L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Succession du président Wade : Les prétendants déjà sur le pied de guerre

Succession du président Wade

Les prétendants déjà sur le pied de guerre

 

Alors que Me Abdoulaye Wade n'a même pas encore "consommé" un an de son second mandat (il a été réélu le 25 février 2007) à la tête de la présidence sénégalaise sa succession est déjà à l'ordre du jour à travers des guerres frontales, souvent à fleurets "démouchetés" entre les prétendants. Notamment entre l'ex-fils Idrissa Seck, Macky Sall, l'actuel président de l'Assemblée nationale,  et Karim Wade en embuscade qui semble désintéressé. Sans oublier les opposants, dont certains rongent leurs freins depuis des lustres.

 

"Lui n'est pas comme l'autre" ; pendant des années Me Abdoulaye Wade, chaque fois qu'il en avait  l'occasion, renouvelait sa confiance à Macky Sall, ex-PM et actuel occupant du perchoir, en faisant le parallèle entre ce dernier et Idrissa Seck, "l'autre qui l'avait poignardé dans le dos". Ce temps semble révolu, puisque de nos jours, les rapports sont cyclothymiques entre les deux hommes. Comment en est-on arrivé là ?

Il y a plusieurs semaines de cela, Macky Sall transmettait au ministre en charge des Relations avec le Parlement une lettre de la commission des finances convoquant, entre autres responsables, le patron de l'Agence nationale de l'Organisation de la conférence islamique (ANOCI), Karim Wade, pour audition. Vraisemblablement pour le camp présidentiel, ce fut le casus belli, car pour eux, Macky Sall cherchait à faire échouer Karim dans son cheminement vers le sommet de l'OCI, prévu pour les 13 et 14 mars 2008 à Dakar. D'où la décision prise immédiatement en comité directeur du PDS de supprimer le poste de n°2, dont Macky Sall était jusqu'alors le titulaire ; on écourta dans la foulée le mandat du président de l'Assemblée nationale de cinq à un an.

Et ce n'était pas fini : Doudou Wade, neveu du chef de l'Etat et président du groupe parlementaire "libéral et démocratique", qui regroupe 107 députés sur les 150 du Parlement, veut à travers une pétition "défenestrer" carrément Macky, au motif qu'il n'a plus la confiance des députés libéraux. Abdoulaye Wade serait-il l'instigateur de ce tir groupé sur le maire de Fathik ? En tout cas, ayant constaté que ses porte-flingues ont échoué dans leur manœuvre, il aurait au cours d'une audience expéditive le 28 décembre 2007 enjoint à l'intéressé de démissionner, lequel lui aurait opposé un "non" poli, arguant qu'il n'avait pas fauté. Finalement sur intervention du nouveau Khalife général des Mourides, Wade a pardonné à Macky Sall et tout semble être rentré dans l'ordre. Certains pourtant pensent que devant l'échec de la pétition, Wade pourrait dégainer in fine l'article 52 de la Constitution, qui lui permet de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer, peut-être, de nouvelles législatives, ce qui permettrait à l'opposition significative de participer à ce scrutin, elle qui a boycotté celui de mai 2007.

En vérité, ce désamour entre le chef de l'Exécutif et celui du Législatif serait lié au fait que Macky croit désormais à un destin national, autrement dit il lorgne le palais de l'Avenue Léopold Sédar Senghor, siège de la présidence. Pour certains, ce serait Idrissa Seck qui serait à l'origine de cette brouille. Le maire de Thiès, qui joue pourtant au mort politique, ne fait pas de commentaires sur ses relations actuelles avec "Ablaye" Wade, et le fait que celui-ci veut créer  un poste de vice-président qui échoiera à Idy n'arrange pas les choses.

Dans cette guerre fratricide au sein du PDS, un homme à l'écart (?) pourrait tirer les marrons du feu : Karim Wade. Le fils aîné du président a quelques atouts qu'il pourrait exploiter, s'il fait preuve de patience, de combativité et d'efficacité au lieu de compter sur son patronyme, le Sénégal n'étant ni le Togo ni la Syrie.

D'abord en tant que patron du directoire de surveillance de l'ANOCI, s'il réussit le sommet de l'OCI en mars 2008, il pourrait en récolter les agios politiques non seulement au Sénégal, mais au niveau de la l'ummah, la communauté islamique, ce qui n'est pas rien au regard de l'influence des monarchies du Golf. Ensuite il possède déjà un trésor de guerre, car au Sénégal comme partout ailleurs le pouvoir politique est indissociable du pouvoir économique. Enfin il est également introduit chez les hiérarques des Mourides, faiseurs de présidents et de ministres, s'il en est. N'était-il pas assis à Touba le 30 décembre 2007 derrière son père lorsque ce dernier renouvelait son allégeance au tout nouveau khalife général des Mourides, Mouhamadou Lamine Bara M'backe ? Au Sénégal, qui a le soutien des mourides est assuré de sa victoire politique. A travers le "Ndjiguel" (consigne de vote), ceux-ci constituent une sorte de "grands électeurs" au Sénégal, avec la puissance économique en plus.

