L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

L'Heure     du     Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Une Lettre pour Laye

Cher Wambi,

 

Enfin, je me résous à croire, à l'instar de ton vieil oncle Kuilkoudougou, que les nuages qui s'amoncellent au ciel ces jours-ci sont plutôt porteurs de fumée que d'eau.

Jamais, de par le passé, en ce mois de juin finissant, les pluies ne s'étaient fait tant désirer.

Hélas, nous en sommes encore à espérer, tant les crachins enregistrés çà et là ne peuvent donner l'illusion d'un début de campagne agricole sur des chapeaux de roues.

Peuvent en attester les relevés pluviométriques de la semaine du vendredi 22 au jeudi 28 juin 2007 qui me sont parvenus des services de l'ASECNA dans notre pays, et dont je t'invite à  prendre connaissance.

Dori : 6,6 mm ; Ouahigouya : 49,4 ; Ouagadougou-aéro : 3,0 mm ; Ouagadougou-Somgandé : 0,2 mm ; Dédougou : 14,4 mm ; Fada N'Gourma : 9,9 mm ; Bobo-Dioulasso : 99,5 mm ; Boromo : 29,7 mm ; Pô : 16,3 mm ; Gaoua : 14,7 mm ; Bogandé : 7,4 mm.

Malgré l'installation tardive de la saison, cher cousin, je suis de ceux qui sont confiants en l'avenir.

Dieu et les ancêtres nous entendent ; il pleuvra très certainement, et abondamment.

 

Maintenant, à chacun ses angoisses. Et ce qui pourrait arriver à cet ancien maire dans les Hauts-Bassins devrait inspirer tous ceux qui, toute honte bue, se gavent de la misère de nos populations rurales.

Dis-toi, cher cousin, que l'ancien maire dont il est ici question avait approché des bienfaiteurs français afin d'obtenir de l'aide pour son village, situé dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Monsieur le maire avait rencontré une oreille attentive, puisque dès 2004, l'association Emmaüs faisait don de divers matériels d'une valeur de 2500 euros.

Mieux, pour annuler les coûts et les modalités du transport, un camion de déménagement fut acheté, qu'il devait vendre à son arrivée.

Que pouvait-on encore attendre de tels bienfaiteurs qui ont en outre financé le transport maritime et terrestre via Anvers, les assurances, et l'achat du véhicule ?

Au moment même où tu me lis, cher cousin, la partie française, représentée par Jean-François Laporte et Jacqueline Degletagne, reste sans nouvelle de la cargaison, pourtant arrivée à bon port.

Une perte sèche de quelque 9000 euros qui laisse perplexes les généreux donateurs.

Tu imagines aisément, cher cousin, la déception qui est aujourd'hui la leur, eux qui avaient entrepris d'autres démarches pour des actions d'envergure dans la Boucle du Mouhoun.

En tous les cas, ce matériel ne passera pas par pertes et profits, car, à la date du 10 juin dernier, les donateurs, par courrier, s'en sont ouverts au ministre de la Justice avec ampliation au maire de Bobo-Dioulasso et au médiateur du Faso.

Mais difficile de se hasarder sur l'issue de cette ténébreuse affaire, quand on sait que l'ancien maire mis en cause est passé dans le camp adverse et a gravi de nouveaux échelons politiques.

Affaire à suivre quand même !

 

Tout aussi rocambolesque est, cher cousin, ce deal dont un des dignitaires de la République se trouve être l'instigateur.

Pour les besoins de la campagne législative passée, ce grand patron officiant dans la capitale aurait convaincu une de ses relations, une dame, de puiser dans les caisses de son service à Bobo-Dioulasso, avec la promesse de rembourser après le scrutin.

Madame n'hésita donc pas un instant, et préleva quelque 30 millions de francs CFA. Certainement, monsieur croyait  demeurer à son poste après le scrutin, pour régler cette affaire avec les en-dessous de table.

C'était sans connaître la République. Les élections passées, s'ensuivit un réaménagement qui l'affecta.

Plus de gombo, pardon, de courge en perspective.

A Bobo-Dioulasso, le trou béant de la caisse ne tarda pas à se révéler ; madame fut donc interpellée et présentée au procureur.

Aux dernières nouvelles, le patron contacté aurait déclaré être en mesure de régler seulement 15 millions sur les 30 broutés pendant la campagne.

S'il bénéficie jusque-là de l'impunité, madame, elle, est  menacée de transfert à la Maison d'arrêt et de correction, si ce n'est déjà fait.

