autant plus que Bush envisage sérieusement des sanctions plus draconniennes contre le pays de l'Ayatollah Khomeyni.

Adama Ouédraogo

L’Observateur Paalga du 26 septembre 2007