L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Une Lettre pour Laye

Une Lettre pour Laye

 

 

Cher Wambi,

 

Tu l'as certainement déjà appris, la rumeur s'est vite répandue telle une traînée de poudre dans les villes de Bobo-Dioulasso et de Ouahigouya, devenues subitement, en cette journée du mercredi  20 février, des champs de ruines après le passage des émeutiers.

C'est un secret de polichinelle, la flambée des prix des produits de grande consommation en a été le détonateur après la sonnette d'alarme vainement tirée par le bas peuple.

Mais était-ce suffisant pour que les manifestants s'attaquent aux biens publics ?

Car, après tout, c'est avec l'argent du contribuable, c'est-à-dire  notre argent à tous, qu'on essaiera de recoller les morceaux.

En manifestant ainsi notre incivisme, cher cousin, nous ne retrancherons absolument rien à la cherté de la vie.

Alors, en toute chose, sachons raison garder.

 

A côté de la misère crasse que vivent nos populations, il s'est encore invité cette année l'épidémie cyclique de méningite, qui endeuille depuis un bon mois le Sud-Ouest de notre pays, où l'on déplore déjà deux centaines de décès.

A Laye, mieux qu'ailleurs, vous êtes bien payés pour connaître les mesures préventives à prendre en ces temps où le virus, lui, va à la vitesse de l'éclair.

En tous les cas, l'infirmier du village est là pour vous prodiguer les meilleurs conseils, en attendant l'effectivité du plan curatif que ne manqueront certainement pas de monter les autorités politiques et administratives sur le front de la lutte.

J'apprends déjà qu'à Bouna, dans la patrie d'Houphouët, Ivoiriens et Burkinabè étaient en concertation en milieu de semaine afin de coordonner leurs efforts contre ce fléau.

La communauté internationale a d'ores et déjà été interpellée, et je ne désespère pas qu'elle puisse tendre sa main secourable à la sous-région tourmentée.

 

Il n'y a pas longtemps, cher cousin, je t'annonçais que, sous peu, l'aéroport de Ouagadougou-Taamsê aurait un nouveau visage, afin de répondre aux normes internationales, dans l'attente du futuriste de Donsê, que d'aucuns pronostiquent  pour 2015.

Le secret sur cette réhabilitation a, en tout cas, été levé depuis le lancement des travaux par le Premier ministre, Tertius Zongo himself, le 31 janvier dernier.

Sache que très bientôt, l'aéroport de Bobo-Dioulasso, appelé à recevoir aussi des vols internationaux, à l'exemple de celui de Douala au Cameroun, bénéficiera d'une toilette à grande eau, après les aménagements y effectués déjà en 1998.

Un grand chantier en perspective, là aussi, et je vois déjà les bras valides se retrousser les manches pour la main-d'œuvre.

 

Cher cousin, tu le sais bien, le Pari mutuel urbain (PMU) est entré dans les mœurs au Burkina Faso et certains analphabètes d'hier sont devenus de grands spécialistes des courses hippiques. Beaucoup même maîtrisent non seulement les hippodromes mais même les chevaux comme s'ils en étaient les éleveurs. Tout cela, grâce bien sûr au partenariat qui lie notre nationale de la chance à son homologue française. Mais si jusque-là tout allait comme sur un hippodrome, un grain de sable serait venu comme pour gripper un peu la situation : l'intention du PMU français de revoir à la hausse la part versée par les loteries africaines pour bénéficier désormais de ses services.

Evidemennt, ça fait grincer des dents, puisqu'il y aura sûrement un manque à gagner du côté africain et à tous les niveaux. En attendant la mise en application des nouvelles mesures, les discussions se poursuivent pour amoindrir un tant soit peu le choc au niveau continental.

 

Cher Wambi, dans quelque deux semaines, il sera célébré le 8-Mars, la Journée internationale de la femme. Au Burkina Faso, comme tu le sais, c'est la ville de Tenkodogo, chef-lieu du Centre-Est, qui accueillera la commémoration de cet événement. Je ne doute pas qu’à Laye aussi, à défaut de faire le déplacement de Zoungran-tenga, Pogsablega, Koudpoko et Panembaré ne ménageront aucun effort pour marquer d’une pierre blanche cette date. En tout cas, sur les terres de Zoungrana, la fête promet d’être belle, à en croire les échos qui me parviennent dans la capitale. Car, il m’est revenu que les filles ressortissantes des provinces de la région, c’est-à-dire du Boulgou, du Kourittenga et du Koulpélogo, résidant à Ouagadougou s’affairent pour cela. Très heureuses du choix porté sur leur terroir pour abriter les réjouissances, elles seraient en train de mobiliser leurs sœurs dans tous les quartiers de la capitale pour aller en aide à celles des provinces afin de réussir l’organisation.  

 

Toute autre chose, cher cousin !

