L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

L'Heure     du     Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Evasion ou pas évasion ?

Cher Wambi,

 

Ma crainte, chaque jour, s'intensifie lorsque le ciel, toujours réticent à ouvrir ses vannes, nous fait ses rares largesses en ce début de campagne agricole, tant les pertes en vies humaines et les dégâts matériels sont innombrables.

Le Kourittenga, l'Oubritenga et le Nahouri ont déjà reçu leur lot de malheurs qui devrait interpeller les services de l'Action sociale à plus de promptitude dans les secours d'urgence.

Je sais que les moyens ne suivent pas, mais sachons développer les initiatives qui nous permettent de sortir la tête de l'eau.

Il n'est pas encore tard, et, tirant leçon du drame des populations victimes d'inondations dans les trois provinces sus-citées, je ne désespère pas qu'en haut lieu l'on mettra les bouchées doubles pour éviter le pire.

C'est dans cette attente, cher cousin, que je m'en vais te livrer les quantités d'eau tombée dans les différentes stations de  notre pays dans la semaine du vendredi 15 au jeudi 21 juin 2007 :

Dori = 20,9 mm ; Ouahigouya = 47,3 mm ; Ouagadougou-aéro = 27,5 mm ; Dédougou = 19,3 mm ; Fada N'Gourma = 10,4 mm ; Bobo-Dioulasso = 16,2 mm ; Boromo = 12,7 mm ; Pô = 19 mm ; Gaoua = 36,2 mm ; Bogandé  = 25,2.

Encore une fois, grand merci aux services de l'ASECNA qui nous permettent, depuis maintenant des années, de suivre chaque semaine l'évolution pluviométrique durant la campagne agricole.

 

Cela dit, cher cousin, l'événement en cette semaine qui s'achève a été la révélation des fraudes aux épreuves de la session 2007 du Brevet d'études du premier cycle (BEPC).

Depuis ces dernières années, c'est devenu une tradition au pays dit des hommes intègres, le "pétrole" ne cesse de couler, sans que les autorités ne  s'en émeuvent.

Tout au plus des mesures punitives, à grand renfort de publicité, qu'on commuera quelque temps après en décoration pour service rendu à la nation.

C'est ainsi, cher Wambi, que les artisans des fraudes aux examens en 2004 se la coulent  douce aujourd'hui, sans le moindre remords, après leur extirpation éhontée de la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Cette année encore, ils sont nombreux qui prendront le chemin de cette université pour avoir voulu emprunter la courte échelle.

Mais pour combien de temps ?

En tout cas, mardi dernier, auteurs et complices des fraudes au BEPC ont été déférés devant le parquet, où attendaient déjà, inquiets, parents, amis et  friands de sensationnel.

C'est là que je me suis laissé dire qu'une femme, qui observait la grève de la faim suite à l'interpellation de son enfant consécutivement à cette triste affaire, s'est évanouie et a vite été récupérée par les pompiers.

Aux dernières nouvelles, la pauvre maman serait hors de danger.

Cher cousin, le Conseil des ministres réuni ce mercredi 20 juin 2007, qui a eu à examiner ce dossier des fraudes, a décidé de la révocation avec poursuites judiciaires du sieur Gouba Lassané Félix,  instituteur, le cerveau reconnu de cette salle besogne.

Last but not least, le Conseil a instruit les ministres compétents d'engager un audit du système d'organisation des examens et concours.

Un audit qui, s'il est bien mené, devrait permettre de débusquer les vrais requins de la fraude.

 

Cher cousin, voici un dossier qui fait des vagues depuis maintenant un an, hélas, dans le monde des affaires burkinabè, et dont la solution ne se trouve nulle part ailleurs qu'au ministère du Commerce, de la Promotion de l'entreprise et de l'artisanat.

L'ancien maître des lieux, Benoît Ouattara, remercié, force reviendra-t-elle à la loi ?

Rien n'est moins sûr.

On attend, en tout cas, que le nouveau Premier ministre, Tertius Zongo, qui se réclame de l'école de la bonne gouvernance, s'y implique personnellement pour mettre fin à cette politique des deux poids deux mesures.

Mais trêve de bavardage, cher Wambi.

