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SOFITEX / Banfora : Des occasionnels libérés demandent un dédommagement ou leur réintégration

SOFITEX / Banfora

Des occasionnels libérés demandent un dédommagement ou leur réintégration

Quatorze agents occasionnels de la région cotonnière de Banfora viennent d’être libérés par le chef de région cotonnière. Mécontents de ce qui leur arrive, ils ont, après certaines démarches, saisi l’inspection du travail et de la sécurité sociale des Cascades. Dans leur requête, les désormais ex-agents occasionnels demandent que la société les réintègre ou leur verse des droits.

Souvent appelés agents de suivi terrain pendant la campagne agricole ou encore surveillants marché pendant la campagne commerciale, les occasionnels avaient pour profession l’encadrement des producteurs, l’appui technique des Agents techniques coton (ATC), la surveillance du processus de la vente qui va du marché (point de vente du coton) à l’usine d’égrainage. C’est la note de service n° 003/2008 du 5 février 2008 qui libère ces surveillants marché à compter de la date du 15 février 2008. Une autre note, celle n° 009/2008 qui a pris effet pour compter du 27 juin 2008, affecte 15 nouveaux agents en remplacement de ceux libérés. Le recrutement de ces nouveaux agents est difficile à comprendre pour ceux libérés car, comme ils le disent, selon le nouveau chef de la région cotonnière l'existence de cette catégorie de travailleurs n’est prévue dans aucun texte parmi ceux qui régissent les emplois à la SOFITEX. Quels sont les griefs reprochés à ceux-ci et qui justifient leur libération ? Nous avons approché, d'une part, les intéressés et, d'autre part, le chef de la région (CR) cotonnière de Banfora, Arsène B. Somda. Selon le CR, ces agents se retrouvent dans la chaîne de ceux qui sont à la base de la baisse de la production cotonnière la campagne passée. Une baisse de 70% qui, selon le CR, ne serait pas arrivée si certains agents, parmi lesquels les surveillants marché, ne s’étaient pas mal comportés. En clair, il reproche aux occasionnels, c’est-à-dire les surveillants marché d’avoir, de par leur attitude, découragé les producteurs (cas de la Léraba où la quasi totalité s’était retirée de la filière coton). « Ils raquettaient les paysans qui, lorsqu’ils n’en pouvaient plus, les ont décriés» affirme le CR avant de dire que la libération des occasionnels s’inscrit dans la volonté de la direction générale de la SOFITEX de remettre les producteurs en confiance en vue d’une relance de la production cotonnière dans la région des Cascades. D’ailleurs, ajoute le CR, ces agents ne sont pas seuls concernés par la mesure; mais pour leur catégorie seule, leur libération était le seul moyen applicable vu que ce ne sont pas des agents qu’on peut affecter à une autre région. Sinon, poursuit-il, ceux qui pouvaient être affectés tels les agents techniques coton, les correspondants coton et même l’ancien chef de région ainsi que d’autres cadres ont été affectés. Il s’agit de ne plus mettre les paysans en contact avec les mêmes agents qui les ont découragés dans leur activité. A la question de savoir si le CR ne pouvait pas faire une permutation des surveillants marché en envoyant par exemple celui de Sidéradougou à Mangodara ou celui de Soubakaniendougou à Sobara - cela dans le soucis de ne pas mettre au chômage des agents à qui ils ont eu recours durant six ans - M. Somda s’est montré catégorique : «Je ne veux pas faire du neuf avec du vieux». Tout apparaît donc comme s’il n’y a aucune lueur d’espoir pour ces agents occasionnels de retrouver leur emploi.

La version des agents libérés

Les surveillants marché que nous avons rencontrés disent qu’ils exercent cette activité sans trêve depuis 2002. Durant ces six années d’activité ininterrompue sur le terrain, la SOFITEX a toujours réclamé leur dossier en vue de les déclarer comme agents saisonniers, une catégorie supérieure ou jugée meilleure à la leur. « Nous faisions pratiquement les mêmes tâches que les ATC » affirment-ils. Pour preuve, disent-ils, lorsque dans la commune rurale de Nienkorodougou les ATC et le CC de la zone ont été chassés par les producteurs suite à des incompréhensions, c’est nous qui sommes allés assurer le reste de l’enlèvement du coton de la zone. » Combien de sacs d’engrais mis sur le marché par des producteurs malhonnêtes avons-nous saisis ? se demandent certains. C’est donc profondément déçus qu’ils ont reçu la note de leur libération surtout qu’elle arrive au moment où ils se disaient qu’avec le nouveau chef de région, leur situation trouverait une solution. C’est pourquoi, dès réception de la note de leur libération, les occasionnels ont, selon ce qu'ils nous ont confié, approché les délégués syndicaux de SOFITEX/ Banfora, le maire de la commune, le chef de canton et la députée Makoura Tou/Héma. Toutes ces personnes seraient entrées en contact avec le CR sans parvenir à lui faire changer de décision. Selon eux, le dernier recours qui se présentait était l’inspection du travail et de la sécurité sociale qu’ils ont saisie dans le courant de la semaine dernière. Ce service a engagé un processus de conciliation des deux parties qui n’a pas encore donné ses conclusions.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays du 7 août 2008



07/08/2008
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