L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

L'Heure     du     Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Où en est l'affaire Damen ?

Une Lettre pour Laye du 25/01/2008

 

Cher Wambi,

 

S'il est des commerçants qui font de bonnes, même de très bonnes affaires en ce mois de janvier et de "janviose", c'est bien ceux qui exercent dans le secteur de la friperie, notamment les professionnels des manteaux et autres pull- overs.

Tu  n'oses pas me demander pourquoi, tant il me revient qu'au village si le soleil se lève à 6h00, les habitants eux ne pointent le nez dehors qu'après 10h00.

Je te l'avais déjà dit dans une de mes précédentes lettres, il souffle un froid sibérique sur le Faso, après la mémorable saison hivernale que Bon Dieu et les ancêtres nous ont servie.

Ça fait bien des lustres qu'on n'avait plus été éprouvé par  un tel changement climatique radical.

Il n'y a pas que dans la capitale que le mercure est descendu au talon, car le 8 janvier dernier, à en croire le patron de la météorologie nationale, qui s'exprimait sur "la chaîne du plaisir partagé", Dori a enregistré 8°C. Et l'histoire de nous rappeler que déjà en 1975, le thermomètre était descendu jusqu'à 7°C dans cette même capitale provinciale du Séno.

Mais pourquoi une telle révolution climatique ?

Si les savants de la météorologie ont leurs explications, une légende mythique nous instruit que quelque part à l'Est, il y a une montagne abritant une caverne jalousement gardée par un vieux.

L'année où il lui arrivait de fermer les portes de ladite caserne à double tour, il faisait très chaud.

Mais l'année où il en ouvrait grandement les portes, c'est un froid glacial qui s'imposait.

Sommes-nous donc en train de subir le supplice du vieux de la montagne d'alors ?

Je ne saurai le dire.

 

Fait assez paradoxal, cher Wambi, l'épidémie de méningite qui de coutume se déclarait pendant la chaleur, c'est-à-dire entre les mois de mars et de mai, vient de s'inviter au Pays des hommes intègres en ce janvier glacial.

Avec déjà une vingtaine de morts à son compteur, le ministre d'Etat en charge de la Santé n'a pas tort de prendre le taureau par les cornes.

A entendre Alain Bedouma Yoda, en effet, la forme actuelle de l'épidémie est cyclique et apparaît presque tous les dix ans.

En attendant qu'il y trouve la thérapie appropriée, cher cousin, puisqu'il s'attelle actuellement à mobiliser quelque trois (3) milliards de nos francs pour monter au front contre le fléau, revisitons l'ordonnance que nous prescrivait grand-mère de par le passé :

- bien se protéger les narines de la poussière ;

- enduire les narines de beurre de karité ;

- manger beaucoup de kaga cru...

Ce n'était sans doute pas le remède miracle, mais ça nourrissait l'espoir.

 

Cher Wambi, l'affaire est toujours d'actualité mais où en est-on exactement ?

Oui, tu ne te trompes pas, il s'agit bel et bien cette désormais "affaire Abbas Damen", du nom du présumé meurtrier du cambiste Idrissa Ouédraogo dit Daouda.

Si depuis le 12 janvier 2008, Abbas Damen, qui a été dans l'attente du procès arrêté et écroué au Liban, où il s'est réfugié après son forfait, le citoyen lambda s'interroge toujours sur l'impossibilité de son extradition vers le Burkina.

Car, tu n'es pas sans le savoir, cher cousin, sans convention, accord ou coopération judiciaire entre les deux pays, Abbas Damen ne peut être extradé vers le Burkina Faso.

A quelque chose malheur est bon, dit-on.

Pourquoi ne donc pas tirer leçon de la présente affaire, pour enfin initier une convention ou une coopération judiciaire entre nos deux pays, au regard surtout du nombre de plus en plus croissant d'immigrés libanais au Burkina Faso et d'immigrés burkinabè au Liban ?

Dans l'espoir que l'idée rencontre une oreille attentive, ce qui permettrait d'anéantir les risques d'impunité, il me revient que les deux complices arrêtés, eux, à Abidjan en Côte d'Ivoire, ont été rapatriés à Ouagadougou depuis le 15 janvier 2008 par les bons soins du commissaire Hamado Belem, le Permanent chargé du Bureau national d'Interpol Ouaga.

Il s'agirait des sieurs Issoufou Baguian (ex-chauffeur à Afribache, licencié en décembre 2007) et Famory Traoré (employé par Abbas Damen au magasin Afribache de Ouaga il n'y a pas longtemps).