Tu le devines aisément, ce dossier qui demeure en travers de la gorge des ripous de la République n'est autre que ce fameux arrêté n°06-125/MCPEA/MHU du 13 novembre 2006, pris conjointement par le ministre du Commerce et son homologue de l'Habitat d'antan, lequel arrêté, qui est d'application   immédiate, a abrogé expressément celui du 10 août 1994 en toutes ses dispositions, n'autorisant la vente au Burkina Faso que des tôles ondulées galvanisées et alu dont l'épaisseur est au minimum de 0,22 mm, de 0,30 mm pour les tôles bac galvanisées et alu zinc, et de 0,40 mm pour les tôles bac aluzinc.

Comme pour dire, "tôle c'est pas tôle". Or, que se passe-t-il ?

Depuis le mois de juin 2006, c'est-à-dire avant même la prise de l'arrêté interministériel le 13 novembre donc, la Société industrielle des tubes d'acier (SITACI), la Société PROFEL et la Société industrielle de transformation d'acier du Burkina, avaient passé commande ferme de la matière première, à savoir les bobines de tôles, pour une valeur totale d'environ 4,7 milliards de francs CFA en vue de la transformation et de la production des tôles d'une épaisseur de 0,15 mm et plus.

En outre, cher cousin, lesdites commandes ont été réalisées en conformité avec la réglementation en vigueur avant le 13 novembre 2006 et après accomplissement de toutes les formalités requises en la matière auprès des services compétents du ministère de Commerce, qui ont délivré les autorisations d'importation.

Face à un tel arrêté  mortel, inspiré par qui on ne sait, les trois sociétés citées plus haut introduisent une requête le 08 décembre 2006 auprès du Conseil d'Etat, aux fins d'obtenir un sursis dans son exécution.

C'est ainsi qu'en audience ordinaire et publique du 26 janvier 2007, la Chambre du contentieux du Conseil d'Etat, statuant contradictoirement en matière de sursis à exécution, déclarait ladite requête recevable en la forme.

Au fond, l'instance judiciaire ordonnait ainsi le sursis dans l'exécution de l'arrêté n°06-125/MCPEA/MU du 13 novembre 2006 jusqu'à ce qu'il soit statué sur le fond.

Enfin, elle mettait les dépens à la  charge du Trésor public.

Mais décision judiciaire pour décision judiciaire, celle-là semble aujourd'hui sans valeur aucune, le ministère du Commerce s'étant opposé malgré tout à son exécution.

Et pendant que la fatwa Ouattara s'applique aux trois sociétés requérantes du sursis, d'autres la foulent royalement aux pieds.

Dans quel Faso sommes-nous donc ?

 

Cher Wambi, le lièvre a été levé par le journal "Le Pays", dans son édition du lundi 18 juin, qui annonçait l'évasion du capitaine Diapagri Luther Ouali de la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Tu t'en souviens, le capitaine Ouali était des instigateurs du putsch avorté d'octobre 2003.

Jugé par le Tribunal militaire, présidé par le magistrat Sibila Franck Compaoré, il avait écopé, entre autres, d'une peine d'emprisonnement ferme de 10 ans.

Il me revient qu'avant son évasion, le capitaine Diapagri Luther Ouali avait bénéficié d'une permission de sortie délivrée par la Justice militaire.

Depuis l'expiration de ladite permission, celui à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, à en croire ses anciens codétenus et l'administration pénitentiaire, demeure introuvable. Mais prudence quand même, cher cousin.

Car l'histoire récente de ce pays nous rappelle que des gens qui avaient été annoncés en cavale ont été retrouvés plus tard à six pieds sous terre.

Alors, évasion ou pas évasion ?

Des voix plus autorisées que la mienne sauront certainement y répondre.

Espérons tout de même qu'il ne lui soit rien arrivé.

 

Un contentieux oppose depuis quelque temps la Banque internationale du Burkina (BIB) et la Société Etudes et Réalisations d'Ouvrages Hydrauliques (EROH) pour, tu t'en doutes bien, une histoire de gros sous.

