Le cinéma africain dans son éden
FESPACO 2007
Le cinéma africain dans son éden
Demain 24 février 2007, la capitale du "Pays des hommes intègres" abritera, pour la vingtième fois, l'édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). A l'occasion, les petits plats ont été mis dans les grands pour que la fête soit belle. Le ton sera donné samedi dans l'après-midi au stade du 4-Août, avec à l'affiche une cérémonie hautement colorée.
Pour cette édition-ci, le FESPACO aménage, dans son eden, son nouveau site sis avenue Kadiogo, à l'ancien emplacement du jardin du Baloum Naaba et de l'abattoir de Ouagadougou.
Les festivals se suivent, mais ne se ressemblent aucunement. A chaque édition du FESPACO, le Comité national d'organisation a toujours fait l'effort d'apporter une touche toute particulière à la fête.
Cette année encore, Baba Hama, le délégué général du FESPACO et ses collaborateurs n'ont pas du tout dérogé à la règle. Tout a été minutieusement organisé pour que la vingtième cuvée du festival panafricain soit des plus réussies.
Pour la présente édition, c'est en tout 207 films, dont 82 en compétition, qui seront donnés à voir au public, dans les différentes salles retenues à cet effet.
Le Burkina Faso, plaque tournante du cinéma continental, sera dans la course avec trois longs métrages (Code Phoenix, de Boubacar Diallo ; Djanta, de Tahirou Tasséré Ouédraogo ; Le monde est un ballet, de Issa Traoré de Brahima) ; trois courts métrages (A la recherche de son eau, de Serge Armel Sawadogo ; Humanitaire, d'Adama Rouamba ; Ma ga al dikhan (J'irai moi aussi), de Drissa Ollo Kambou) ; Quatre documentaires (Droit de mémoire, de Kollo Daniel Sanou/Pierre Rouamba ; Mamio l'exil, des dieux, de Nissi Joanny Traoré ; Réfugiés mais humains, de S. Pierre Yaméogo ; Sur les traces du Bembeya Jazz, d'Abdoulaye Diallo) ; trois séries et sitcoms (Commissariat de Tampy, de Missa Hébié ; Ina, de Valérie Kaboré ; Quand les éléphants se battent, d'Abdoulaye Dao).
Réflexion prospective sur le 7e art africain
"Cinéma et diversité culturelle", c'est sous ce thème que se tiendra le FESPACO 2007, qui aura comme président d'honneur, le célébrissime saxophoniste camerounais, Manu Dibango. Ce thème, à en croire les responsables du festival, s'impose, au regard de la nouvelle marche, qu'imprime à nos sociétés la mondialisation. Le FESPACO, cette année donc, offre une brillante opportunité aux professionnels du cinéma et de l'audiovisuel africains de faire des projections sur l'avenir de leur métier.
L'objectif est d'aboutir à des propositions pertinentes de stratégies à mener au sujet de la responsabilité des réalisateurs africains dans leur manière de présenter l'Afrique et ses habitants, du rôle des Etats et de leurs partenaires dans le combat contre l'uniformisation et la standardisation du monde d'aujourd'hui, le rôle des télévisions privées et publiques...
Le thème de la présente édition du FESPACO est aussi une caution à la Convention signée par l'UNESCO en octobre 2005, qui met la diversité culturelle au centre des préoccupations, en tant que source d'échanges, d'innovation et de créativité, nécessaires pour le genre humain, au même titre que l'est la biodiversité, dans l'ordre du vivant. C'est d'un patrimoine commun de l'humanité qu'il s'agit et comme tel, il doit être promu.
La manifestation s'articulera autour de quatre axes principaux qui sont : les compétitions de films, les découvertes (avec un panorama de films africains et du monde, une rétrospective...), le 13e marché international du cinéma et de la télévision (MICA), les rencontres professionnelles.
Tout le monde à la fête
Les choses sont faites de telle sorte que chacun puisse y trouver son compte.
Le programme, outre l'ouverture officielle au stage du 4-Août, prévoit, entre autres, la projection du film inaugural au Ciné Neerwaya (il s'agit de Faro la reine des eaux, du Malien Salif Traoré) ; la cérémonie de libation, à la place des Cinéastes ; l'inauguration de l'espace TV5 Monde-FESPACO ; l'hommage à Henri Duparc, décédé au cours de 2006... A côté de tout cela, il y a la galerie marchande, à la place de la Nation ; les concerts populaires ; les expositions...
Cette année, pour ceux qui viennent d'ailleurs, il y aura du nouveau avec la délocalisation du festival et de ses à-côtés au siège définitif du FESPACO, situé sur l'avenue Kadiogo, sur un site jadis occupé par le jardin du Baloum Naaba, ministre du Mogho-Naaba, empereur des Mossé, l'ethnie majoritaire du Burkina ; ainsi que l'ancien abattoir de la ville.
Le 20e FESPACO est déjà en branle. La fête promet d'être belle et on se demande dès lors qui succédera au Sud-Africain Maseko Zola, lauréat 2005 de l'Etalon d'or de Yennenga avec son film intitulé "Drum".
Le jury, présidé par Bassek Ba Kobhio du Cameroun, nous le dira certainement, au soir du 3 mars 2007.
D. Evariste Ouédraogo
In L’Observateur Paalga du 23 février 2007
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