J'en connais, en tout cas, qui, dans certains ministères et projets juteux, n'hésiteront pas à sauter le champagne pour fêter cette déchéance.

 

Cher Wambi, c'est peu que de dire que les gendarmes à la retraite, tout comme ceux en activité, sont en froid avec la hiérarchie militaire.

En effet, depuis plus d'un mois, ils se concertent pour des pourparlers avec le ministre de la Défense en vue de l'amélioration de leurs conditions de vie.

Non seulement il est question d'amélioration des conditions de vie de ceux en activité, mais aussi question du paiement intégral des indemnités de sujétions spéciales de police que l'on retenait depuis 1986.

Cette indemnité, qui est de 17% pour les officiers, adjudants-chefs, adjudants, MDL chefs ; de 15% pour les maréchaux des logis ; et de 10% pour les simples gendarmes, était accordée en raison des risques physiques particuliers à l'emploi et des responsabilités qui s'y trouvent rattachées.

C'est la raison pour laquelle anciens gendarmes et gendarmes en activité exigent :

- le rétablissement sans délai de cette indemnité afin d'éviter de grossir le passif ;

- le remboursement intégral des sommes dues à chacun du 1er janvier 1987 à nos jours.

Il y a donc lieu pour le pouvoir de donner une suite favorable à ces revendications si l'on veut que nos forces de défense et de sécurité aient le moral nécessaire pour traquer les bandits et autres coupeurs de route qui écument nos villes et campagnes.

 

Cher Wambi, des grincements de dents se font entendre depuis le ministère des Affaires étrangères autour d'un mouvement interne.

Qu'en est-il exactement ?

Par décision n°2007, 000025/MAECR/SG/DRH/SGAC du 25 juin 2007, les nouvelles autorités ont procédé à un mouvement interne pour compenser le manque crucial d'agents dans les différents services du département. Chose curieuse, il est marqué sur la décision :

Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale,

vu la constitution ;

vu le décret n°2007-381/PRESS/PM/ du 10 juin 2007, portant composition du Gouvernement du Burkina Faso ;

vu la loi n°013/98/AN du 28 avril 1998, portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique ;

vu le décret n° 64-277/PRESS/TFP du 22 juin 1964, accordant délégation de signature de monsieur le ministre du Travail et de la Fonction publique aux autres ministres pour la gestion du personnel en ce qui concerne les affectations, mutations et les congés annuels, permissions d'absence des fonctionnaires et des agents temporaires ;

vu le décret n°2002-513/PRESS/PM/MARCR du 19 novembre 2002, portant organisation du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale ;

vu les nécessités de service ;

 

DECIDE

Article 1 : les agents ci-après désignés sont affectés dans les directions et structures rattachées ci-dessous indiquées.

Telle est la teneur de la décision. Les agents s'interrogent sur l'identité de ce ministre d'Etat qui a procédé à ce mouvement, puisqu'avec le dernier remaniement, le département n'a plus un ministre d'Etat, mais un ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

Est-ce le ministre d'Etat sorti qui, à travers son secrétaire général et son directeur des ressources humaines (parapheurs et signataires) restés à leur poste, a opéré ces affectations conformément à son projet de reversement des 105 agents ? Les questions fusent de partout sans réponse.

Toujours est-il que les agents qui avaient espéré un profond changement avec l'arrivée du nouveau ministre commencent à s'inquiéter. Leur inquiétude s'explique par l'inamovibilité de certains agents à parrain et la mobilité à souhait des autres agents, sans parrain. Ce mouvement interne intervient comme pour dire à ceux qui ont applaudi le changement de ministre que les hommes changent, mais les pratiques aux Affaires étrangères demeurent et demeureront.

En effet, une décision selon laquelle un agent ayant fait trois ans dans une même direction du ministère est prioritaire lorsqu'un mouvement interne intervient.

Malheureusement, la décision n'est applicable qu'à une catégorie d'agents.

Ce qui est sûr et certain, c'est qu'à travers ce mouvement interne, des agents ayant moins de deux ans à leur poste ont été mutés, par contre, d'autres qui ont plus de cinq ans dans une seule et  même direction sont restés à leur poste sur intervention d'on ne sait qui.

Ce qui fait dire à certains que les reversements risquent de se succéder aux Affaires étrangères tant que le favoritisme et l'affairisme à travers les missions à l'étranger et les affectations en ambassade ne se feront pas dans une certaine transparence.