Tout serait parti d'un marché public du Bénin de quelque 4 milliards de francs cfa, décroché par EROH pour, notamment la construction de pistes dans le parc de la Pendjari au profit du Centre national béninois de gestion des réserves de faunes (CENAGREF). EROH demande alors à sa banque, par un montage financier dont on te fera l'économie, de l'accompagner dans la réalisation du marché, qui, à bien des égards, faisait honneur au Burkina dans la mesure où il montrait que l'expertise nationale, dans bien de domaines, peut s'exporter.

Les deux partenaires cheminent donc ensemble un temps, mais très vite, pour diverses raisons, la BIB ferme le robinet financier, entraînant ipso facto le ralentissement des travaux puis la résiliation du marché d'EROH.

Non contente de n'avoir pas tenu ses engagements avec les conséquences qu'on sait, la Banque aurait réclamé par la suite à son client quelque 900 millions qu'il lui devrait, avec une injonction de payer sous quinzaine.

La BIB attaque donc en justice EROH, mais en première instance, c'est cette dernière qui sort gagnante, puisqu'il avait été démontré qu'elle ne devait pas à la banque. Celle-ci fait appel. De même qu'EROH,  car le tribunal ne l'avait pas suivie dans ses prétentions pour ce qui est des dommages et intérêts, alors qu'en plus du préjudice du fait du retrait du marché par le maître d'ouvrage pour défaut de décaissements des sommes promises, il y avait les pénalités de retard, qu'elle devait supporter les factures impayées, les arriérés de salaires des personnels des  chantiers, les impôts, et l'immobilisation des engins matériels lourds ; sans oublier la saisie de tous les comptes d'EROH, et que la renommée de la société  en a pris, au passage, un coup au moment même où elle était  prépudifiée, toujours au Bénin, pour un marché de 8 milliards.

Pour tout cela, EROH réclame la bagatelle de 3 milliards de nos francs "pour réparer les fautes contractuelles de la BIB qui  a refusé de mettre en place le crédit qu'elle s'était librement engagée à mettre à la disposition de la société".

En appel, le 18 mai 2007, la Chambre commerciale de la Cour d'appel de Ouagadougou, dans la forme, annule l'appel de la BIB et déclare recevable l'appel d'EROH. Dans le fond, la Chambre, présidée par le juge Dofini Ouarayo, a infirmé la décision du premier juge, qui avait déclaré irrecevable la demande reconventionnelle d'EROH (les 3 milliards et quelques). Statuant à nouveau, elle a donc déclaré recevable et bien fondée ladite demande reconventionnelle et condamné, en conséquence, la BIB à payer à EROH :

- 2 661 195 432 F CFA de dommages et intérêts pour le préjudice économique ;

- 500  millions de francs CFA de dommages et intérêts pour le préjudice moral ;

- 10 millions de dommages et intérêts pour le préjudice résultant de la procédure abusive et vexatoire (de la saisie des comptes) ;

- et 10 millions au titre des frais exposés,

soit au total, 3 181 195 432 F CFA.

Le 19 juin 2007, 24 heures seulement après la notification de l'arrêt de la chambre intervenue le 18 juin, le premier président de la Cour de cassation, Cheikh Ouédraogo signe une ordonnance autorisant la BIB à assigner en référé par devant lui, la société EROH le lundi 25 juin 2007.

Il serait en fait question d'un sursis à exécution de la décision de la Cour d'appel qui avait statué en dernier ressort. On le voit, c'est un feuilleton qui n'est certainement pas près de connaître son épilogue surtout que, selon certains spécialistes du droit, l'article 607 du nouveau code de procédure civile, sur lequel on voudrait fonder le sursis du titre exécutoire, serait contraire à certaines dispositions supranationales qui,  comme chacun le sait, priment sur les législations nationales.

Affaire à suivre donc !

 

Cher Wambi, l'occasion, dit-on, fait le larron. Elle fait aussi le journaliste.

