L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Visite de terrain du ministre Hyppolite Lingani : En attendant la manne du Fonds routier

Visite de terrain du ministre Hyppolite Lingani

En attendant la manne du Fonds routier

 

Longue et fort éprouvante a été la récente tournée du ministre Hyppolite Lingani  des Infrastructures et du Désenclavement dans une dizaine de directions régionales relevant de son département.

Du 05 au 09 octobre dernier, c'est environ 2000 km de bitume, de crevasses et de pistes sinueuses que le ministre Lingani et sa suite ont bravé pour se faire une idée précise de la qualité de notre réseau routier pour y apporter les correctifs nécessaires. Récit d'une visite au pas de charge.

 

Pour cette tournée, ce fut une visite marathon, pour parcourir quelque 2000 km de bitume, de routes défoncées et de pistes rurales. Ce qui, à n'en pas douter, met les véhicules, mais aussi les passagers à une rude épreuve.

Première étape : Kaya ; la capitale du Centre-Nord, distance parcourue en moins d'une heure. Cette direction régionale, dirigée avec une certaine aisance par Boureima Sangaré, a été créée il y a seulement un an, c'est-à-dire exactement le 11 septembre 2006. Elle couvre trois provinces que sont :

  Le Bam

  Le Sanmatenga

  et le Namentenga.

Son réseau routier, constitué de routes classées et de pistes rurales, est d'une longueur de 962 km de routes en terre classées et 154 km de routes bitumées.

A Kaya, voire dans les autres contrées du pays, il s'agissait pour le ministre Hyppolite Lingani, de voir les dispositions prises pour mettre le réseau routier en l'état après les pluies diluviennes de cette saison. Et pour le N°1 du département des Infrastructures et du Désenclavement de notre pays, il faut que la route puisse pleinement jouer son rôle de soutien à la production nationale.

C'est vrai que la commercialisation des produits agricoles va bientôt démarrer et sans un réseau routier praticable, cette activité risque de connaître bien de failles.

Dans la région du Centre-Nord, à entendre Boureima Sangaré, la saison des pluies s'est installée effectivement à la fin du mois de juin. Mais avant cela, deux grandes pluies non attendues s'y étaient déjà abattues entraînant d'importants dégâts sur le réseau routier. Mais grâce à l'appui de la Direction générale des routes que dirige Alfred I. Zampou, des moyens financiers ont été dégagés pour parer au plus pressé afin de permettre la remise de ces voies à un niveau de service acceptable.

Après Kaya, cap sur Dori dans le Séno. Mais pour qui connaît la région, Yalgo et Tougouri sur ce tronçon restent un passage obligé. Sur l'axe Kaya-Dori, c'est presque  un boulevard qui s'offre  à l'usager de la voie, tant les travaux de bitumage de l'entreprise Oumarou Kanazoé (OK) et ses associés restent d'une belle facture.

Là véritablement, c'est le cas de le dire, Ladji n'a pas lésiné sur les moyens pour nous proposer un produit propre. Il revient de loin, notre richissime opérateur économique tant un certain doute  commençait à s'installer dans les esprits sur la fiabilité de son bitume.

Sur cette voie, OK nous a servi un bitume à la hauteur de nos ambitions. Et ainsi, tout semble à point sur ce tronçon sauf le fameux port de Yalgo dont l'édification n'est pas encore achevée.

Il nous aura fallu une bonne heure pour parcourir la distance Kaya-Dori d'environ 150 km. Et il était midi passé en cette journée du vendredi 5 octobre  quand nous fûmes notre entrée dans la capitale du Séno. Le soleil s'était refusé à être un peu plus clément et chacun suait de tout son corps. Le temps d'un gueuleton et nous voici dans la salle de conférences de la Direction régionale des Infrastructures et du Désenclavement pour mieux nous familiariser avec le réseau routier de cette zone afin de déceler d'éventuels goulots d'étranglement et envisager des solutions.

A Dori, c'est un homme d'un âge certain et qui semble pétri d'expériences qui patronne la Direction régionale des Infrastructures et du Désenclavement du Sahel (DRIDS). Il a pour prénom Jacques et pour nom Béremwoudougou.

Il gère un réseau de 1 489 km de route. Et à ce jour, sa Direction a signé des contrats de marchés approuvés  à hauteur de 335 503 924 FCFA avec une demi-dizaine d'entreprises évoluant dans le BTP. Le taux d'exécution des tâches est de 36% et le montant total des travaux restant à exécuter entre octobre et décembre 2007 s'élève à 543 208 890 FCFA.

Jacques Béremwoudougou et son équipe semblent bien se battre pour avoir des voies praticables afin que le Sahel cesse d'être une zone inaccessible et lointaine. Et le ministre Lingani a donné des directives fermes pour que des moyens conséquents soient dégagés à cet effet.

Après Dori, la délégation ministérielle s'ébranla pour Gorom-Gorom-Arbinda-Djibo, Titao, pour regagner ses pénates à Ouahigouya. C'était le samedi 06 octobre.

Ce fut un véritable parcours du combattant que de faire la directe Gorom-Arbinda. Il n'y a pas de route et ce qui fait office de voie n'est autre qu'un sinueux sentier semé de ronces, de cailloux et de trous. En dépit de son difficile accès par la directe, Arbinda reste un village bien sympathique avec ses belles collines de granite. Grâce à notre métier, nous avons déjà parcouru les quatre coins du Burkina, mais c'était la première fois que nous foulions le sol d'Arbinda. Nous n'avons pas été déçu tant le décor tranche singulièrement d'avec ce qu'on retrouve dans la majeure partie du territoire national. Et Arbinda, c'est beau.