A ce qu'on dit, cher cousin, les deux poissons ramenés de la lagune Ebrié ont, dès le 16 janvier, été remis au commissariat de police de Bogodogo pour la suite de l'enquête, et déférés le même jour dans la soirée au parquet du Tribunal de Grande instance de Ouagadougou.

L'affaire est donc maintenant entre les mains de la justice et, les jours à venir, nous en saurons peut-être davantage.

 

Cher Wambi,

 

Les activités politiques et syndicales sont des activités d'ordre public, et les problèmes qui les entourent tombent inéluctablement dans le domaine public. C'est ainsi que, lorsqu'un homme politique ou un syndicaliste expose ses difficultés ou ses succès et gloires sur la place publique à travers les organes de presse, ce  n'est pour rien d'autre que pour partager ses expériences avec d'autres dirigeants syndicaux ou politiques. Malheureusement, il y a des dirigeants politiques qui abhorrent la saisine des journalistes pour tout problème qui concernerait leur direction ou leur ministère. Pourquoi ? Eux seuls le savent. En tout cas, il y a des gens qui refusent de "périr" sous cette loi du silence, cette omerta que seuls des groupes mafieux préfèrent pour opérer des crimes en toute tranquillité.

Te rappelles-tu le cas de ce délégué syndical CGT-B du nom de Touré Issiaka Barrou, évoqué dans ma lettre parue dans l'Observateur paalga du vendredi 16 au dimanche 18 octobre 1998, qui avait maille à partir avec son employeur, la SONAGESS, la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire ? L'intéressé a été réhabilité dans ses droits après près de dix (10) ans de procédures judiciaire et administrative par le Conseil d'Etat, la juridiction suprême en matière administrative au Burkina Faso.

A travers des lettres qu'il m'a envoyées, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, à l'origine de son licenciement, suivant une hiérarchie administrative descendante (la voie inverse de la procédure légale de licenciement d'un délégué du personnel ou syndical) exhorte la directrice générale de cette société à le réintégrer à son poste avec toutes les conséquences de droit.

En tout cas, s'il est vrai que les anges sont au service de Dieu, lorsqu'on a l'onction de celui-ci on ne doit plus avoir de problèmes avec eux.

 

Peut-être le sais-tu déjà, cher cousin, l'aéroport de Ouagadougou-Taamsê sera bientôt réhabilité afin de répondre aux normes internationales, en attendant son héritier annoncé de Donsê.

Un grand chantier en perspective dans la zone aéroportuaire, comme pour confirmer l'adage qui nous enseigne qu'on ne saurait point faire d'omelette sans casser des œufs.

Mais avant le lancement officiel des travaux, qui pourraient causer  bien de désagréments, il me revient que les coutumiers de la capitale, Ouagadougou, ont été sollicités, car, tu le sais mieux que moi, le site de l'aéroport abriterait aussi bien des monuments que des fétiches.

Ce pourquoi une délégation bien instruite des affaires coutumières du Moogho serait allée inspecter les lieux le mardi 22 janvier avant d'y retourner hier jeudi 24 janvier 2008 dans la matinée pour sacrifier le taureau offert par les responsables de l'aéroport.

A ce qu'on dit, cher cousin, un feu de bois a même été allumé sur place, et j'imagine déjà quel fut l'appétit de ceux qui ne reculent jamais devant la grillade.

Pourvu seulement que, des cendres de cette bûche puisse pousser un autre monument, de l'envergure de Roissy Charles de Gaulle à Paris.

 

Le journalisme mène à tout, a-t-on coutume de dire cher Wambi.

Eh bien, on devrait universaliser la formule en disant qu'il en est de même du métier des armes et de la médecine.

Juges-en toi-même :

Il est médecin ; cruciverbiste émérite, c'est-à-dire amateur et auteur de mots croisés dont les grilles sont publiées dans les colonnes du journal l'Observateur paalga sous le pseudonyme de Balex.

Mais il est également musicologue ou, plus exactement, compositeur, notamment de musique liturgique.

"Il", c'est le colonel Simon Bambara, dont l'œuvre musicale, "Messe du fidèle", sera dédicacée demain samedi 26 janvier 2008 après midi, à la chapelle de la Paroisse militaire Saint- Sébastien de Gounghin, à l'issue d'une messe d'action de grâce qui sera célébrée à partir de 16h30.

Pour en savoir davantage, cher cousin, tu pourras bien te reporter à l'Observateur paalga ou à l'Observateur Dimanche des jours à venir.

