L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Un étudiant en médecine écrit au président du Faso

Un étudiant en médecine  au président du Faso

 

Camarade Président,

 

Excusez-moi, d'entrée de jeu, de cette familiarité, mais j'ai de bonnes raisons à cela. En effet, je vous ai connu depuis le camp militaire de Bobo (moi-même étant fils de militaire), dans la famille d'Abdoulaye Tiemtoré ; en plus, je suis dans un cadre partisan. Entre nous, Camarade Président, êtes-vous toujours dépité contre les étudiants ? Pour mémoire, les étudiants avaient commis un affront contre vous en 1999-2000, ce qui a entraîné l'année invalidée et tout son cortège de réformes. Je pose cette question parce qu'en dépit des multiples apports au monde universitaire, les étudiants se sentent délaissés, surtout ceux du parti, qui sont taxés à tort  d'être des bénéficiaires de quelconques avantages. Les étudiants seraient flattés un jour de vous recevoir dans un amphithéâtre pour échanger...

Quant à ceux qui crient sur tous les toits que vous êtes passé de scélératesse à principat, laissez-moi leur répondre en ces termes : ils embobinent la jeunesse en tronquant l'histoire ; ils jouent sur la sensibilité des gens en brandissant la notion de mort d'homme. Mais tout en vous demandant de consacrer une minute de silence à votre prédécesseur lors du cérémonial des 20 ans de démocratie, je souhaite que ce soit l'occasion de parler du pourquoi du 15-Octobre. J'ajouterai ceci à l'intention des opposants en général et des supposés défenseurs de l'idéal sankariste en particulier (dont rien que le train de vie me fait penser le contraire) : le peuple burkinabè n'est pas dupe ; il aura peur de vous remettre le pouvoir parce que vous n'êtes que des restricteurs de libertés. A ma connaissance, aucune barrière ne vous a jamais été opposée, vous empêchant de manifester. Camarade président, laissez-moi leur dire que l'un de leurs multiples défauts est de penser qu'ils ont tous les droits et les autres non.

Permettez-moi de revenir à vous et à vos 20 ans de fonction pour relever, à mon humble avis, deux insuffisances majeures. Il s'agit de l'envolée de la corruption, qui commence, je pense, à voir un début de solutionnement avec la sortie de la Cour des Comptes ; il s'agit aussi du laxisme des travailleurs qui, je crois, sera endigué par le dynamisme que compte insuffler le nouveau Premier ministre.

En définitive, il est difficile avec vous de relever une quelconque insuffisance sans voir une lueur d'espoir. Sans faire un culte de votre personnalité, laissez-moi, "El Présidente", vous faire la confidence que même la communauté internationale aura du mal à se défaire de vous parce que votre charisme fait unanimité, votre sagesse et vos visions mettent tout le monde d'accord. Je ne finirai pas sans parler de votre amour pour ce pays, qui fait de lui ce qu'il est, en plein essor dans le concert des nations. En tout cas, votre courbe est croissante, ce qui m'incite à poser la question suivante : «Blaise Compaoré n'est-il pas l'homme dont le Burkina a besoin?». La jeunesse burkinabè en général, celle estudiantine en particulier, connaît vos valeurs et restera mobilisée derrière vous pour vous accompagner sur les chantiers du développement. Tout en vous souhaitant une bonne réception de cette lettre, je vous prie, Camarade Président, d'agréer mes sincères salutations partisanes. Bon anniversaire à la démocratie burkinabè !

 

Anselme R-N Bonkoungou

Etudiant en médecine

L’Observateur Paalga du 16 octobre 2007



16/10/2007
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