4 000 F CFA par mois pour rendre la ville propre
Koudougou
4 000 F CFA par mois pour rendre la ville propre
Depuis le mois de juillet 2007, l'opération de balayage de 21 km de route deux fois par semaine, initiée par le maire de Koudougou, Seydou Zagré, est effective. Même en cette période de pluies diluviennes, il n'est pas rare de voir les femmes engagées dans cette tâche, braver les intempéries dans le but de rendre propres certaines artères de la ville. C'est ainsi que nous avons pu voir certaines femmes en plein labeur au petit matin du mardi 28 août dernier, au secteur 1 sous une fine pluie. Au regard de cette détermination des femmes à lutter contre l'insalubrité dans la ville, nous avons rencontré certaines d'entre elles pour en savoir davantage sur l'activité qu'elles mènent.
Si la plupart de ces femmes ont la quarantaine, il y en a parmi elles qui n'ont pas plus de 20 ans. C'est le cas de Sanatha Nabi. Pour elle, il n'y a pas de sot métier et à défaut du mieux, il faut se contenter de ce que l'on a. Pour la quinquagénaire, Emillienne Yaméogo, le balayage des rues est une activité difficile mais exaltante parce qu'elle permet aux populations de vivre dans un environnement sain. "Cela fait deux mois que je me lève à 4h du matin pour commencer le balayage des rues. On n'a pas encore reçu de pécule mais cela ne nous décourage pas. La seule difficulté à laquelle nous faisons face, c'est le manque de matériel surtout de protection", a-t-elle conclu.
Si certaines s'attèlent à rendre propres les rues, d'autres par contre ont choisi de lutter contre l'insalubrité au sein des écoles. Parmi elles, Mme Clarisse Bérémwoudougou née Zongo, qui a déclaré avoir débuté l'activité il y a 6 mois de cela. Selon elle, il faut rendre les alentours des écoles propres avant la rentrée scolaire afin d'éviter aux enfants les maladies diarrhéiques et autres pathologies, et aussi permettre aux enseignants de mener les activités scolaires dans un cadre agréable." La mairie nous a promis de l'aide mais jusque là, nous n'avons rien reçu, mais nous pensons que cela ne devrait pas tarder", a déclaré l'une des femmes. De l'avis de Mme Fatimata Bérémwoudougou, qui mène la même activité à l'école Est mixte de Koudougou, les difficultés ne manquent pas : "Avant que les herbes ne poussent, le travail était plus facile parce qu'après le balayage, on procédait à l'incinération des ordures ; mais avec les herbes qui ont beaucoup poussé, cela n'est plus possible", a-t-elle signifié avant de relever elle aussi le manque de matériel.
Mme Bérémwoudougou a émis le voeu que les autorités communales leur viennent en aide surtout sur le plan matériel.
Agée de 24 ans, Lucie Ouattara fait partie des femmes qui ont choisi de lutter contre l'insalubrité à Koudougou. Selon ses dires, c'est pour gagner son pain quotidien comme tous les autres employés du Burkina, qu'elle a opté d'exercer ce métier. " La rémunération fait 500 F CFA par sortie. Nous sortons 8 fois le mois, ce qui correspond à une somme de 4 000 F CFA le mois. Nous n'avons pas encore reçu notre rémunération mais on l'espère l'avoir bientôt". Ces braves femmes ont besoin de l'appui de l'ensemble de la population.
Dabadi ZOUMBARA
Le Pays du 30 août 2007
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