Affaire Clearstream : L'ordinateur du Gal Rondot a parlé
Affaire Clearstream
L'ordinateur du Gal Rondot a parlé
Il y a bien eu intention de nuire ou, du moins, de barrer la route de l'Elysée à Nicolas Sarkozy. C'est la conclusion à laquelle pourraient parvenir les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons qui enquêtent sur l'affaire Clearstream; du nom de cette banque luxembourgeoise qui abriterait des comptes suspects de politiques français, dont du bouillant successeur de Jacques Chirac.
Si la pièce mise en scène depuis 2004 n'a finalement été présentée au grand public qu'à l'orée de la présidentielle de mai 2007, ce n'était certainement pas pour faire plébisciter Sarko, l'ennemi juré du vétéran du RPR (Rassemblement pour la République).
Une pièce mal ficelée qui produit depuis une semaine un effet boomerang sur ses présumés concepteurs, Chirac et Villepin, et qui met à nu les carences et l'amateurisme des exécutants qui se révèlent être le Libanais Imad Lahoud, Jean-Louis Gergorin (le corbeau) et, surtout, du général Philippe Rondot qui se veut être l'éminence grise des services secrets français.
Trahi par son ordinateur dont il a pourtant effacé les fichiers, Le Gal Rondot va droit sur le banc des accusés pour dénonciation calomnieuse.
L'ordinateur a, en effet, prouvé qu'il avait plus qu'une mémoire d'éléphant, exhumant à l'issue de l'expertise informatique quelque 40 fichiers effacés et correspondant à 30 000 pages de notes et de courriers déjà connus de l'instruction.
La phrase qui accable Chirac et les siens a ainsi été écrite le 30 juin 2004 par le général Rondot: "Selon La source Imad Lahoud, Jean-Louis Gergorin aurait reçu des instructions de Dominique de Villepin, elles-mêmes formulées par le président de la République, de balancer Sarkozy".
Et voilà donc pris ceux qui croyaient prendre, car, désormais, la machine de la justice roule à vive allure qui pourrait signer la fin de la fin pour Chirac et son ancien ministre des Affaires étrangères, Villepin.
Par la faute d'un ordinateur dont l'apprenti-sorcier Rondot aurait dû simplement détruire le disque dur plutôt que d'effacer les fichiers.
Alors, férus de l'outil informatique, vous êtes chers payés pour savoir qu'effacer un fichier ne suffit point pour protéger une confidence ou vous laver les mains d'une sale affaire.
En tout cas, le général Rondot n'a pas mieux fait que l'homonyme de Gergorin dans la fable de la Fontaine, "Le Corbeau", lui qui, sur un arbre perché, tenait dans son bec un... disque dur.
«Billets craquants» in L’Observateur Paalga du 9 juillet 2007
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