Mais à une encablure de Titao, à l'entrée de Ouahigouya, nous attendait depuis déjà longtemps, le gouverneur Dieudonné Yaméogo. C'était la première fois que la délégation que conduit le ministre Lingani est reçue par un officiel de si haut rang, avec toute sa suite.

Et  la qualité de l'accueil en disait long sur les attentes des populations du Nord en matière de routes.

Cette direction régionale couvre quatre provinces que sont:

• Le Lorum ;

• Le Passoré ;

• Le Yatenga ;

• et le Zondoma.

C'est un réseau de 1 235 km de routes et 3 789 km de pistes rurales.

Dans cette zone, c'est un homme qui n'a pas la réputation d'avoir sa langue dans sa poche qui patronne la direction régionale des infrastructures  - Adama Zerbo qu'il s'appelle, aime, dit-on, le travail bien fait et est prompt à résilier un contrat si des insuffisances venaient à être constatées au niveau de l'entrepreneur. Pour lui d'ailleurs, il faut conduire l'initiation des modules de formation sur les tâches d'entretien des routes et revoir à la hausse, le régime indemnitaire des agents. En cette année 2007, le taux d'exécution des travaux dans la zone a connu une hausse sensible.

Tout comme à Kaya et Dori, le ministre a clairement exposé les motifs de cette longue tournée. Mieux, il a donné l'assurance que des moyens conséquents seront dégagés pour que la route avance. Et si la route avance, le développement est plus proche car personne ne l'ignore à présent, le chemin du développement passe par le développement de la route.

De Ouahigouya, nous avons emprunté une belle voie en terre mais oh ! combien poussiéreuse pour atteindre Tougan dans le Sourou, distante de quelque 200 km. Petit arrêt à Tougan et nous voilà à Toma-Didyr-Réo-et Koudougou pour la 4e rencontre du ministre Lingani avec les partenaires du sous-secteur routes.

Dans le Centre-Ouest, la Direction régionale gère un réseau routier de 1 806 km - et le montant des travaux pour 2007 se chiffre à 619 998 630 FCFA pour l'entretien courant. Hormis cela, il y a eu 212 896 190 FCFA pour les travaux d'urgence.

Mais de toute la tournée, c'est à Dédougou que la Direction régionale des Infrastructures, assurée par Tasséré Ouédraogo, a fait appel aux NTIC pour permettre à la délégation de suivre par vidéoconférence ses réalisations sur le terrain. Un terrain qui a un réseau routier de 1 894 km et sur lequel s'affaire pour le bitume de l'axe Dédougou-Bobo, l'entreprise sénégalaise CSE. C'est une belle voie (bitumée partiellement) que nous avons empruntée pour rejoindre Bobo.

A Bobo capitale économique qui semble retrouver progressivement sa splendeur d'antan nous attendait, Konfa Kambou, le directeur régional, qui gère un réseau routier de 1 933 km, avec une quarantaine d'agents. Le travail y est difficile, mais ce n'est pas pire qu'ailleurs. Là  également, le ministre Lingani a campé l'objet de sa visite sur les moyens à mettre en œuvre et les résultats attendus.

 

Nous voilà dans la Comoé

 

Rien que 80 km pour parcourir la distance Bobo-Banfora. Et en une trentaine de minutes, nous y étions. Cette partie située aux confins de la Côte d'Ivoire reste une zone bien  arrosée. Cette région  que dirige Adama Sorgho, est composée de deux provinces, la Comoé et la Léraba et compte 949 km dont 102 km de routes bitumées.

Bien que le soleil fut au zénith en ce moment-là, on ne suffoquait pas, outre mesure, tant le temps était clément. Séance de travail et nous voilà repartis, pour Gaoua l'avant-dernière étape de ce marathon.

Pour partir de Banfora à Gaoua, nous avons pris la voie directe qui passe par Sidéradougou. Et cette distance est de 190 km. C'est également une route bien, carrossable mais tout aussi poussiéreuse.

A quelques encablures de cet axe, se trouve Loropéni, avec ses fameuses ruines qui font la Une de l'actualité ces derniers temps.

A Gaoua, c'est un réseau classé de 838 km de route en terre  et 240 km de routes bitumées que gère le directeur régional, Noël Paré, longue séance de travail et cap sur Manga.

C'est sans trop forcer sa course que la délégation ministérielle a parcouru les quelque 500 km qui relient Gaoua à Manga dans le Zoundwéogo, pour la dernière visite de terrain. Mais s'intéresser à ce réseau routier sans aller s'enquérir de la situation du pont du Nazinon n'aurait aucun sens... On se souvient bien que suite aux dernières pluies, ce pont avait été mis à rude épreuve et certains même avaient craint le pire. Des travaux y ont été entrepris et le ministre Lingani prévoit d'autres actions conséquentes dans ce sens.

Ces quelques jours passés aux côtés des professionnels des routes nous ont montré à quel point ils savent tout les bienfaits que procure la route. Cela est d'ailleurs doublement significatif pour un pays enclavé tel le nôtre. Et il est à parier qu'avec la prochaine mise en place du Fonds routier, c'est une nouvelle page qui s'ouvre pour ce secteur dans notre pays.

 

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga du 11 octobre 2007



10/10/2007
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