L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Une petite fille naît sans membres

Zoundwéogo

Une petite fille naît sans membres

La direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a reçu le 7 août dernier une mère désespérée à la recherche de soutien pour sa fille de neuf mois, dépourvue de la totalité de ses membres. SOS pour la petite Wendabo.

"J’ai mis au monde neuf enfants. Trois sont morts et cinq vivants", a déclaré Mme Pascaline Kabré. Trois et cinq ne font pas neuf. Mais ce n’est ni une erreur de décompte, ni une omission, encore moins un oubli. La pauvre mère ne sait pas dans quel groupe ranger sa dernière-née. Et pour cause, celle-ci est arrivée au monde sans membres. Durant neuf mois, Pascaline a supporté "ce fardeau". En tout cas, elle dit être au bout de ses efforts. Le pire, c’est le comportement de son entourage depuis la naissance de Wendabo. "Je suis traitée de tous les mots. Les proches m’accusent d’être responsable de cette situation. Sans me nommer, on m’indexe et on me qualifie de tout. Pourtant, je n’y suis pour rien. Je pense que c’est la volonté de Dieu", a laissé entendre la mère, le regard tourné vers sa fille. Sous d’autres toits, Wendabo aurait été abandonnée sans autre forme de procès, et sa mère continuerait allègrement sa vie. Sa mère a signifié ne pas être capable d’abandonner ni de mettre fin à la vie d’une créature humaine.

Quel avenir pour Wendabo ? Cette question est de Fousseini Ouédraogo, Directeur provincial de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Zoundwéogo. Selon lui, la cause des malformations de l'enfant serait d’ordre congénital, et l’insuffisance de suivis prénataux n’a pas permis de diagnostiquer. Au cours de la grossesse, la mère s’est rendue seulement deux fois aux pesées, et son accouchement s’est déroulé à domicile. En se rendant au centre de santé de Gogo avec le nourrisson, les parents ont appris qu’aucune solution ne peut être envisagée. Mais pour le directeur provincial, un traitement existe. "Il y a des possibilités d’opérations placées. Mais cela demande des moyens colossaux. Vraiment, j’éprouve un sentiment d’impuissance devant la présente situation", a-t-il dit. Durant l’entretien, Wendabo, qui jouit d’un parfait état de santé (en dehors de ses difformités), n’a cessé de jouer. Rampant ou prenant appui sur ses faux membres, elle émet des cris de joie et répond à un sourire par un autre. Tout cela sous le regard et l’encouragement de sa mère qui tente tant bien que mal de dissimuler son état d’âme. Les parents de Wendabo, Irissa Yaogo et Pascaline, sont originaires de Nagrigré, village situé à une dizaine de kilomètres à l’est de Gogo. Quel avenir pour Wendabo ? Quelle insertion sociale pour elle et sa famille ? Des questions qui restent posées si rien n'est fait pour celle qui n’a pas demandé à naître ainsi ; loin s’en faut. Gens de la médecine moderne, bonnes volontés, à vous la parole et les actions.

 

Zackaria Bakouan à Manga

Le Pays du 16 août 2007



15/08/2007
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