L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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SOTRACO : Le SOS des receveurs

SOTRACO

Le SOS des receveurs

 

"Nous sommes poussés inexorablement vers la sortie." C'est le cri du coeur que les receveurs de la SOTRACO lancent au ministre des Transports, dans la lettre ouverte ci-dessous.

 

"Monsieur le ministre des Transports,

Permettez-nous de recourir à vous, à l'heure même où le sol se dérobe sous nos pieds suite à la mise à exécution de notre mise à la porte de la SOTRACO.

Nous sommes des hommes et des femmes responsables de famille et qui exercions le travail de vendeurs de tickets (receveurs) dans les bus de la Société de transport en commun (SOTRACO) de la ville de Ouagadougou.

Nous avons, depuis la création de la SOTRACO en 2003, travaillé avec courage et abnégation, croyant en l'avenir radieux de la société, à notre épanouissement et à celui de nos familles. Dans notre adresse au Directeur général de la SOTRACO, les 7 et 9 avril 2008, par voie de presse, nous implorions toute personne de bonne volonté et l'autorité de tutelle que vous êtes d'influer positivement contre le processus de notre mise à la porte. Mais rien n'y fit. Nous sommes inexorablement poussés vers la sortie et déjà, les usagers du bus peuvent constater la suppression des postes de receveur, les conducteurs cumulant les deux rôles de chauffeur vendeur de tickets.

Dans une interview à la radio Ouaga FM, le Directeur général de la SOTRACO rappelait qu'il n'y avait pas de contrat signé entre sa Société et les vendeurs de tickets, ce qui est vrai. La SOTRACO sous-traite notre emploi avec l'agence Guuda (une agence de sécurité).

Le Directeur général a donc raison de clamer officiellement qu'il ne nous connaît pas comme agents de sa société. Seulement, il est vrai aussi que nous voyions venir le spectre de la rupture de contrat, et depuis plus de cinq ans que nous travaillons, nous avons régulièrement demandé notre intégration au sein de la société. Le Directeur général, arrivé il y a de cela six mois, nous avait demandé trois mois de sursis pour étudier le dossier d'intégration. Puis six mois après, la décision tombe comme un couperet ... C'est la désintégration !

Nous sommes mis à la touche, sur la base d'un critère de rajeunissement, malgré le fait qu'une délégation de trois membres de notre équipe ait rencontré Monsieur le Directeur général le 22 mars à ce propos.

Monsieur le ministre des Transports, nous avons, 5 ans durant, usé nos blouses sur les sièges de la SOTRACO pour assurer le quotidien de nos familles. La pilule est aujourd'hui d'autant plus difficile à avaler que la difficile équation de la "vie chère" se corse davantage pour nous. Nous fuyons déjà nos maisons et les pleurs de nos enfants et allons devoir quitter bientôt Ouagadougou en pleine année scolaire avec nos enfants, car il n'est pas donné à tout le monde de vivre dans ces conditions à "Simonville".

Monsieur le ministre des Transports, nous vous prions de vous impliquer personnellement pour la résolution de notre demande de conservation d'emploi, car c'est à l'aune de l'épanouissement des travailleurs de votre secteur ministériel que se mesure la santé du transport au Burkina Faso.

Veuillez agréer, monsieur le ministre, l'expression de notre confiance et de notre profond respect du Groupe."

 

Les responsables

Yelkouni Clément

Koama Pascal

Mme Konaté Madeleine

Belem Célestine

Le Pays du 16 avril 2008



16/04/2008
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