 

Et maintenant que je m'en vais t'ouvrir le Carnet secret de Tipoko l'intrigante, cher Wambi, rendez-vous ce dimanche 27 janvier à Loumbila où le nouveau chef coutumier, Naaba Kuilga intégrera son palais à partir de 8h00.

C'est dès de cet instant qu'il entamera son règne sur les bords du fleuve.

Les familles Guibleweogo, Ilboudo et les notables de Loumbila seraient alors heureux que tu sois des leurs en ces moments où ils devront tourner une autre page de leur histoire, déjà très riche.

 

Cinquante (50) ans pour une personne, c'est l'âge de la maturité pour  ne pas dire de la sagesse. Autant en est-il d'une structure. Et c'est dans ce sens-là qu'il faudrait considérer la rencontre qu'initient les anciens élèves de l'école primaire publique de Tanghin-Barrage ce samedi, à partir de 8h30 mn, au sein de la Cigale, au secteur 23.

En effet, outre la présentation des vœux (nouvelle année oblige !), il s'agira pour les participants à cette assemblée de mettre en place un bureau associatif, lequel réfléchira sur le cinquantenaire de cette école qui a fourni à  notre administration des cadres à tous les niveaux, ainsi que des compétences évoluant dans le secteur privé. L'initiative est donc salutaire et gagnerait de ce fait à être fortement appuyée.

 

Qui l'eût cru ? Même dans le monde des acteurs de la santé pullulent des véreux.

C'est en tout cas l'image que véhicule, malheureusement ce pharmacien de Yako dans la capitale provinciale du Passoré. Les langues commencent à se délier au sujet de ce mouton noir, qui instruit certains agents de la santé de tout faire pour délivrer à leurs patients des ordonnances coûteuses, même si le simple paracétamol suffit à les guérir.

Last but not least, quand on apprend que ce même pharmacien a une sainte horreur des médicaments génériques, il faut s'interroger sur ses intentions réelles.

Déjà qu'il a la réputation de réussir l'exploit de passer entre les filets des Impôts, la hiérarchie devrait songer à ouvrir l'œil et le bon, sur ce prétendu intouchable qui pue la fraude et la corruption.

 

On ne le dira jamais assez, la scène des affaires semble être des plus glissantes pour des entrepreneurs qui n'ont point d'attaches ou d'adresses politiques.

Ils sont nombreux qui l'ont appris à leurs dépens, ceux qui croyaient qu'un simple arrêté ministériel suffisait à leur ouvrir les portes dans l'entreprenariat privé.

Au moment où la politique nationale  encourage la vulgarisation du gaz à l'effet de préserver l'environnement, d'où vient-il alors que des voix contraires s'élèvent contre l'émergence de nouvelles sociétés dans ce secteur d'activités ?

Depuis le 10 juillet 2007, par exemple, que GPL Service a dûment acquis son agrément, impossible d'exercer, confronté qu'il est a un veto qui ne dit pas son nom.

Une guerre de marques et de couleurs se serait invitée sur le chemin de cette société naissante, sans que les multinationales dont on prétend défendre la cause puissent intervenir.

En tout cas, il y a de quoi baisser les bras face à un prince qui dicte ses lois au roi.

 

Voilà une démarche qui ne va pas déplaire aux conteurs du Pays des hommes intègres.

Dans la perspective de prendre leurs préoccupations en compte, le département ministériel de Filippe Sawadogo à travers la Direction des arts du spectacle organise, ce vendredi 25 janvier 2008 à partir de 16 h à la Maison du peuple à Ouagadougou, une rencontre avec les conteurs.

Lorsqu'on considère que le conte n'a pas bénéficié jusque-là des mêmes considérations que les autres disciplines artistiques, on ne peut que se réjouir de cette initiative.

En tout cas, ce ne sont pas les bénéficiaires qui diront le contraire.

 

A la faveur de la journée symbolique du Forum social mondial décentralisé, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNPNZ) organise ce samedi 26 janvier 2008, à partir de 16h00 dans ses locaux, un panel-débats sur les Accords de partenariat économique (APE).

Une occasion idoine pour des spécialistes, dont l'ancien directeur adjoint de l'OMC, Ablassé Ouédraogo, de donner une information plus large sur les conséquences des nouveaux accords commerciaux de libre-échange.

Avons-nous raison de nous opposer à ces Accords que viennent pourtant de signer la Côte d'Ivoire et le Ghana ?

Rendez-vous au CNPNZ pour le savoir.

 

L’Observateur Paalga du 25 janvier 2008



25/01/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1021 autres membres