Que peuvent espérer les opposants dans tout cela ? En état de catalepsie depuis la présidentielle de février 2007 et ayant boycotté les récentes législatives, l'opposition significative était donnée pour "finie". Mais voilà qu'elle donne de nouveau de la voix, à travers le Front "Siggil Sénégal" (FSS) et se permet de tailler de temps en temps les croupières du régime libéral. Que ce soit Moustapha Niasse (AFP), Amath Dansokho (PIT), Abdoulaye Bathily (LD/MPT) ou Tanor Dieng (PS), tous dénoncent l'échec des autorités de l'Alternance et la "patrimonialisation" de l'Etat par Wade, tout en appelant à la tenue "d'Assises nationales", rejetées bien sûr par le PDS. "N'empêche, ces assises se tiendront courant mars 2008", a martelé Abdoulaye Bathily, le président actuel du FSS.

Finalement, Wade, qui a certes tous les leviers en main au Sénégal, ne se confine-t-il pas dans un toboggan d'impopularité ?

Si oui pourra-t-il rebondir ? Tout est possible en politique.

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Ouaga/Dakar/Ouaga

L’Observateur Paalga du 8 janvier 2008

 

 

Encadré

Vu et entendu à Dakar

 

 

Kasperczak # FSF : bisbilles autour d'arriérés de salaire

 

A quelques jours de la CAN Ghana 2008, une polémique a éclaté entre le sélectionneur national de l'équipe de football, Henri Kasperczak, et la Fédération sénégalaise de football (FSF). Selon le conseiller juridique de l'entraîneur Fogiel Thadée, la FSF doit 20 000 euros (soit 39 millions de francs CFA) à Kasperczak. Ce que la Fédé nie.

Espérons que tout rentrera dans l'ordre, car "Kaspi" promet au pire le 1/4 de finale, au mieux la finale.

 

100 milliards pour la ville de Touba

 

Le défunt Khalife des Mourides avait lancé de grands chantiers pour la ville, d'un coût de 100 milliards de francs CFA. C'était au cours du Magal 2006. Et le début des travaux avait été lancé le 9 décembre 2007 en présence du président Wade. Le Khalife avait décaissé 10 milliards en guise de contribution. Le chef de l'Etat, lui, promet 20 milliards/an durant 5 ans que doivent durer les travaux.

 

Dissolution de l'Assemblée nationale ?

 

S'achemine-t-on vers une dissolution de l'AN ? On le murmure à Dakar. Les raisons de cela sont à chercher dans le bras de fer Wade-Macky momentanément réglé grâce au patron des Mourides. Le hic est que Wade, qui dispose de l'article 52 de la Constitution pour le faire, hésite selon certains sur la date, sommet de l'OCI oblige. Va-t-il prendre le risque de renvoyer les députés à leurs électeurs avant mars 2008, ou après cette date ? De même un remaniement ministériel n'est pas à exclure, apprend-on également, avec l'entrée de nombreuses femmes, que le même Wade avait "chassées" lors du dernier remaniement.

 

"Jaxal" à Touba : un richissime surplombe Wade

 

"Le jaxal" est la contribution financière que l'on fait au cours d'un deuil. Pour le Khalife défunt, un richissime sénégalais a damé le pion à Wade, en donnant plus. Qui est-ce ? Nul ne le sait. On sait aussi que le 2 janvier 2008, Pape Diop, le président du Sénat, a envoyé un émissaire remettre 200 millions au nouveau Khalife, Mouhamadou Lamine Bara M'Backé.

 

Mourides et Tijianes en symbiose

 

Au Sénégal, il existe schématiquement deux grandes confreries musulmanes : les Mourides et les Tijianes. Si les seconds sont numériquement plus nombreux, les premiers sont puissants et pèsent beaucoup dans le domaine politique. L'entente pourtant existe entre les deux mouvements, notamment entre le Khalife général des Mourides et le chef des Tijianes, Mansour Abdel Aziz Sy.

La ville de Touba, qui compte un peu plus d'un million d'habitants, possède de nombreuses infrastructures dont une université pouvant accueillir près de 5000 étudiants.

 

Sympathique soirée des ABS

 

Les membres de l'Association des Burkinabè travaillant au siège (ABS) de la BCEAO (Dakar) se sont retrouvés le 31 décembre 2007 chez le gouverneur par intérim, Justin D. Baro, pour une sympathique soirée à l'occasion de la Saint-Sylvestre.

Après le mot du président de l'ABS, Rogatien Pooda, on a fêté l'année 2008.

 

Z. D. Z.



07/01/2008
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