Poussif comme l'échelle de coupée ? (Processus de paix en Côte d'Ivoire)
Processus de paix en Côte d'Ivoire
Poussif comme l'échelle de coupée ?
Ainsi donc, le président du Faso, Blaise Compaoré, facilitateur de l'Accord interivoirien de Ouagadougou, s'est rendu à Yamousoukro le jeudi dernier pour prendre part à la troisième réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), instance de suivi dudit accord, signé en mars 2007 par Gbagbo et Soro. Si des questions on ne peut plus sérieuses étaient à l'ordre du jour du tête-à-tête Gbagbo/Compaoré telles, disent ceux qui sont au fait des secrets des dieux, le mode opératoire du recensement du corps électoral, le début effectif des opérations de recensement, la sécurisation du processus, son financement et surtout la délicate démobilisation des ex-rebelles, le cocasse aussi était au rendez-vous : l'avion présidentiel une fois immobilisé, on a voulu avancer l'échelle de coupée pour permettre à Sa Majesté Blaise Compaoré, nouveau chef traditionnel ivoirien, de descendre. Si ça se trouve, naam Bilaise (1) n'a pas usé de son chasse-mouche de Naaba (chef) pour éloigner les mauvais esprits du coin, car un génie, ex-rebelle ou loyaliste, refusa que l'échelle aille se tenir respectueusement sous le nouveau raïs ivoirien pour qu'il descende majestueusement.
A moins qu'avant d'étrenner son naam (2) dans son "ring paalga" (3), il n'ait pas, manquement de lèse-coutume, sacrifié à la tradition par l'observation de tous les rites préalables. A-t-il seulement demandé conseil à Sa Majesté Naaba Baongho, son cochef traditionnel ivoirien et expert ès coutume ? Toujours est-il qu'après être resté bloqué 30 minutes dans le Boeing, Sa Majesté Compaoré 1er, ou plutôt le capitaine Blaise, dû sauter militairement pour descendre par la portière arrière, à la queue de l'avion, et après un parcours du combattant, qui lui a pratiquement fait faire le tour de l'avion, se retrouver enfin devant ses hôtes, suffisamment bronzés par le non moins roi, Soleil.
Pourvu seulement que ce couac mécanique ne soit pas de mauvais augure pour cette réunion du CPC, capitale après la signature de la convention entre
Car les coups de frein au processus de sortie de crise, ce n'est pas ce qui manque, en témoignent le report maintes fois de la date de la présidentielle, l'interruption autrefois des audiences foraines, finalement menées à bien, etc. L'échelle de coupée, poussive, était-elle à l'image du processus de paix ?
L’Observateur Paalga du 12 mai 2008
Notes :
1. Blaise le majestueux
2. Le pouvoir
3. Nouveau royaume
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