L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Super Tuesday : Obama gagne le "caucus de Ouaga"

Super Tuesday

Obama gagne le "caucus de Ouaga"

 

Pour mieux faire comprendre le Super Tuesday (5 février 2008), le Mégamardi, aux leaders politiques et aux hommes de presse, le Centre culturel américain a organisé une rencontre avec ces derniers pour échanger. A la clef, un "caucus" s'est tenu dans les jardins du Centre, managé par David Brown, premier conseiller de l'ambassade, qui s'est soldé par la victoire de... Barak Obama.

 

C'est d'abord la directrice du Centre, Joann Lockard, qui a dit quelques mots sur l'importance de ce Mégamardi. L'expression "Super Tuesday" date de 1988 lorsque les démocrates de 8 Etats du Sud des USA ont décidé de tenir leurs primaires le même jour du mois de mars, question de parer aux velléités politiques des Etats du Nord, qui commençaient, eux aussi, à la même période leurs compétitions dans l'Iowa et le New Hampshire, deux Etats de poids.

Après avoir expliqué le processus des primaires jusqu'à "l'inauguration Day", l'investiture du président (voir encadré), ce fut le tour du Consul, Wossenyelesh Mazengia des USA au Burkina Faso, d'expliciter le processus électoral de la présidentielle : par exemple, le candidat doit avoir 35 ans au moins, être né aux USA et y avoir résidé pendant au moins 14 ans.

Le système politique américain repose sur 3 pouvoir : l'Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. L'Exécutif comprend 14 départements (ministères), le Législatif comprend la Chambre des représentants (435 membres et 19 commissions), le Sénat (100 membres et 17 commissions).

Les élections présidentielles américaines sont longues et coûteuses. Les médias y jouent un rôle capital et du reste la directrice du Centre culturel reviendra en long et en large sur cet aspect par des séquences de films de campagnes présidentielles passées.

Toute campagne présidentielle américaine tourne autour du tryptique personnalité du candidat, médias, argent.

Et sans doute en la matière, l'ex-acteur de film cow-boy version Sergio Leone, Ronald Reagan a excellé dans la communication : en effet, chacun se souvient que Reagan avait épaté de nombreux Américains par ses performances et son bagout.

L'ancien acteur était capable de tenir en haleine, des heures durant et sans la moindre note, des salles entières. On le voyait virevoltant sans peine, sous les hourras et les applaudissements de ses ouailles, et il le faisait sans l'aide d'un calepin. Son secret ? Ce défunt chef de l'Etat le plus puissant du monde lisait tout simplement un texte qui défilait lentement sur deux écrans fantômes, situés de part et d'autre de la scène. Ce qui faisait que ce Texan pur jus, dont on connaissait les limites verbales, excellait. La com. à la présidentielle américaine est aussi une question de moyen et de technologie. Et tout candidat sait que quelques minutes de présence sur CBS ou CNN vaut des meetings entiers.

Les campagnes électorales sont aussi financées par l'Etat, mais généralement les candidats procèdent à des collectes, et en l'espèce, Bill Clinton a été l'un des candidats qui avaient pu engranger le plus d'argent.

Pour ce qui est de ce Tuesday du 5 février 2008, Mme Joann Lockard reviendra expliquer aux uns et aux autres que si souvent le Mégamardi départage définitivement les candidats à la candidature, ce n'est pas toujours évident, en tout cas pour les démocrates cette année.

En effet, si ce 5 février 2008, le républicain John Mc Cain était en passe de ramasser la timbale, au niveau des Démocrates "cela peut durer encore des jours", a laissé entendre la directrice du Centre culturel américain.

La sénatrice de New York, surnommée "Billhary", et celui de l'Illinois, Barak Obama, sont au coude-à-coude et le verdict final risque de se jouer dans un mouchoir de poche.

Ces différences de résultats s'expliquent par le fait que chez les Républicains, celui qui gagne par exemple 50% des voix aux caucus et aux primaires rafle toute la mise, or il n'en est pas de même pour les Démocrates, chez qui une sorte de proportionnelle fait que celui qui obtenu le même score doit encore batailler.

Quelques questions du public ont été posées à la directrice du Centre culturel :

à quelle date situe-t-on la bipolarisation de la vie politique américaine ? Réponse : depuis 1852, le président est soit démocrate, soit républicain. Et, ajoutera-t-elle, de nos jours, avec l'intrusion de l'Internet, tout est aléatoire, et les sondages évoluent rapidement.

Et la presse, est-elle équitable ? Oui, a-t-elle répondu, et puissante, précisera-t-elle. Mme Lockard n'a pas tort, si l'on se souvient que ce sont "d'obscurs journalistes", parmi lesquels un certain Bobo Woodward, du très sérieux Washington Post, qui avaient obligé Richard Nixon à rendre le tablier.

A signaler qu'à partir de ce Super Tuesday, la course n'a plus pour centre d'intérêt les faveurs à gagner des Etats mais celle des délégués. Seront investis ceux qui auront avec eux la moitié des délégués de  leur parti plus un, soit 2025 chez les Démocrates et 1191 chez les Républicains.

A la fin de ces explications, fructueuses, le premier conseiller de l'ambassade des USA, David Brown, a organisé un "caucus" (1) dans les jardins du Centre culturel américain : le public a  à la limite plébiscité Barak Obama, suivi d'Hillary Clinton, le mormon Mitt Romney et le républicain John Mc Cain se partageant la portion congrue.

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga du 7 février 2008

 

 

Notes :

 

(1) Le public s'est mis devant les noms des différents candidats, affichés de part et d'autre dans le jardin, et on a alors procédé à un dénombrement. Dans le cas présent, la masse des gens rassemblés devant celui d'Obama était la plus nombreuse.



07/02/2008
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