Partis en pèlerinage depuis le 4 février dernier à Jérusalem, les fidèles catholiques burkinabè ont regagné leur Faso natal dans la nuit du mercredi 20 février.

Des 51 pèlerins au départ, un seul manquera à l'appel au retour de la Terre sainte de la chrétienneté.

Ainsi que je te l'annonçais dans ma dernière lettre, Oncle Sam, ou Samuel Kaboré si tu préfères, y a été mortellement frappé par une attaque cardiaque.

Sa dépouille est attendue ce samedi 23 février 2008 sur le coup de 21h00 à l'aéroport de Ouagadougou.

S'en suivront des veillées à son domicile à la Patte d'Oie, samedi et dimanche ; une absoute en l'église Notre Dame des Apôtres le lundi 25 février dans la matinée, avant que le cortège funèbre ne s'ébranle pour Baskouré dans le Kourittenga, où l'inhumation est prévue dans la soirée.

 

Restons dans cette parenthèse, cher cousin, pour t'annoncer le décès mardi dernier à Ouagadougou de la mère d'une des figures emblématiques de l'opposition burkinabè, en l'occurrence Issa Tiendrébéogo, l'enfant terrible de Saponé, Secrétaire général du Groupe des démocrates et patriotes (GDP).

Si mes sources ne me trahissent pas, le doua de maman Tiendrébéogo, décédée à 88 ans, a lieu ce samedi 23 février.

 

Et, enfin, pour refermer cette si longue et triste page, car tu l'auras peut-être déjà appris, Bernard Zaradzki lui aussi n'est plus.

Si tu n'y es pas, il s'agit bien de ce fondateur de la Cave du Petit- Paris, affectueusement appelé Le Vieux, mort le 17 février 2008 à Montélimar en France.

Mais bien plus, cher cousin, la presse écrite burkinabè restera à jamais redevable à ce grand monsieur qui assurera la mise en route de l'informatique et des nouvelles technologies de l'information au Pays des hommes intègres au début des années 90.

Directeur général de l'Imprimerie Graphot, il était aussi administrateur de Graphi Service, qui ouvrit l'ère du Programme assisté par ordinateur (PAO) dans nos médias.

Il était très attaché au Burkina Faso, où ses cendres reposeront à Ouagadougou après son incinération, prévue pour ce vendredi 22 février.

Dans cette attente, des messes seront dites à son intention tous les soirs à partir de 18h30 en l'église Jean XXIII, et ce, jusqu'au 18 mars 2008.

 

Sur ce, cher cousin, je t'invite à parcourir très rapidement avec moi le carnet secret de Tipoko l'Intrigante, bien maigre aujourd'hui :

 

Ce samedi 23 février, le Conseil municipal de Ouagadougou poursuivra son œuvre d'immortalisation des dignes fils de ce pays.  Bienvenus donc à la rue El Hadj Ousmane Sibiri Ouédraogo, jadis rue 1.24, passant devant l'Observateur paalga, dont le baptême a lieu à partir de 9h00.

Disons-le tout haut, lui au moins mérite sa rue, ne serait-ce que pour l'intégrité qu'il a incarnée durant sa brève mais riche vie parmi les humains.

N'était-il d'ailleurs pas une grande figure de la Chambre de commerce, d'industrie et d'artisanat ; et de la communauté musulmane du Burkina Faso dès son accession à l'indépendance ?

Autant de raisons qui militent pour que pour sa mémoire, cette rue, la plus encombrée de la capitale, ne soit plus celle de non-droit.

Pour peu que la municipalité, qui n'a pas tort d'immortaliser El Hadj Ousmane Sibiri Ouédraogo, le veuille.

 

L'on peut tout reprocher à notre auguste Assemblée, sauf de ne pas avoir du goût pour les dépenses somptueuses.

40 millions de nos francs pour l'achat de deux photocopieuses qui ne survivront que le temps de la rosée, il fallait oser.

Et c'est alors que les couloirs commencent à s'amplifier de jérémiades, qu'on sort du chapeau, à propos de ce fameux arrêté qui alloue à certaines personnalités des indemnités compensatrices de frais de téléphone.

125 000 F CFA pour Simon, 100 000 F CFA pour Pierre, 75 000 F CFA pour Paul et nous en oublions.

Comme quoi, elle n'a point de frontière, la vie chère.

 

Mieux vaut tard que jamais, dit-on.

Des hourras en tout cas, à la Fédération nationale des taximen et des travailleurs du secteur des transports du Burkina (FNTT-STB), à travers le Syndicat national des taximen du Burkina (SYNTA-B) et le Syndicat des taximen de la solidarité (SY-Tax-SO), qui initie ce samedi 23 février 2008 une opération de visite technique des taxis de la ville de Ouagadougou. Rendez-vous au Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) à partir de 7h00.

Les anciens n'avaient certainement pas tort qui nous enseignent qu'avant d'en vouloir au scorpion, il faut balayer sa case.

 

L’Observateur Paalga du 22 février 2008


22/02/2008
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