L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Quand l’autre moitié du ciel veut dicter sa loi

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Quand l’autre moitié du ciel veut dicter sa loi

 

Faire l’état des lieux de la situation des femmes à l’intérieur des partis politiques, et partant de là, dégager des ébauches de stratégies pour leur meilleure représentation dans les instances des formations politiques. Voilà l’objectif de l’atelier national qui réunit durant 48h une quatre-vingtaine de femmes cadres de partis politiques. Cet atelier a été organisé par le National democratic institute (NDI) et l’ouverture des travaux a eu lieu le 5 février 2008 à Ouagadougou.

 

Considérées à tort ou à raison comme du “bétail électoral”, les femmes, sous nos tropiques, parce que représentant plus de la moitié de la population, sont très fortement “courtisées” par les formations politiques à l’occasion des consultations électorales. Les propos mielleux et autres promesses de campagne visant à “séduire” l’autre moitié du ciel sont vite oubliés une fois les suffrages obtenus. Restent aussi lettres mortes, toutes les dissertations sur l’urgence et l’importance de l’implication de nos mères et sœurs dans la politique. C’est l’explication de la sous-représentation des femmes dans les instances décisionnelles.

Une situation inacceptable que le NDI, cette ONG internationale qui travaille au renforcement de la démocratie dans le monde, veut changer. C’est la raison pour laquelle il maintient des contacts avec les partis politiques pour les sensibiliser à cette question de la représentation des femmes dans les hautes sphères de la politique. Des rencontres périodiques, comme cet atelier national, sont également organisées avec les femmes cadres engagées dans la politique.

La présente rencontre, qui se déroule à Ouagadougou, regroupe près de 80 femmes d’une dizaine de partis politiques. A l’ouverture des travaux, Aminata Faye Kassé, la représentante résidente du NDI au Burkina, a exprimé sa joie de voir qu’à la faveur des “dernières élections locales et législatives, les femmes du Faso ont réalisé une percée dans les instances politiques. En effet, 17 femmes parlementaires siègent à l’Assemblée nationale tandis que 6 400 conseillères sont dans les collectivités territoriales décentralisées. Fait encourageant, près de 300 femmes occupent des postes de responsabilités”. Des avancées louables certes, mais pour elles, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, car “nous sommes tous convaincus qu’il reste encore beaucoup à faire afin que cette représentation se renforce et qu’elle permette d’influencer de façon significative les politiques et programmes de développement dans le sens d’une plus grande prise en charge des besoins et attentes des femmes”. Pour Aminata Faye Kassé, tout un travail de fond reste à faire auprès des partis politiques, seuls habilités à présenter des candidatures aux élections locales et législatives. Plus que jamais, pour le NDI, il est temps d’aller au-delà des déclarations de principes sur la démocratie et la volonté de promouvoir les femmes.

Le souhait des initiateurs de cet atelier de Ouagadougou, c’est qu'au terme des deux jours de travaux, en plus des recommandations en direction des partis politiques, que chaque participante prenne un engagement pour mieux se positionner comme cadre et contribuer ainsi à améliorer de façon générale la situation des femmes en politique et plus spécifiquement sa propre situation à l’intérieur de sa formation politique.

Breanna Green, la Chargée des affaires politiques et militaires à l’ambassade des Etats-Unis au Burkina, a apporté le soutien de son pays à cette rencontre. Elle a noté que le Burkina fait beaucoup de progrès sur la question de la promotion de femme en politique mais que malheureusement, ce n’est pas encore assez. Elle a exhorté les femmes à persévérer, car c’est au bout de l’effort que se trouve la réussite.

Cet atelier entre dans le cadre du programme de “Renforcement de la participation des femmes aux processus politique et de décentralisation”. Un programme conduit par le NDI avec le soutien de l’Agence suédoise pour la coopération et le développement (ASDI).

 

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga du 6 février 2008



06/02/2008
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