"Nous avons atteint un record dans le prix d’achat du riz local"
Situation du riz local
"Nous avons atteint un record dans le prix d’achat"
Dans le contexte actuel de vie chère, le prix du sac de riz importé est hors de portée des ménages. On observe dans le même temps un recours de plus en plus important au riz local jadis négligé par les Burkinabè. Pour le président de l’Union des producteurs de riz du Burkina (UNPR-B), le riz local ne s’est jamais aussi bien comporté.
Le pays : Comment se présente la situation du riz dans le Sourou ? Est-ce qu’il y a des répercussions positives sur la commercialisation du riz local avec la vie chère que nous vivons actuellement ?
Georges Kiénou : Dans la vie, le malheur des uns fait le bonheur des autres dit-on. Présentement, le riz local se vend assez bien ; c'est-à-dire mieux qu’avant.
A combien vous le vendez ?
Actuellement, le paddy se vend entre 130 et 225 francs le kilogramme. Quant au riz blanc, le sac de
Avec la vie chère que nous vivons présentement, le riz local se vend bien. Nous avons même des marchés pour ça. Nous avons donc sensibilisé nos camarades d’emblaver plus de surfaces en cette saison sèche parce que la culture de riz de contre saison est plus rentable que celle produite en pleine saison.
Vous êtes le président de l’UNPR-B est-ce que la bonne commercialisation du riz local est effective sur toutes les plaines ?
La vente du riz va bon train dans toutes les plaines. Le seul problème que nous déplorons est le manque de décortiqueuses dans certaines plaines. Et, pour cela, nous avons demandé à l’Etat de fournir toutes les plaines en décortiqueuses au cours de la présente campagne. Si l’Etat ne réagit pas à temps, les producteurs seront obligés de vendre tout le riz paddy aux pays voisins. Près de 50% de notre riz a été vendu aux voisins (Mali, Ghana . Un pays comme
Pourquoi dit-on alors que ça ne marche pas ?
Nous disons que ça ne marche pas parce que les burkinabè ne consomment pas le riz local ; ils préfèrent le riz étranger (super) parce que ça gonfle. Nous savons pourtant que tout ce qui gonfle n’est pas de bonne qualité. Au Mali par exemple, notre riz est bien prisé et il coûte plus cher que celui importé. Cela s'explique par le fait qu’ils ont compris qu’il faut manger ce qui est sain. Pour que notre riz soit compétitif, l’Etat doit également subventionner sa production.
Vous êtes producteur de riz depuis combien d’années ?
C’est depuis 1987 que je suis sur la plaine du Sourou et mon activité principale est la culture du riz. Je ne vis que de ça.
Est-ce la première fois que le prix du riz local atteint ce seuil ?
Oui, c’est la première fois que nous arrivons à vendre le sac de
Au Sourou, le système de double pompage de l’eau use le matériel. Les pièces de rechange ne sont pas au Burkina et coûtent chère. Le prix du carburant ne fait que grimper de jour en jour. Si l’Etat accepte effectivement de subventionner le matériel de production, nous pouvons nourrir le Burkina tout entier en riz parce que nous avons assez de terres cultivables.
Propos recueillis par Abdoulaye TAO
Le Pays du 22 mai 2008
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