 

Cher cousin, même si tu as eu seulement à traverser la cour de l'école du village, sans jamais affronter le tableau noir, je ne doute pas que tu aies déjà entendu parler de Sembène Ousmane, ce grand écrivain africain originaire du Sénégal. D'ailleurs, y a-t-il un seul être dans la capitale burkinabè qui ne le connaisse, lui éternel abonné au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) ?

Hélas, lui aussi était un mortel, et c'est à ce vieux baobab, tombé le dimanche 10 juin dernier, que la famille Ki-Zerbo rend hommage et pour cause :

 

Hommage à Sembène Ousmane

Alors que tu étais malade et souffrant, tu as eu le courage et l'énergie de nous envoyer le poème que voici :

"Ma sœur Jacqueline,

Mes nièces et neveux Ki-Zerbo,

Comme tous les Africains, je suis tristement frappé par la triste nouvelle du rappel à Dieu de mon frère Joseph Ki-Zerbo.

L'Afrique, notre mère, perd en votre cher époux, père, oncle, frère, l'un de ses grands fils. Mais Ki nous lègue ses écrits   éternels :   nourriture   spirituelle   des générations à venir.

En ces moments sombres, permettez-moi de m'incliner sur sa dépouille et de vous présenter mes sincères condoléances.

Je prie pour lui. "

Comment retenir nos larmes lorsque nous pensons aux premières réunions que nous avons tenues au Cours normal de jeunes filles, aujourd'hui lycée Nelson Mandela, avec les intellectuels patriotes, hommes et femmes de culture, soucieux de promouvoir une Afrique culturellement réhabilitée et fidèle au rendez-vous du donner et du recevoir égalitaire ?

Année de douleur et mois d'épreuves...

A la suite de l'époux, voici le frère qui nous quitte à peine six mois après.

Tous deux à 84 ans.

Nous étions proches dans la connivence du Mandingo de Casamance et dans le bambara de Ségou.

Ousmane ! Sembène ! Sembène !

Repose en paix à Yoff, bercé par la douceur des vagues de l'immense océan...

Nous prions pour toi.

                                   

Cher cousin, après ce vibrant hommage, que reste-t-il sinon le rendez-vous hebdomadaire de Tipoko l'Intigrante.

Allons-y donc à la découverte du contenu de son carnet secret :

 

Même rédigé dans l'intimité familiale, ça demeure un carnet rose pour la grande famille présidentielle burkinabè.

Il fallait donc être dans le cercle des élus de Kos-Yam, ou dans les secrets des dieux, pour savoir que François Compaoré, frère cadet du président du Faso qu'on ne présente plus, baptisait son enfant le samedi 23 juin dans leur patelin de Ziniaré.

C'est l'église catholique dudit qui a servi naturellement de cadre à cette célébration religieuse, et le petit Mael Compaoré avait pour parrain son illustre grand oncle... Blaise Compaoré himself.

Wend na kit ta sak a yuuré !

 

On n'oubliera pas de si tôt les fraudes qui ont émaillé les épreuves du Brevet d'études du premier cycle (BEPC) cette année.

Pour certains parents, les résultats sont en deçà des attentes, d'où le courroux de ceux d'entre eux qui demandent la recorrection des copies des leurs.

Dans la région du Centre-Sud, par exemple, des parents ont estimé que leurs enfants devraient avoir de meilleures notes en mathématiques et physique-chimie à cette session.

D'où aussi de nombreuses questions :

- les enfans étaient-ils les surdoués de leurs classes respectives ?

- Ces parents n'ont-il pas bénéficié des retombées du gisement de "pétrole" qui a coulé à flots ?

En tout cas, la Direction régionale de l'enseignement secondaire du Centre-Sud devrait ouvrir l'œil et le bon pour ne pas créer un précédent.

 

Dossier ministère public contre Hage Industries, prévenue de fausse publicité.

Le Tribunal, statuant publiquement, contradictoirement en matière correctionnelle et en premier ressort, déclare Hage Industries coupable des faits de fausse publicité à elle reprochés ; en répression, la condamne à une amende de 1 000 000 F ; reçoit la Constitution de partie civile de SITAB et la déclare fondée ; condamne Hage Industries aux dépens.

Le Tribunal du 18 juin qui a statué sur ce dossier en citation directe était composé de Christine Kompaoré, de Charles Rebgoalinga et de Sétou Compaoré pour le siège ; le ministère public était représenté par Adama Kafando, avec l'assistance du greffier Rémi Tarpilga.

