Conseil municipal de Banfora : Reprise des sessions sous surveillance
Conseil municipal de Banfora
Reprise des sessions sous surveillance
Conformément aux conclusions du Cadre provincial de concertation et de dialogue (CPCD), survenues le 13 juillet dernier, les membres du Conseil municipal de Banfora ont répondu présent à la session extraordinaire convoquée ce 18 juillet 2007. Constat inhabituel : les autorités régionales des Cascades et les 24 membres du CPCD ont tenu à constater le déroulement effectif de cette session, qui marque, en principe, la fin d’une crise politique qui avait conduit au blocage des sessions depuis le 18 juin dernier. Elle s’est déroulée en présence de 72 conseillers. 3 procurations ont été enregistrées.
Les conseillers du CDP, qui avaient entamé un boycott des sessions, ont donc accepté de revenir sur leur position. De ce fait, ils ont effectué une entrée groupée à la mairie de Banfora à 9h24mn, les accords du groupe de dialogue obligent. La salle des fêtes de la Mairie de Banfora était comble à l’occasion de cette session, qui a finalement débuté à 10h19 en présence des membres du CPCD, des autorités et des élus locaux. Mot de bienvenue du maire, Souleymane Soulama ; lecture du rapport des travaux de la CPCD par son président, l’évêque de Banfora ; lecture des propositions de sortie de crise et des motions de recommandations ; discours du gouverneur ; remerciements du Maire, voilà le menu de cette session extraordinaire.
Le CPCD, en tout cas, a tenu à livrer les conclusions de ses travaux à l’ensemble des conseillers municipaux, qui sont, plus que jamais, interpellés par lesdites conclusions. En effet, selon ces conclusions, paraphées par les représentants du RDB, du CDP, du gouverneur des Cascades et du président du CPCD, les conseillers municipaux doivent prendre conscience que leur tâche est difficile, et se montrer soucieux du bien public. Il est en outre exigé d'eux de tout mettre en œuvre pour éviter une reprise des hostilités. Aussi, ceux-ci doivent oublier la période de la campagne politique et se consacrer totalement et conscieuseusement à la construction de la cité, se pardonner mutuellement pour travailler dans la quiétude. «Le nomadisme politique est une trahison de la confiance des électeurs», a tenu à préciser le CPCD. Sur cette question, le nomadisme a permis au CDP d’avoir désormais la majorité des conseillers, avec, dit-on, 44 contre 31 pour le RDB. Mais le CPCD demande la poursuite de l’exécution du programme voté par la population jusqu’au terme du mandat.
Dans son «réquisitoire», fait après qu'il a reçu les différentes parties prenantes à la crise, les partis politiques n'ont pas été épargnés. Ceux-ci doivent, entre autres, participer objectivement aux travaux du conseil ; accepter l’alternance en respectant le verdict des urnes ; contenir leurs militants de manière à préserver la paix sociale, ; éviter le nomadisme politique, qui est une entrave au bon fonctionnement de la démocratie ; faire en sorte que les anciens et les personnes- ressources conseillent objectivement leurs militants ; éviter de transposer des querelles individuelles au niveau du parti ; sensibiliser les militants dans l’objectif d’éviter les violences, les injures et autres comportements belliqueux.
Enfin, les autorités sont aussi interpellées : il leur est demandé d'assurer la sécurité des conseils avant, pendant et après ses sessions ; de prendre des lois pour réglementer le nomadisme politique de manière que tout élu qui veut quitter un parti politique pour un autre parte remettre en jeu son mandat ou son poste, qu'il a obtenu sous la bannière de son ancien parti ; d'œuvrer à la formation des conseillers. Les autorités doivent aussi faire aboutir les enquêtes sur le lotissement et la gestion du comité de jumelage, en porter les conclusions à la connaissance de la population, prendre des dispositions utiles pour amener les gens à accepter le verdict des urnes et enrayer toute velléité de contestation.
En tous cas, ce sont là les propositions de sortie de crise, jugées indispensables par le cadre de concertation sur la crise pour préserver la paix sociale, si capitale pour la promotion du développement économique et social. «L’histoire retiendra votre disponibilité et votre promptitude patriotique à vous mettre au service de votre société pour sa paix et son développement», dira le maire, Souleymane Soulama, qui a apprécié les conclusions, lesquelles lui permettent de garder son fauteuil et de poursuivre son programme. En sa qualité de président du Conseil, il a invité les conseillers à conjuguer les efforts pour consolider les acquis, changer ce qui doit l’être afin de baliser ensemble les voix de la prospérité pour tous dans la paix, la démocratie et la dignité par le travail.
Après la vérification des mandats, qui a révélé 72 présences et 3 procurations, la session s’est poursuivie sans les autorités, avec les mêmes points que ceux qui figuraient à l’ordre du jour des sessions boycottées : lecture et amandement du procès-verbal de la session ordinaire des 29 et 30 mars 2007, examen et adoption du compte administratif gestion 2006, examen et adoption des comptes de gestion des budgets des lycées communal et municipal, divers. On retiendra le retrait de deux points : l’examen et l'adoption de délibérations sur le Plan stratégique d’assainissement des eaux usées et excréta de la ville de Banfora, présenté par l’Office national de l’eau et de l’assainissement, et de celui relatif à la création d’une commission ad hoc chargée de la vérification des souscriptions pour lotissement ; il faut noter que c'est le dernier point qui avait conduit à la crise politique.
Luc Ouattara
L’Observateur Paalga du 19 juillet 2007
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