Du 11 au 18 juin dernier, le grand reporter de l'Observateur paalga était au bord de la lagune Ebrié pour des formalités en vue de son prochain voyage au pays de Nelson Mandela. Mais il réussira, réflexe journalistique aidant, à pénétrer le microcosme politique, l'univers du show-biz et la galaxie des jeunes patriotes, ces âmes damnées de Laurent Koudou Gbagbo. C'est un carnet de voyage aussi plein qu'alléchant qu'il a déposé à la rédaction de ton journal. Des commentaires et réflexions dignes d'intérêt sur les accords de Ouagadougou, sur la première réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), le mardi 12 juin à Yamoussoukro sous l'égide du facilitateur, Blaise Compaoré, et sur le rôle supposé ou avéré du Burkina dans l'éclatement de la crise en Côte d'Ivoire, figurent en bonne place dans le tableau de chasse du grand reporter. Il y est aussi question de François Compaoré, petit frère de notre chef de l'Etat, de l'affaire Thomas Sankara et de l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, vus par certaines personnalités rencontrées à Abidjan.

Le compte-rendu du voyage en terre éburnéenne te sera proposé tout au long de la semaine prochaine. Lundi 25 juin, tu liras en avant-première ce qui a fait l'actualité sociopolitique de la Côte d'Ivoire la semaine dernière.

 

Mais en attendant, fidèle à son rendez-vous hebdomadaire, l'inénarrable Tipoko l'Intrigante t'invite à la lecture de son carnet secret :

 

Rien ne semble freiner la fuite des cadres de l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD).

Le mouvement   déclenché bien avant les dernières législatives se poursuit  avec le départ, ces jours-ci, d'Abdoul Hakim Dabo, celui-là même qui avait conduit la liste du parti de Me Hermann Yaméogo dans le Kadiogo lors des consultations électorales du 6 mai.

Mais l'événement réside dans le fait que Hakim n'est autre que le fils aîné d'un des fidèles lieutenants de  première heure du chantre du "tékré", en l'occurrence l'ancien député Hamadou Dabo qu'on ne présente plus.

Alors question ; le départ du fils annoncerait-il celui du père ? Demain nous le dira.

En attendant, il se raconte que le démissionnaire Abdoul Hakim Dabo serait allé renforcer les rangs du Rassemblement populaire des citoyens (RPC).

 

La quatrième législature de la IVe République installée, comme on le sait, on s'attelle maintenant à la formation des groupes parlementaires.

A l'Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), les choses sont allées très vite et le bureau, sauf révision de dernière minute, sera composé ainsi qu'il suit :

Président : Thiombiano Adiouma Idrissa (Kupiendieli) ;

Vice-président : Sidibé Aïssata ;

Trésorier : Ouédraogo Etienne ;

Secrétaire à l'information et à l'organisation : Bamogo Lallo Hamado ;

Secrétaire aux affaires sociales : Savadogo Yacouba.

 

L'école Ste-Thérèse de l'enfant Jésus sise à Ouidi, secteur 11 de la capitale, fêtera le samedi 30 juin 2007 son jubilé d'argent.

A cette occasion, une semaine culturelle se tient dans l'enceinte dudit établissement  depuis le lundi 18 juin.

Le vendredi 22 juin 2007, une conférence sur la loi d'orientation en matière d'éducation au Burkina (enjeux et perspectives) y sera animée par  Salif Sangaré, à partir de 18h 30.

Le samedi 23 juin, est prévue une soirée culturelle, animée par les élèves de 15h à 18h.

La clôture de l'année jubilaire interviendra le samedi 30 juin 2007, marquée notamment par :

- une messe d'action de grâces à partir de 8h en l'église Notre Dame de Kologh-Naaba ;

- un rafraîchissement, suivi de la clôture de l'année scolaire dans l'enceinte de l'établissement à partir de 10h30.

Joyeux anniversaire à vous tous, enseignants et élèves de l'école Ste-Thérèse de l'enfant Jésus.

 

Les fidèles musulmans sont informés que le tafsir animé par le cheick Démé, inch allah, débutera le dimanche 24 juin 2007 et prendra fin le dimanche 8 juillet 2007 au 1er étage de la pharmacie Diawara.

Le programme est le suivant :

- Dimanche 24 juin : de 10h à 14h ;

- du lundi au jeudi : de 12h 30 à 15h ;

- vendredi : de 13h 30 à 15h ;

- samedi : de 10h 30 à 14h.

Qu'Allah raffermisse notre foi !

 

L’Observateur Paalga du 22 juin 2007



22/06/2007
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