 

Et de quatre pour l'association "Rogêm tôkre" (resserrer les liens de parenté) des ressortissants de la province du Sanmatenga au secteur 17 de Ouagadougou. Dans le cadre de ses activités, ladite structure organise du 29 juin au 1er juillet, ce week-end, les "72 heures au Sanmatenga- 4e édition", sur le plateau Omnisports de Pissy (secteur 17, côté est de Jeunesse pour Christ). Au cours de cette manifestation, qui vise, entre autres objectifs, à promouvoir les valeurs socioculturelles de la province, à créer un cadre d'échanges entre ressortissants du Sanmatenga et ceux des autres localités, il y aura la prestation de nombreux artistes et troupes de danse et sera rehaussée par la présence du maire au plateau le jour de la clôture à partir de 15 heures.

Amateurs du Kidamaye, du mûyan-mûyan, du san-kiuula et des brochettes au kura-kura, l'occasion vous est offerte de vous régaler au rythme du wûm-wagdo... 

 

La série des remerciements se poursuit du côté de l'ADF-RDA. Après Fada NGourma, Bobo-Dioulasso et Solenzo, les députés du parti de l'Eléphant mettront le cap sur Ouahigouya le 1er juillet 2007 pour y tenir un meeting de remerciements au cours duquel Me Gilbert Noèl Ouédraogo et les siens entendent tirer tous les enseignements de leur participation aux législatives du 06 mai 2007. Dans   cette localité, il y a lieu de saluer le sens de la responsabilité de certains leaders politiques, qui ont su éviter le désastre, car tous les ingrédients étaient réunis pour le retour des vieux démons.

 

Dans le but de consolider les liens d'amitié, d'amour, de fraternité et la bonne cohabitation entre les peuples ivoiriens et burkinabé, et de soutenir l'acte salutaire des présidents Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo pour un retour durable de la paix  en Côte d'Ivoire, les Jeunes patriotes révolutionnaires du Faso (J.P.R.F.) effectueront une visite d'amitié et de dialogue à Abidjan dans les jours à venir pour tendre la main aux jeunes patriotes ivoiriens que dirige le camarade Blé Goudé.

Tous courageux et déterminés, nous voulons, entre jeunes patriotes des deux pays frères, oublier le douloureux passé. Car l'histoire nous enseigne que, entre le peuple ivorien et le peuple voltaïque autrefois, aujourd'hui burkinabè, il n'y a jamais eu que l'amitié, il n'y a jamais eu que l'amour.

Tous ensemble, construisons l'Afrique dans la paix et la dignité !

 

Pour les jeunes patriotes révolutionnaires du Faso

 

Le président

Thibaut Nana

 

"Zam en fête !"

Depuis 2000, l'Association pour le développement du département de Zam (ADDZ) récompense les meilleurs élèves du primaire et du secondaire par parité entre les genres à travers "Zam en fête".

Cette année encore, la tradition sera respectée ce week-end des 29, 30 juin et 1er juillet 2007, à la faveur du jubilé d'or de l'école primaire publique de Zam.

Le clou des festivés sera naturellement la remise des prix de l'excellence ce samedi 30 juin à Zam à partir de 9 h 00.

Ressortissants de Zam, l'événement est le vôtre, et nul doute que ceux qui étaient portés disparus, tel "Le Lourd", renoueront avec le village natal.

 

Les agitations entre la Fédération burkinabè de football et le duo d’entraîneurs limogé (Saboteur/Zagalo) ne sont pas près de s’estomper. Dans l’attende de la convocation des deux parties devant le parquet, c’est l’adjoint de Saboteur qui est sur la sellette.

Si le titulaire a pu recouvrer son arriéré de salaire (du mois d’avril), l’adjoint, Zagalo, lui, broie toujours du noir. La FBF avait promis de régler les arriérés de ce dernier  (l'équivalent de 4 mois de salaire). Mais jusque-là, rien n’est fait. Après trois promesses, l’employeur n’a pas délié les cordons de la bourse. La conséquence de cette situation est que l’Inspection du travail pourrait intervenir pour faire prévaloir son pouvoir de coercition. Espérons que l’on n’arrivera pas à cette extrémité, car ce serait désagréable de voir des huissiers intervenir pour faire respecter le droit.

 

Une Lettre pour Laye in L’Observateur Paalga du 29 juin 2007


02/07/2007
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