L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Un si long exercice (Discours sur la situation de la Nation)

Discours sur la situation de la Nation

Un si long exercice

 

Le Premier ministre Tertius Zongo a prononcé, dans l'après-midi du 27 mars 2008, et devant les députés de l'Assemblée nationale le discours sur la situation de la nation. Dans sa totalité, l'exercice, qui se compose de l'exposé magistral et des réponses aux questions, aura duré en tout 11 heures d'horloge (de 16h à 3h du matin) avec une heure de suspension (entre 22h et 23h).

 

Foi du président de l'Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, le discours sur la situation de la nation est un moment fort de la session des lois. Au-delà des députés, il retient l'attention de toute la nation en ce qu'il constitue un moment privilégié pour les citoyens d'avoir une idée sur la santé du pays, son état dans divers domaines. D'où le bilan d'ensemble que le Premier ministre s'attache à faire, quitte à être long, à chacun de ses passages devant la représentation nationale pour cet exercice. De leur côté, les députés dont on veut éclairer la lanterne ne se privent pas tout de même de demander davantage d'éclaircissements. Et du nombre d'inscrits pour intervenir ainsi que de celui des questions dépend finalement la durée de l'exercice. Cela a été une fois de plus vérifié lors du discours sur la situation de la nation du Premier ministre Tertius Zongo. Sauf omission de notre part, il a été le plus long au regard du nombre de députés qui se sont inscrits pour poser des questions : 53 sur 97 présents. Le bal des questions a été ouvert à 18h 32 mn par le député Bertin Ouiya. Il a interpellé le Premier ministre sur les moyens à la disposition du gouvernement pour contraindre les commerçants récalcitrants à appliquer les nouveaux prix de certains produits de grande consommation. De son côté, le député Idrissa Tandamba, qui a fermé le bal aux environs de 22h, s'est beaucoup inquiété de l'insécurité dont la région de l'Est semble être une zone de prédilection.

 

"Je dois vous dire que ..."

 

C'est à 23h passées que le Premier ministre a commencé à répondre aux questions qui lui ont été posées et pour lesquelles il a eu une heure pour préparer ses réponses qu'il a regroupées par chapitre. Actualité oblige, le chef du gouvernement a débuté cette partie de l'exposé en répondant aux questions sur la vie chère. L'on retient que le gouvernement fait de son mieux pour lutter contre la flambée des prix, ce phénomène mondial, qui a engendré ce qu'il a lui-même qualifié dans son discours de "phénomène de mal vivre". Puis, il est passé à autre chose comme par exemple l'Autorité supérieure de contrôle de l'Etat à propos de laquelle Tertius Zongo a dit qu'il reste à fixer les conditions de recrutement et de rémunération avant que cet organe de contrôle ne commence son travail. La tendance de ne plus laisser un rapport d'inspection dormir dans un tiroir sera renforcée, a fait savoir le Premier ministre qui a beaucoup ponctué ces phrases par du "je dois vous dire que ...".

Y aura-t-il des modules sur le civisme dans l'enseignement à la faveur de la réforme ? questionne une député. Réponse de Tertius Zongo : il ne faut pas enseigner le civisme entre quatre murs. Il faut promouvoir les bonnes pratiques; l'approche doit être globale, selon le chef de gouvernement. Que faire pour dépolitiser la justice ? Avant de répondre à cette question, le Premier ministre fait savoir qu'il n'a jamais vu un juge nommé pour ses convictions politiques. Plus directement, il dira que tout sera fait pour que les juges disent le droit selon leur intime conviction. Le remaniement gouvernemental intervenu le week-end pascal (en catimini selon le mot de Me Bénéwendé Sankara) est revenu dans les questions. En réponse, Tertius Zongo a tout simplement dit que la mésentente que l'on dit exister entre le seul ministre "remanié", Salif Diallo, et le petit frère du chef de l'Etat, François Compaoré, n'est pas à l'origine du départ du gouvernement de l'ancien ministre de l'Agriculture.

 

Séni DABO

Le Pays du 31 mars 2008



31/03/2008
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