21 condamnations dont une à mort (assises criminelles à Dédougou)
ASSISES CRIMINELLES A DEDOUGOU
21 condamnations dont une à mort
La première session des assises de la chambre criminelle de
Une peine de mort, un emprisonnement à vie, trois condamnations à 10 ans ferme, quatre à 10 ans avec sursis, trois à 5 ans ferme, huit à 5 ans avec sursis, un à 3 ans ferme, deux acquittements et un renvoi. Telles sont les peines prononcées par la chambre criminelle de
Serge COULIBALY
Le Pays du 7 mars 2008
ENCADRE
Vu et entendu aux assises
* Un Zakalia Koté peut en cacher un autre
Parmi les jurés tirés au sort figurait un Zakalia Koté, l'homonyme parfait du ministre de la justice. Le juré s'est malheureusement excusé et s'est désisté pour l'organisation des obsèques de son père décédé le jour même de l'ouverture des assises. Des yeux se sont écarquillés pour voir la bobine de ce juré et quelqu'un de dire qu'à moins d'un hasard de la méiose, le juré en question n'est pas membre du gouvernement. Qu'à cela ne tienne, Zakalia Koté juré tiré au sort et Zakalia Koté ministre de la justice, sont tous Dafing de Douroula.
* Un accusé sur civière
Accusé d'assassinat en 1990, un sexagénaire a dû être transporté sur une civière dans la salle d'audience. Ce dernier qui, à tort ou à raison, est qualifié de malade mental a pourtant eu des propos très cohérents. Mieux, il a demandé de traduire terre à terre les propos des témoins. Condamné à 10 ans de prison avec sursis, l'accusé n'a pas daigné regretter son acte. Pire, il a laissé entendre que si c'était à recommencer, il agirait de la même manière.
* Un pasteur parmi les accusés
Après avoir passé plus de 5 ans en détention préventive pour assassinat, un accusé s'est reconverti au christianisme, avant de devenir pasteur dans une église de son village. Son avocat a, dans sa plaidoirie, demandé à la cour de ne pas rompre la chaîne de la nouvelle vie que son client a commencé à construire. Il a écopé d'une peine de 10 ans avec sursis
* La guerre des certificats de décès et/ ou médicaux
Le parquet général et les avocats de la défense ont passé tout le temps à faire la guerre des certificats. D'un côté, la défense crée des incidents pour l'absence de certificat de décès et demande au parquet d'apporter la preuve qu'il y a eu mort d'homme. De l'autre, c'est le parquet qui réclame un certificat médical pour prouver que les accusés ont été victimes de coups et blessures. Cette situation, souvent amusante, était du goût de l'assistance qui, discrètement, a apprécié la valeur des deux parties. "C'est une question d'école" a laissé entendre une personne et une autre de se demander "Qui connaît mieux que l'autre" En tout cas, certains s'étonnaient de voir juges et avocats en ville prendre ensemble un pot après la suspension de l'audience.
* Défaut de sonorisation
Tout le monde a déploré l'absence de la sonorisation lors des assises criminelles de Dédougou. Les propos des uns et des autres étaient à peine audibles. Il fallait être parmi les premiers dans la salle pour être plus proche de la barre et, donc mieux entendre ou tout simplement tendre les oreilles. En tout cas, l'absence de la sono dans une salle d'audience est toujours préjudiciable à tout le monde. Vivement qu'on y songe, car il y va de l'intérêt de tous.
* Les avocats en vedettes
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